Les esclaves oubliés de Tromelin - Dupuis

[nexus4]

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LA PREVIEW :



L'île des Sables, un îlot perdu au milieu de l'océan Indien dont la terre la plus proche est à 500 kilomètres de là... À la fin du XVIIIe siècle, un navire y fait naufrage avec à son bord une "cargaison" d'esclaves malgaches. Les survivants construisent alors une embarcation de fortune. Seul l'équipage blanc peut y trouver place, abandonnant derrière lui une soixantaine d'esclaves.

Les rescapés vont survivre sur ce bout de caillou traversé par les tempêtes. Ce n'est que le 29 novembre 1776, quinze ans après le naufrage, que le chevalier de Tromelin récupérera les huit esclaves survivants : sept femmes et un enfant de huit mois.

Une fois connu en métropole, ce "fait divers" sera dénoncé par Condorcet et les abolitionnistes, à l'orée de la Révolution française.

[Nestor B.]

Quasiment pas de commentaires sur cet album
Je ne comprends vraiment pas

Récit plaisant entre histoire et recherches archéologique.
J'ai trouvé cela très plaisant en terme de lecture. Et on y apprend plein de chose en terme d'archéologie justement mais également d'histoire, de colonie, de faune, de survie, de solitude.....
J'ai trouvé cela plus lisible que que les carnets de voyage d'Emmanuel Lepage. Un style totalement différent.
Un vrai coup de coeur de ce semestre et un carton puisque le premier tirage (15.000 exemplaires) ayant été entièrement placé, le second tirage a été effectué il y a peu (source de l'auteur).

ALBUM QUE JE RECOMMANDE VIVEMENT

[guiguiche]

En effet, cet album est assurément dans mon top3 des meilleures lectures depuis le début 2015.
Un peu surpris au début par cette alternance récit historique / compte rendu de fouilles actuelles, j'ai été rapidement pris dans cette ambiance. Je ne connaissais pas du tout ce fait historique, cet album est transcrit admirablement la situation.

Clairement indispensable.

[Nirm]

Bon, ben achat aujourd'hui ou demain.
Vu tout le bien qu'on en dit, va falloir que je ne fasse un avis dessus.

[onehmouninehl]

Pour ma part, je lorgnai dessus depuis pas mal de temps (j'ai un passé de Réunionnais, et Tromelin on en entendait régulièrement parler là-bas).
J'ai sauté le pas au festival Etonnants Voyageurs, vu que je cherchais un Christopher Priest qui nous fit faux bond, je me suis rabattu sur le stand d'un librairie où les deux auteurs (Savoïa et Guerout, le chef de l'expédition archéologique) dédicaçaient calmement... L'échange a été sympathique (mais n'ayant lors de la dédicace pas lu le livre que je venait d'acheter à l'occasion, il n'a pas été très informatif), et la lecture, puis la relecture a été un très bon moment...
Je ne sais pas si tout est vrai, je gage que si , mais c'est aussi une de mes bonne surprise de 2015... A la relecture, j'ai sauté une fois les pages actuelles, puis relu sans lire la partie historique, et ça fonctionne aussi très bien.
Je pense que tu peux y aller, Nirn, par contre n'attends pas, bien sûr, de suspense haletant ou de cliffhanger de la mort...

[Nirm]

Je pense que tu peux y aller, Nirm, par contre n'attends pas, bien sûr, de suspense haletant ou de cliffhanger de la mort...

J'en attends plutôt une belle histoire bien racontée.
Ton retour me conforte dans mon idée.
Merci.

[The Wolf]

Je pensais avoir écrit mon point de vue sur cet album, mais visiblement non...
D'abord, c'est une histoire qui reste (pour la partie historique) et, six mois après, cette île de Tromelin continue de m'intéresser, me donne encore envie de me pencher dessus (me donne, pour tout dire, envie d'aller à Nantes pour l'exposition associée). Et puis, il y a eu une espèce de signe: juste après avoir fini l'album, j'ai trouvé, posé à côté des poubelles, le roman d'Irène Frain sur la même histoire. Qui a, d'ailleurs, un peu le même défaut que l'album de Savoia: il ne dévoile pas immédiatement son potentiel.

Quand l'album commence, sur le récit historique, c'est une histoire qui s'annonce intéressante, du genre qui va faire réfléchir. Mais le récit est interrompu pour une histoire de recherches archéologiques sur place, qu'on semble mettre au même niveau que la tragédie d'origine. Et puis, au fil des allers et retours entre l'île d'avant et celle de maintenant, les séquences se répondent, s'éclairent mutuellement et s'enrichissent. Finalement, le récit historique aurait été un peu fade -il a beau être tragique, il se résume vite. Le récit moderne aurait été un peu âpre -c'est juste une expédition, parfois chanceuse, parfois moins. Mais le mélange des deux est réussi.

(quant au livre d'Irène Frain, je le trouve inférieur, vraiment trop long à se mettre en place, mais il a contribué, du coup, à me rendre cet album meilleur. Et puis tout de même, il a un réel intérêt: là où Savoia reste sur l'île, pour les esclaves comme pour lui, Frain opte pour le point de vue des Blancs et complète donc la description de l'événement)

[stema33]

Étonnant que l'on ne parle pas plus de ce magnifique album
Moi qui ne suis pas un grand fan de "carnets de voyages" ne vous arrêtez surtout pas à cela
si vous êtes comme moi! Car ici vous trouverez un mélange subtil d'un documentaire et d'une
magnifique histoire qui restera longtemps dans l'esprit à la fermeture de celui-ci

Un conseil, lisez-le

[juju13]

Le livre de Frain est romancé il me semble, non ?

