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Les beaux albums des éditions Cornelius

Et toute cette sorte de choses . Fais pas semblant de pas comprendre

Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede Tireg » 28/02/2022 14:59

Message précédent :
J'avais lu quelque part que la loi imposant le paiement des frais de port sur les boutiques en ligne (dite loi anti-Amazon) que c'était surtout dommageable pour les boutiques en ligne des éditeurs eux-mêmes. Parce qu'Amazon et les autres "gros" s'en sont sortis en faisant payer 1 centime, mais les éditeurs sont obligés (?) de faire le port à prix coûtant.

EDIT : Une piste d'explication : https://centmillemilliards.com/wp/petit-editeur-comment-loi-amazon-nous-faire-mal/
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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede nexus4 » 05/05/2022 10:10

Chez l'imprimeur. :love:

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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede edgarmint » 22/05/2022 18:37

à tout hasard, quelqu'un ici sait-il si une réédition du Hitler de Shigeru Mizuki est envisagée ?
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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede toine74 » 05/09/2022 19:33

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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede Karzak » 09/05/2023 11:28

"Vous pouvez parler en toute franchise. Pour faire court, vous êtes ici chez les salopards, hein, c'est admis. On n'a pas des idées bien jojos et on n’a pas peur de le dire ! On fomente, on renégate, on laisse libre cours à notre fantaisie..."
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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede Bolt » 31/05/2023 12:17

Cornélius a lancé KIM, une collection de BDs 32 pages format souple taille comics. 3 numéros sortis et un numéro 0 est normalement offert en guise de preview avec des planches de JL Capron, Nicole Claveloux, Antoine Cossé, Henri Crabières, Robert Crumb, Ludovic Debeurme, Jérôme Dubois, Simon Écary, Antoine Maillard, Delphine Panique, Simon Roussin...


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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede Steph44 » 01/06/2023 11:51

Miam m'étais-je dit à l'annonce d'une nouvelle collection. :inlove:
Appréciant particulièrement les "beaux albums des éditions Cornelius", je m'étais empressé de commander les 3+1 albums.
Mal m'en a pris et je me retrouve bien penaud d'avoir fait confiance aveuglément
Les 3 "albums" sont des middle fascicules qui pourraient passer pour des goodies distribués par certains éditeurs.
Quant au contenu... des illustrations pour Burns et Nicol (plutôt chouettes d'ailleurs mais pas du tout adaptées au contenant) et quelques strips sans queue ni tête en NB pour Amram.
Tout cela pour un prix d'épicerie fine: 13€ pour 100gr. de fascicule (32 pages)... avec la bénédiction (donc, je suppose le financement) de la DRAC.
Avec les remerciements adressés aux gogos dont je suis... mais la collection Kim, pour moi, c'est fini :grrrr:
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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede MRANN » 03/06/2023 11:36

Je ne suis pas d'accord sur ce message, même si j'en partage certain points, le premier étant que c'est en effet cher pour 32 pages, l'augmentation du prix du papier est passée par là. De la même manière je ne suis pas très intéressés par des recueils d'illustration, même d'auteurs que j'aime beaucoup, j'ai donc laissé les Burns et Micol après feuilletage, même si je trouve que c'est bien de la part de Cornélius de mêler auteurs célèbres et tout jeunes.

Et j'ai pour ma part énormément aimé Anti Reflux, j'en ai d'ailleurs fait une chronique, que je remet en bas pour ne pas la répéter (je signale à tout hasard que ce numéro là, lui, coûte 11€, c'est toujours pas donné à la page mais c'est moins cher).

Par contre, au delà du goût personnel, perso j'étais particulièrement content de revoir ce format comix, particulièrement identitaire pour la BD alternative US (on pense à Dirty Plotte de Doucet, Eightball de Clowes, Optic nerve de Tomine, etc.) qui avait été justement repris par Cornélius à ses tout débuts avec les Mune comix de Menu, Approximate de Trondheim, Ossour Hyrsidoux de Sfar, 4 savants et Nains jaunes de David B., Roulette de Fabio... Avant d'être suivi par les Mimolettes de l'Asso ou comix chez les Requins. Bon certes, ça coûtait pour ces derniers plutôt 6€ que 10, c'étaient aussi des formats agrafés au début chez Cornélius et les Requins quand là ce n'est pas le cas. Je sais pour avoir lu divers interview d'époque que ça se vend mal ce format en France, ça se perd en librairie, n'est pas pris en bibliothèque... D'où un dos carré cette fois, et un prix de vente plus élevé pour mieux amortir (surtout avec l'augmentation des coûts).

