marone222 a écrit:@ubr, pour répondre à une de tes questions, le sujet "darwinisme et féminisme" n'est pas tabou dans les milieux universitaires anglo-saxons. Cf un exemple pris au hasard (université de Cambridge) :
https://www.cam.ac.uk/research/news/darwins-women
Non mais le sujet ici, ce n'est pas ce que pouvait penser Darwin à propos des femmes comme dans l'article que tu cites, c'est l'utilisation restrictive et orientée des théories darwinistes par la sociobiologie et son nouvel avatar la psychologie évolutionniste et sa manière de servir la soupe à tous les milieux conservateurs qui récupèrent le truc pour justifier leur vision de la société.
L'article cité par corbulon, orienté lui-aussi bien évidemment, est par contre, lui, au coeur du sujet et montre bien la place que peut occuper une Peggy Sastre dans ce qui se joue.
A lire aussi pour se faire une idée de ce dont il est question :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Psychologie_%C3%A9volutionnistehttps://fr.wikipedia.org/wiki/SociobiologieCe qui pose problème, c'est ça :
"Un des postulats de la sociobiologie fait du comportement un trait semblable à un caractère physique (la couleur des cheveux, par exemple), trait susceptible d'être sélectionné au cours de l'évolution, et transmis héréditairement. Des conduites violentes, sexistes, racistes, de domination ou de soumission seraient, selon la théorie sociobiologique, des adaptations évolutives. Elles auraient favorisé la transmission de certains ensembles de gènes. Il faudrait ainsi voir en elles le résultat de la sélection naturelle.
La sociobiologie a été critiquée parce qu'elle présente les inégalités socio-économiques comme des phénomènes héréditaires. Elle contribue ainsi à naturaliser des formes d'injustice dont l'explication serait plus vraisemblablement d'ordre politique et historique. Cette nouvelle discipline s'inscrirait dans le sillage du «vieux» darwinisme social, auquel elle aurait ajouté l'habillage moderne de la génétique.
Il a été reproché à la sociobiologie de nier ou de minorer, dans son explication des comportements humains, le rôle des facteurs socio-historiques, et de majorer celui des facteurs biologiques, en particulier génétiques.
Les idéologies d'extrême-droite alléguant traditionnellement de prétendues « lois » biologiques pour justifier une conception hiérarchisée des groupes sociaux, la sociobologie a été de fait mobilisée au service des thèses de la droite la plus conservatrice."
Et la psychologie évolutionniste dont se réclame Peggy Sastre, ne serait que le nouvel avatar, plus policé, d'une sociobiologie largement discréditée.
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - "Arbre de fumée"