@ blackfrag : Stéphane Audran = actrice formidable
Pour Mocky : ni ris pas, Pabel tient à jour la liste de ses films réussis, tu la lui demandes par MP (le ratio des films réussis de Mocky devant rester confidentiel) puis tu te précipites à la médiathèque.
Bon, sinon j'ai trouvé le passage où François Guérif tire les vers du nez à Chabrol à propos de Nada
FG :
Comment as-tu travaillé avec Manchette ?JPM : Nous nous sommes divisés le boulot. J'ai pris la première moitié du bouquin, et lui la seconde. La chose amusante est que suis resté très fidèle au livre, alors que lui s'en est un peu écarté. Nous nous sommes bien entendus. Il a juste commencé à me faire une petite vérole parce que j'étais allé un peu loin dans la défense des marxistes-léninistes. Dans la scène entre Treuffais (Duchaussoy) et Diaz (Testi), où le second accuse le premier d'avoir attrapé "la vérole marxiste", j'avais essayé de ménager le P.C.F. Mais je me suis rangé à son avis parce qu'il avait raison. Mais, par la suite, c'est philosophiquement que j'ai supprimé une phrase du discours de Diaz au magnétophone parce que je la trouvais absolument puérile et politiquement fausse. Et c'est là qu'il a dit que je l'avais entièrement trahi. Dix ans plus tard, il a reconnu que ce que j'avais fait était politiquement plus mature que ce qu'il avait écrit. Manchette est quelqu'un dont je regrette la disparition tous les jours. Lui et Popaul (Gégauff) sont, pour des raisons complètement différentes, les deux personnes dont la mort m'a fait le plus de mal.
(Ces entretiens entre Guérif et Chabrol ont été publiés en 1999).
Sinon, toujours concernant Chabrol (mais plus Manchette), cette déclaration étonnante du cinéaste :
FG :
C'est à la Corpo de droit que tu as fait la connaissance de Jean-Marie Le Pen ?Oui, et j'ai été copain comme cochon avec lui pendant au moins trois ou quatre ans. Je l'aimais bien parce qu'il avait un don formidable pour foutre la merde. Je me souviens d'un soir, sur le boulevard Raspail. Nous croisions des flics et il leur dit : "Salut les héros à fourragère rouge !" Il faut dire qu'ils avaient gagné la fourragère rouge d'une façon honteuse à la Libération alors qu'ils s'étaient conduits comme des porcs pendant toute la guerre. Alors il se faisait emmener au poste. Notre quartier général, c'était La Bolée, place Saint Michel, un bistrot-cabaret. Le samedi soir on y allait et on se foutait à poil ou ce genre de conneries.
...
Chabrol (cinéaste de gauche) à poil avec Le Pen, à la fin des années 40 ou début 50, je n'aurais jamais imaginé que la chose fût possible avant de lire ces conversations.