Après avoir longtemps vertement désapprouvé ce type de BD moi-même ("marketing", "cadeaux", "carte postale"...), j'ai réétudié mon point de vue.
LES LECTEURS :
- Qui sommes-nous pour critiquer les amateurs de blagues de toutes sortes ?
- Est-il raisonnable de croire que le monde entier va atteindre un jour un niveau culturel élevé et identique (le nôtre, bien sûr !) ? Est-ce souhaitable ? N'est-on pas toujours le couillon de quelqu'un d'autre ("vous lisez des BD, pfft !") ?
- N'est-ce pas de la dictature que de vouloir imposer une culture quelconque à qui que ce soit ? Et cette "dictature de la culture", est-ce respecter des convictions d'intellectuel éclairé et donc tolérant ?
- A quoi sert-il de se plaindre continuellement contre la "marée du populisme" ?
- Faut-il interdire certaines ventes ou éditeurs ? censurer à priori ou à postériori certaines créations ? certains besoins du public ? La censure (intellectuelle, économique) est-elle une arme admissible dans une démocratie ?
- Quelle différence y-a-t'il entre un adulte qui dénigre les lectures préférées des enfants et un amateur éclairé de BD qui dénigre les acheteurs de BD de supermarché ?
- Quelle leçon peut-on tirer du phénomène Manga des années 80, largement vilipendé, et pourtant quasi unanimement respecté aujourd'hui ?
LES AUTEURS :
- Un auteur est un libéral dont la rémunération est variable selon ses réussites. Quelle est donc la limite d'argent qu'il devrait accepter ou refuser ? Et pour quelle raison valable ?
- Pourquoi diable un auteur devrait-il dédaigner certains moyens de gagner de l'argent (pub, BD populaire) ? Qui peut se permettre de quitter sa profession pour en choisir une plus noble ?
- Pourquoi donc un auteur devrait s'astreindre à une honneteté intellectuelle différente de celle de n'importe quelle profession ? La transmission de la culture ? De quelle culture ? Et pourquoi celle-ci ? La "vraie" culture progressiste serait-elle si faible qu'elle ne pourrait se défendre d'elle même ?
- A choisir entre une BD qu'il n'aime pas et une BD qui ne rapporte pas, que peut faire un auteur ?
Sinon pour répondre à certaines interventions :
- Le lien entre amasser de l'argent avec des BD rentables et financer d'autres BD (que l'éditeur espère rentables de toute façon !) ne me semble pas si évident. L'objectif d'un éditeur comme Soleil, c'est de progresser financièrement. Sa politique de tentatives à travers des "tomes 1", est un autre problème. Les lier me semble malheureux : même si un éditeur ne vendait que des oeuvres mainstream de qualité, il pourrait
aussi lancer des centaines de "tome 1" en espérant en voir certains surnager. C'est simplement parce qu'il est financièrement solide qu'il peut se permettre cette politique-là (et parce qu'elle a dû faire ses preuves par ailleurs). Et les auteurs ne sont pas obligé de s'y astreindre :siffle: ...
Quant au succès des Blondes (et des Blagues de Toto), je suis époustouflé de voir combien un simple nom peut attirer de ventes !
Une qualité minimale est certes nécessaire, à laquelle s'ajoute du marketing (des couvertures attractives), l'effet "boule de neige" dû à la réussite (ça se vend beaucoup, donc c'est bon, donc j'achète) et la collectionnite aigüe (dont ne sont pas immunisés les amateurs éclairés
).
Mais le départ de tout ça, c'est quand même la notoriété préexistente du terme et du concept des "blondes" !!!!
C'est fou ! [:bru:8]