[Nirm]

Elle a fait une enquête d'après des archives de Max Guérout d'après Wikipedia pour écrire son roman.
Donc certainement une partie inventée mais l'essentiel est avéré.

En ce qui concerne la BD de Savoia, j'ai adoré cette lecture.
Une histoire poignante et révoltante à la fois sur un épisode de la traite de Noirs.
Outre le sujet, l'originalité et la force de ce récit, pour moi, tiennent à sa narration.
Le parallèle passé/présent est intelligent et le choix de changer de "dessins" pour chaque période judicieux.
J'ai trouvé que le découpage entre les époques étaient à chaque fois bien venus, qu'ils permettaient de jouer sur la tension comme sur le rythme à merveille.
Les premières pages ne m'ont pas embarqué de suite, mais une fois dedans, on est pris dans le récit, à suivre l'auteur comme la destinée de la petite Tsimivao.
Un récit fort et plaisant.

[bru]

Le livre de Frain est romancé il me semble, non ?

Oui, mais très bien renseigné (l'auteur a pu aller sur l'île et rencontrer les archéologues)

[bru]

Perso, j'ai aussi beaucoup aimé toute la partie du récit consacrée au travail des archéologues sur l'île.
Mais mon jugement est très certainement faussé du fait que j'ai eu la chance (le privilège même) de pouvoir aller sur ce minuscule îlot perdu au milieu de l'océan indien. J'ai ainsi pu côtoyer des chercheurs des TAAF que j'ai vu dans cet album, et surtout partager le travail des équipages de transall, seuls avions à pouvoir se poser là.

Petit souvenir perso :


Dans le cockpit du C160, en finale avant l'atterrissage sur l'île :


L'ancre de l'Utile, toujours là :


L'île de Tromelin, minuscule confetti d'à peine plus d'un kilomètre de long, perdu au milieu de l'océan indien


Plaque commémorative, en souvenir de la tragique histoire relatée dans cette bd :


Les "habitants" de l'île


Mer bleue et sable blanc :


la point nord de l'île, vue de la station météo (c'est le seul endroit où il y a quelques cocotiers, plantés par l'homme)


Image de carte carte postale qui ne doit pas faire oublier la tragédie vécue par ces esclaves, oubliés 18 ans sur cette île où il n'y avait pas encore le moindre cocotier (importé bien plus tard par les premiers météorologues) ni ravitaillement par bateau ou avion

[Igalma]

question bête : pourquoi faut-il un visa pour aller dans les TAAF qui sont comme leur nom l'indique "françaises"?

Edit : GIMF, c'est à cause d'un traité limitant les activités humaines - accès sous autorisation.
Sinon très chouettes tes photos.

[bru]

question bête : pourquoi faut-il un visa pour aller dans les TAAF qui sont comme leur nom l'indique "françaises"?

Pas de visa mais juste l'autorisation des TAAF : le but est de contrôler et limiter au max le nombre de personnes allant sur l'île afin de préserver l'écosystème.

Après, un représentant des TAAF présent sur place appose (si on le désire) un tampon sur le passeport. C'est un souvenir rare et unique auquel je tiens particulièrement.

[rahoul]

Le tampon est daté de 2012 & la plaque commémorative de 2013. Tu as eu la chance d'y aller plusieurs fois ?

[bru]

Le tampon est daté de 2012 & la plaque commémorative de 2013. Tu as eu la chance d'y aller plusieurs fois ?

4 fois !

[bone]

Après, un représentant des TAAF présent sur place appose (si on le désire) un tampon sur le passeport. C'est un souvenir rare et unique auquel je tiens particulièrement.

Ca le fait

[Hugui]

Cadeau de Noel :

Récit croisée de l'expédition de fouille de 2010 et de la survie des naufragés de 1761, cette BD fiction documentaire fonctionne très bien, sait créer l'empathie pour les deux époques et respecte l'histoire. Bref du tout bon très bien mis en image, à ne pas rater.
Merci Père Noel !

[chris24]

Voilà, cela faisait un bon moment qu'elle était dans ma pile à lire et c'est chose faite !

Beaucoup aimé cette BD. D'abord pour l'aspect historique, c'est quand même toujours un peu plus fort quand on sait que c'est une histoire vraie, et la fidélité du récit, ou des décors (on retrouve parfaitement l'atmosphère des photos plus haut). Ensuite pour la construction en parallèle quelque 250 ans plus tard et pour le ressenti à fleur de peau très bien retranscris dans la partie contemporaine. J'ai bien aimé cette introspection, ces émotions rendues palpables, on y est vraiment. En contre partie peut-être que le récit des naufragés paraît légèrement moins impliquée, mais c'est normal aussi vu qu'il s'agit d'imaginer les relations, les dialogues. Peut-être qu'il y a un léger déséquilibre malgré tout avec de très nombreux textes pour la partie actuelle, et des pages qui se lisent trop vites pour la partie historique... J'ai parfois eu le sentiment de quitter avec regret le récit historique, qu'il passait trop vite...

C'est une BD qui marque en tout cas et que je recommande chaudement. On retrouve le niveau d'un Photographe de Lepage par exemple et ça fait plaisir de voir qu'Aire Libre continue de proposer des pépites de temps en temps dans cette collection légendaire.

[Mr Degryse]

Le photographe de Lefèvre et Guibert ou Voyage aux iles de la désolation de Lepage.

Errare humanum est



Sinon, je partage totalement votre avis sur cet excellent album;

[chris24]

Lefèvre et Guibert, bien sûr...