de edgarmint » 26/06/2024 17:35
Cheminement.
Si l’action du gouvernement ces dernières années n’est sans doute pas entièrement à jeter, la manière de faire a trop souvent été déplorable, or il y avait une intention initiale de rassembler et d’apaiser, et force est de constater que c’est un échec. Reconduire peu ou prou les mêmes, quand bien même le programme serait celui de la raison, ne fera qu’aggraver les tensions qui rongent la société et reporter de 3 ans ce qui se joue aujourd’hui. En ce sens, la dissolution n’est pas une si mauvaise chose, même si elle a tout pour l’advenir. Mention spéciale pour le honteux « ni, ni » qui se dessine, c’est d’une tristesse et, surtout, d’une irresponsabilité absolue.
La démarche du RN ne mènera pas plus à l’apaisement, loin de là. Je m’arrêterai juste sur deux points. Faire croire que rendre la vie plus difficile à certains améliorera celle d’autres ne constitue en aucun cas un projet souhaitable pour faire société. Ce que ça ne manquera pas de générer, en revanche, c’est une atmosphère infâme. Balayer d’un revers de main le changement climatique et les questions urgentes que cela pose témoigne soit d’une inconscience grave, soit d’un manque de courage politique qui est éloquent à ce niveau de potentielle responsabilité. Le programme du RN n’est ni réaliste, ni animé d’intentions heureuses.
L’abstention ? Une pensée pour le texte du pasteur Martin Niemöller « Quand ils sont venus me chercher… » ? Ce texte, nous pourrions le transposer dans le premier acte, celui de la normalisation pré-présidentielle, en « quand ils ont appliqué à … ». Ce « quand ils ont appliqué à …», il faut bien être conscient que cela impliquera gentiment chacun d’entre-nous à un moment ou un autre. Les bénéficiaires du régime de faveur, il va de soi, mais aussi les forces de l’ordre, les fonctionnaires, les associatifs, les employeurs, les amis, jusqu’à celui qui vit dans sa petite bulle tranquillou bilou. Il suffit d’attendre.
Ce n’est sans doute pas pour son réalisme que je voterai pour le programme du NFP, puisqu’il est compliqué de juger ce que donnera une sorte de renversement de table, mais déjà parce que ce programme est, lui, animé d’intentions heureuses. Et s’il y a bien une chose dont le pays a besoin aujourd’hui, c’est bien d’un projet positif. Je ne me retrouve sans doute pas dans chaque détail du programme (quel dommage qu’il ne puisse y avoir un programme par citoyen), mais j’apprécie l’envie pour l’école, l’envie pour la santé, l’envie pour le développement durable, l’envie pour le vivre ensemble, l’envie de tendre la main à ceux d’entre-nous qui en ont le plus besoin.
Et si le NFP passe ? Il y a de grandes chances que ça se disloque un peu rapidement, la colle UHU a ses limites, il y a de grandes chances que tout n’advienne pas demain, ni après-demain, mais il y a une projet qui veut embarquer le plus grand nombre, et ça, ça vaut le coup d’être joué. Et puis nous ne pouvons pas nous en remettre qu’aux politiques, trop fragile et trop facile. Alors l’idée pourrait être d’envisager le rapport aux autres non pas comme « ne pas faire aux autres ce qu’on n’aimerait pas qu’on nous fasse » mais en interagissant avec les autres comme on aimerait qu’on le fasse avec/pour nous. Cela permettrait d’accompagner le mouvement qui en aura bien besoin. Rien n’empêche d’appliquer ça quel que soit le résultat.
Voilà, conscient des âneries écrites ci-dessus (mais je vous lis aussi parfois, alors balle au centre), c’est le cœur léger que j’appuie sur « envoyer ».