Rencontre avec l'auteur samedi en séance de dédicace - chouette moment - et lecture de la chose hier soir - très chouette moment.
Une BD érotique qui sait ménager de concert et les sens et le sens.
Un bon scénario, bien dosé entre les scènes émoustillantes, l'intrigue et l'humour
(on en viendrait presque à plaindre ce "pauvre" agent anglais puritain parachuté dans ce repaire de tous les vices - mais quelle idée aussi ?? ). Et qui sait jouer assez intelligemment des clichés qu'il utilise. D'ailleurs à ce propos, j'ai un peu craint au début de voir le Kâma Sûtra réduit à un simple "le livre des positions coquines", et puis non, recueil évité.
Ça m'a donné envie de m'y replonger, tiens, en passant.
Et puis le dessin d'Artoupan...
rha, bon, voilà quoi, magnifique. À Lyon il avait avec lui plusieurs de ses planches originales, Noir et Blanc superbe, on en regretterait presque la colorisation (un choix plus ou moins imposé par l'éditeur parce que plus "grand public", si j'ai bien compris). Bon, en fait non, pas de regrets, parce que la colorisation est superbe aussi et participe pour beaucoup à l'ambiance, la rencontre entre l'atmosphère suisse et l'univers indien. Mais il y avait dans la version N&B une "force" qui s'estompe un peu dans la version publiée, c'est dommage qu'on ne puisse pas en voir au moins quelques exemples sur le blog, peut-être ?
En tout cas, je rejoins le camarade Olaf quand il dit :
Olaf Le Bou a écrit:Mon principal regret, c'est la brièveté du bouquin, c'est dommage d'avoir créé tous ces perso, ces costumes, etc, et de les abandonner au bout de 46 planches, y avait moyen d'approfondir les situations et de tirer parti de cette histoire pour un long récit, j'aurais aimé m'installer confortablement pour 100, 120 pages de ce niveau là...
Tout pareil.
Je profite d'ailleurs de ce que le scénariste croise dans les parages pour lui poser une question : le côté mutique du Mahârâja était-il prévu dès le début dans le projet, et dans de telles proportions ? Finalement on en vient à se demander pourquoi il est là au juste, si les projets politiques décrits en ouverture ne sont pas un gros montage de tête des Britanniques. J'ai presque l'impression d'un personnage "blanc", sur lequel les autres - les Occidentaux (et les lecteurs ?) - peuvent projeter à l'envi tous leurs fantasmes (sexuels, mais pas uniquement, donc).
Un seul regret donc c'est que tout cela s'achève un peu vite, mais si d'autres albums viennent par la suite étoffer cet univers, je prends !
Surtout si on y retrouve une certaine directrice...