Je reviens un peu sur ma lecture.
J'ai lu récemment plusieurs albums sur cette époque, et sans vouloir dénigrer le travail de quiconque, on a souvent des œuvres très didactiques, qui ont bien entendu aussi leur utilité, mais qui nous laissent assez étrangers à ce qui s'est passé. Pour moi qui suis enseignant, et qui cherche à transmettre ces événements à des jeunes du XXIè siècle, le support est quelque chose de capital. Il faut être factuel, précis, et en même temps pas clinique : il faut que la connexion entre les époques puisse se faire.
D'une certaine façon, Morvan et Bertail tiennent avec Madeleine le témoin idéal : le récit dans les détails à la première personne nous permet de nous immerger dans l'histoire.
Pour les auteurs, et notamment le dessinateur, le choix de la mise en scène a dû être vraiment problématique : comment raconter, sous quel angle, à quel rythme, à quelle distance, que montrer, que ne pas montrer, comment représenter les blessures, comment représenter les bourreaux. Bertail a un dessin tout en retenue qui convient parfaitement, avec un dessin hyper-réaliste, ça aurait été entièrement différent et bien trop appuyé.
Je lis pas mal de BD, pas autant que les grands malades qui sévissent sur ce forum
mais de temps en temps on croise un album qui a une alchimie particulière, les bons auteurs pour la bonne histoire avec le bon traitement, et là, c'est vraiment ça.