Quoiqu'on en pense en tous cas le format comix n'est vraiment pas un genre de cadeau bonus dans l'esprit de cet éditeur, c'est plutôt le coeur historique de la structure. J'espère que ça permettra de lancer des jeunes auteurs comme Amram ou Ecary (signalé pour la suite dans le magazine bonus, et dont j'ai apprécié les fanzines). Mais j'espère aussi qu'on aura moins d'illustration et plus de BD, ce que laisse espérer le numéro bonus d'ailleurs.

Mon avis sur Anti Reflux (qui, d'ailleurs, ne comprend pas un seul strip mais quelques gags et surtout un grand récit) :



David Amram a sorti le premier numéro de son fanzine Anti-Reflux il y a cinq ans, seul un autre a vu le jour, et des récits sont apparus dans Nicole, revue de Cornélius, laissant espérer que cet auteur frappant par son mélange de toon et de mélancolie puisse y être publié.

C'est avec un comix, le format culte des années 90 ui fut le coeur battant de la maison d'édition, que ce souhait est exaucé. Dans la nouvelle collection KIM, l'éditeur mêle Burns, Micol et un jeune auteur, belle occasion de mettre en lumière son travail, alors qu'il est si dur de se frayer un chemin en librairie (surtout avec des livres fins).

Les 32 pages du comix sont toutes des perles, des gardes laissant la parole aux complaintes d'un distributeur de savon dépressif à la quatrième de couverture, magnifique dessin assurément lunaire, où un animal anthropomorphe fou fait rouler un astre dubitatif au dessus d'une citation toute aussi chancelante que notre Sisyphe.

Le reste est à l'avenant : trois courts récits (de une, deux et trois pages, comme ça tout le monde est content) encadrent "Pan Pan", morceau central de la livraison. Dans cette histoire, un jeune homme aux longues oreilles tombantes (mais à la face assez humaine, c'est la seule histoire où les personnages ne sont pas clairement animaliers) va rendre visite à sa mère (clairement humaine, elle), après un longue route muette - mais aux roues de valisettes bruyante - dans une ville délabrée. Désespérée par son environnement - de la saleté aux coups de feu - il tente de la convaincre de déménager, que ce soit par la douceur ou la menace, et affronte un mur désarçonnant de déni ou de délire. De quoi faire ressentir un assez profond malaise, alors que le dessin pouvait presque paraître jovial (mais nous ne sommes pas trompé longtemps).

A la fin de l'histoire, une petite page sur un escargot se remémorant ses doux souvenir. Une de mes pages préférées ou, après une séquence qui est quasi classable dans le réalisme social (malgré le dessin), on croit un instant aller ailleurs. Et on y va un peu, mais toujours bien ancré dans cette vague doucereuse.

Une vraie réussite, on espère qu'il y aura un numéro deux, quelques autres, pourquoi pas un gros livres ? Mais peut-être l'auteur a-t-il besoin de ces mini séquences pour rythmer sa création, c'est en tous cas tout l'intérêt de cette collection qui peut donner un espaces ni trop ambitieux, ni noyé dans un collectif, à des jeunes créateurs.

Il a fallu attendre cinq ans pour voir enfin ce fanzineux dans les bacs des libraires, une grosse pression, et il s'avère que ça valait le coup.
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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede MRANN » 18/09/2023 14:36

Entretien avec Jean-Louis Gauthey, éditeur de Cornélius, et David Amram, auteur d'Anti Reflux, à propos de la collection KIM sur neuvième art tout en faisant l'histoire du format comics chez Cornélius : https://www.citebd.org/neuvieme-art/de- ... is-gauthey

A venir, des comics de Claveloux et Crumb avec des séries peu connues.

