Le Complot a écrit:J'ai une interview de Lewis sous la main, mais comme je doute que le fond vous intéresse.
« N'en vl'a du fond, n'en vlà » -- ou pas, tu me diras.
Donc, mes deux balles (tu peux garder la monnaie)...
Après une fine allusion en tout début d'histoire, le reboot démarre donc (je ne spoile rien, je crois ?) comme si le tome précédent n'avait jamais eu lieu (ou plutôt comme s'il s'était déroulé dans une autre dimension, comme pourrait dire ce con de Richard -- je ne veux pas dire qu'il faut être con pour croire aux multivers, juste que Richard est un con). Pas que ça me dérange (le reboot ; Richard, si !). Ensuite on a un Lapinot qui me semble très égal aux précédents -- quelqu'un ici je crois a laissé entendre qu'à treize ans d'intervalle ça relevait de l'exploit, moi il me semble que ça consiste juste à bien connaître son univers et ses personnages.
J'ai bien lu que Trondheim avait un propos derrière cette histoire, et ce qu'il était, mais franchement moi j'ai surtout lu un Lapinot de plus (et j'ai aimé ça, hein, va pas croire). Non, ce qui m'a surpris c'est le dessin : malgré quelques cases étonnamment "acrobatiques" (la dernière de la 20 par exemple), j'ai trouvé le dessin assez lâché, pour ne pas dire torché par endroits -- et le personnage de la mère de Gaspard, je ne vois pas ce qu'il voulait faire en la représentant comme il le fait. Mais ce qui m'a
resurpris derrière, c'est qu'en rouvrant les précédents j'ai constaté que le niveau était globalement le même. Je n'ai jamais pris Trondheim pour ce pour quoi il ne se prend pas lui-même -- un
Dessinateur --, mais en me rappelant Ralph Azam et ce qu'il est capable de faire là-bas, j'ai été surpris (c'était ma journée de-surprise-en-surprise, on va dire) par l'économie de moyens qu'il met dans Lapinot -- et ce depuis toujours donc (ou presque), ce qui renforce encore la cohérence de l'univers et celle de l'investissement que Trondheim y place.
En revanche ladite économie ne vaut que pour les personnages car une fois de plus j'ai été séduit -- non non, pas étonné, juste séduit -- par ses décors et sa faculté de remplir les cases avec des arrière-plans ; il n'est peut pas un
Dessinateur mais il est nettement plus "courageux" que bien des, qui trichent dès qu'ils peuvent. Chez Trondheim, une scène de rue, c'est animé et fourni.
À présent du pas-fond : comment il est trop plus petit que les précédents, le bouquin !... On en connaît que ça va mettre de travers de voir l'alignement des dos de leur série subir pareille encoche...