de meuillot » 21/10/2015 15:27
Frustrant. Sentiment de ne pas avoir apprécié pleinement cet album. La faute à mes lacunes sur l'Espagne, son histoire, son architecture, ses conflits, ses richesses. Qui plus est, je ne suis pas un fana d'Art dit de peintures, tableaux ou autres réalisations sur ce type de mise en scène.
Je m'attarde donc sur la psychologie du personnage. Enrique est un homme érudit, respecté mais aussi controversé. Il attire et fait fuir la gente féminine. Il a ce côté passionnant et repoussant à la fois. Une attitude assez schizophrénique en somme.
Qu'il ne dénigre à aucun moment d'ailleurs. Son côté sombre lui sert à accomplir de terribles actes sanguinaires au service de l'Art... Son intelligence sans faille lui permet de passer inaperçu et de ne pas endosser le rôle d'un serial-killer. Profil qu'il trouve bien trop prévisible et faible pour que quelqu'un comme lui puisse s'en emparer...
Incontestablement, tuer est un Art, un tableau vivant. Il le nous démontre à travers ses divers meurtres. Méthodique, méticuleux, imprévisible, il arrive à justifier chacun de ses actes comme un service rendu à la victime. Et selon lui, son mode opératoire est... beau.
Antonio Altarriba réalise un album atypique et saisissant. Pour peu que l'on soit issu ou adepte de la culture espagnole, on doit aisément ajouter des points supplémentaires à ma note attribuée...
Il faut absolument mettre en exergue le dessin exceptionnel de Keko. Un noir et blanc jamais vu auparavant. Peut-être un soupçon du Sin City de Miller. Non, Keko a vraiment sa propre "patte". Un graphisme totalement adéquat à l'histoire. Où seul le rouge apparaît ici et là pour traduire la violence, le sang voire le narcissisme.
C'est un bon one shot. Mais encore une fois, ma note n'est certainement pas représentative de la qualité de celui-ci.