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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede nexus4 » 15/01/2024 16:36

Cornelius :
Le festival international de la bande dessinée d'Angoulême approche à grands pas et à cette occasion, certains de nos auteurs et autrices feront le déplacement. Si vous souhaitez en profiter pour les rencontrer, n'hésitez pas à nous contacter !

Voici les auteurs et autrices qui seront présents lors du festival entre le jeudi après-midi et le dimanche après-midi :

Sammy Harkham, dont l'album Blood of the virgin concourt en sélection officielle. Sammy Harkham sera par ailleurs disponible pour des interviews sur Paris le mardi 23 et le mercredi 24 janvier.

Delphine Panique, dont l'album Creuser voguer concourt en sélection officielle et en sélection Fauve du lycéen. Cet ouvrage a été récompensé du Prix Bulles d'Humanité et du Prix des libraires du festival Gribouillis.

Antoine Cossé, dont nous publions la bande dessinée NWAI qui sortira le jeudi 25 janvier (premier jour du festival) et qui est également l'auteur de Metax (publié en août 2022).

Louis Chalumeau dont nous publions la première bande dessinée intitulée Hutte, qui sortira le jeudi 25 janvier (premier jour du festival).

David Amram, dont l'ouvrage Anti-Reflux est paru cette année dans notre toute nouvelle collection Kim.
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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede MRANN » 16/01/2024 09:19

L'année à venir de Cornélius sera très riche, j'ai reçu leur programme et c'est passionnant : un nouveau tome de l'anthologie Pepito de Bottaro, une anthologie de Tadao Tsuge, frère de Yoshiharu, "Rancho Bravo", de Blutch et Capron, qui reprend des récits parus dans Ferraille, les Absurd comix de Crumb, le dernier Nicole et des Kims d'auteurs inconnus qui ont l'air super intéressantes (Simon Ecary, Lchalu), je suis vraiment enthousiaste de ce 2024 Cornélius !

Image trouvée sur Manga news :
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(il y aura aussi un pins Tatsumi dans la cadre d'une opé commerciale ^^)
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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede heliogabalus » 16/01/2024 14:26

Ce n'était pas dans Fluide Glacial "Rancho Bravo" ?
« Faire le bien c'est mal faire le mal »
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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede MRANN » 16/01/2024 21:06

Si si, et il y a eu un album déjà :



Mon désir de voir "La loi de la forêt", BD parue dans ferraille de Capron & Micol, paraître en album m'aura aveuglé...

Pour ma défense le livret d'annonce presse se trompe lui même, il y a cependant ici a priori l'intégrale des aventures, qui ne sont pas toutes dans l'album de 44/48 pages de Fluide https://bdoubliees.com/fluideglacial/se ... _bravo.htm
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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede Bolt » 29/01/2024 21:22

nexus4 a écrit:Cornelius :
Louis Chalumeau dont nous publions la première bande dessinée intitulée Hutte, qui sortira le jeudi 25 janvier (premier jour du festival).

Donc le petit nouveau dans la collection KIM :

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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede edgarmint » 02/02/2024 14:17

edgarmint a écrit:à tout hasard, quelqu'un ici sait-il si une réédition du Hitler de Shigeru Mizuki est envisagée ?


Exaucé je suis. Merci !
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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede Le Tapir » 02/02/2024 14:40

MRANN a écrit:, je suis vraiment enthousiaste de ce 2024 Cornélius !



Ils envoient le programme sur demande?
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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede nexus4 » 06/02/2024 13:50

Moi je croyais que c'était passé depuis 92 la mode des pin's. il y a nouvel engouement ?
(quand je vois passer ca en bonus de crowdfunding, ca me laisse toujours perplexe).

Au mois de février, le manga est à l'honneur chez Cornélius ! À l'occasion de la parution de Contes du caniveau de Tadao Tsuge, nous lançons une opération commerciale sur la partie de notre catalogue dédiée au gekiga.

Pour l'achat d'un livre issu d'une sélection de 15 titres (à retrouver plus bas), le lecteur se verra offrir un superbe pin's réalisé à partir d'un dessin de Yoshihiro Tatsumi. L'opération débutera le 15 février dans les librairies participantes.


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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede zxcvbnm » 06/02/2024 13:55

nexus4 a écrit:Moi je croyais que c'était passé depuis 92 la mode des pin's. il y a nouvel engouement ?


C'est cyclique, comme bien d'autres trucs. Mais c'est vrai que ça fait un peu ringard quand même en 2024
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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede yodada » 06/02/2024 22:39

J'adore les pin's j'en ai sur mes sacs !
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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede Calcove rey » 29/04/2024 14:04

Le sixième et le septième tome de la collection KIM, prévus pour le 16 mai :

9782360811731_1_75.jpg
9782360811731_1_75.jpg (98.68 Kio) Vu 581 fois
9782360812196_1_75.jpg
9782360812196_1_75.jpg (71.78 Kio) Vu 581 fois
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Re: Les beaux albums des éditions Cornelius

Messagede nexus4 » 02/07/2024 11:57

Je fais la retape ici aussi.
L'histoire est pas brillante, mais très bien racontée. :P
J'avais justement les Pépito qui me faisaient de l'oeil.

mallrat a écrit:Cornelius

Pourquoi l'opération tirelire ?


Aujourd’hui, on vous explique (en détail) pourquoi on fait appel à vous.

Vous vous en rappelez peut-être, il y a deux ans, nous organisions une solde exceptionnelle sur quatre livres de Daniel Clowes qui sortaient définitivement de notre catalogue. Pour celles et ceux qui ne se souviennent pas de cette affaire, on vous en fait un rapide résumé : après avoir découvert que l’éditeur américain Fantagraphics cherchait à vendre les droits de quatre livres de Daniel Clowes à d’autres éditeurs français et n’ayant pu les convaincre de poursuivre avec Cornélius, nous avons entrepris de proposer ces quatre ouvrages à prix réduit. Avec cette solde, nous voulions à tout prix éviter de détruire des livres. Mais voilà que quelque temps plus tard, nous recevions un courrier d’avocat… Avant de poursuivre le récit, Ô combien passionnant, de cette histoire, nous nous devons d’apporter quelques explications.

Acheter des droits, ça veut dire quoi ?

Lorsque nous souhaitons traduire une œuvre en français, nous devons en acquérir les droits d’exploitation auprès de la personne ou de l’entreprise qui les détient. Généralement, il s’agit de l’éditeur de la version originale, qu’on appelle le « primo-éditeur ». Ces droits sont acquis pour une durée spécifique (quelques années) et pour une langue donnée (le français, en ce qui nous concerne). La somme versée au moment de la signature constitue une avance sur ces droits d’exploitation. Une fois cette avance couverte, les droits sont payés chaque année, d’après un relevé de vente, à l’éditeur d’origine qui les partage dans des proportions variables avec l’auteur ou l’autrice. Lorsque le contrat d’exploitation d’un livre arrive à échéance, le primo-éditeur envoie généralement un petit message à l’éditeur « traducteur » afin de lui demander de renouveler les droits pour les années suivantes (comprendre : payer de nouveau).


Ça semble plutôt clair, mais alors, pourquoi avez-vous perdu les droits ?

En juin 2021, l’agente de Fantagraphics, l’un des éditeurs américains de Daniel Clowes, nous contacte pour nous informer que les droits de quatre ouvrages de notre catalogue sont échus et qu’elle souhaite les rediscuter. Il faut savoir que tant que l’éditeur traducteur déclare et paie annuellement les droits, le contrat est tacitement reconduit — c’est ce qu’on appelle en droit commercial une « exploitation paisible ».

Sur le moment, nous ne trouvons rien de choquant à ce que l’agente veuille renégocier ces contrats et nous entamons la discussion avec elle. Il nous apparaît alors très vite que sa démarche n’est pas forcément sincère — les sommes qu’elle demande sont extravagantes, totalement incohérentes par rapport aux chiffres de vente et aux renouvellements de contrats faits par le passé. Nous essayons de négocier (c’est la partie « marchand de tapis » de l’édition) mais la brutalité de ses réponses nous fait clairement comprendre qu’elle n’a pas un grand respect pour Cornélius. Quelques semaines plus tard, elle nous informe qu’un autre éditeur propose la somme de 50 000 euros pour nos quatre titres (Comme un gant de velours pris dans la fonte, Ghost World, Patience et Eightball) ainsi que deux autres parus chez Rackham (Caricature et Pussey !). Plus une avance de 40 000 euros pour le futur Monica. Elle nous demande de surenchérir pour les 6 ouvrages et la nouveauté !

Stupeur et tremblements dans la maison Cornélius. Gilbert, le cochon de la famille, manque de se rôtir lui-même, car nous ne pouvons en aucun cas nous prêter à ce marchandage financièrement délirant et moralement inacceptable (on ne se voit pas évincer un collègue). Nous maintenons donc notre proposition initiale. Et n’avons plus jamais de nouvelles de l’agente.

Alors ça, c’est pas de bol ! Mais qui a bien pu vous faire un coup pareil ?

En octobre 2021, nous ne connaissons toujours pas l’identité de l’éditeur fortuné mais nous avons bien compris qu’il ne jouait pas dans la même cour que nous. Car aucun confrère de l’édition alternative ne ferait preuve d’un tel manque de solidarité. Aucun d’entre eux ne sortirait non plus 50K du chapeau pour rééditer des livres déjà disponibles en librairie. Dès lors, nous attendons avec résignation la lettre officielle nous demandant d’interrompre la commercialisation des ouvrages ; c’est la procédure classique et elle figure dans les contrats de Fantagraphics — lorsque cette lettre arrive, l’éditeur qui a perdu les droits dispose d’un délai pour détruire l’ensemble de son stock et cesser la vente.
Oui mais voilà, cette fameuse lettre n’arrive pas. D’ailleurs, elle n’est JAMAIS arrivée… Techniquement, nous sommes dans un flou juridique. Depuis plusieurs années, nous vendons des livres dont les contrats sont échus et nous versons des royalties pour lesquels Fantagraphics accuse réception (vous vous souvenez ? C’est la fameuse « exploitation paisible »). L’hiver arrive.

Détruire des livres ? Mais quelle idée !

Résumons la situation : nous avons en stock plusieurs centaines d’ouvrages dont les droits sont échus et qui risquent à tout instant d’être envoyé au pilon et Fantagraphics encaisse l’argent que nous leur envoyons sans broncher. Personne ici ou là-bas ne se donne la peine d’officialiser quoi que ce soit… Le bruit court pourtant qu’un éditeur a repris les droits des 6 titres. Mais son identité reste mystérieuse.
Nous prenons alors la décision de solder nos 4 livres à 15€ et nous apposons sur chacun d’eux un autocollant explicatif : « Pourquoi un tel prix ? Parce que Cornélius s’engage à ne pas détruire des ouvrages de qualité, même quand il se fait filouter les droits desdits livres par un gros bonnet. Voilà ».

Alors celle-là, je ne l’avais pas vu venir.

Quelques semaines après le début de la solde, en février 2022, nous recevons une lettre de l’avocat des éditions Delcourt (ha, c’était donc eux) nous intimant de cesser immédiatement la commercialisation des ouvrages. Ce courrier nous apprend qu’ils détiennent les droits de ces titres depuis l’été 2021, date à laquelle l’agente de Fantagraphics faisait encore semblant de négocier avec nous (quelle charmante personne. Elle a depuis été remerciée par Fantagraphics). Le courrier propose de résoudre les choses à l’amiable tout en alignant les mises en demeure et les menaces — on nous reproche le texte du sticker, en particulier les termes « filouter » et « gros bonnet ».
Nous acceptons d’interrompre la commercialisation des ouvrages soldés et un échange de courriers s’ensuit, qui ne montre pas de volonté d’apaisement particulière de la part de l’avocat de Delcourt. Nous nous tournons donc vers un de ses confrères, qui sera plus à même de gérer le problème, et l’affaire prend une tournure judiciaire.

Dans le même temps, notre collègue Rackham, qui procède lui aussi à la solde de ses ouvrages à 15 euros, n’a pas l’honneur de recevoir son petit courrier d’avocat. C’est donc bel et bien le sticker qui a déclenché les foudres des éditions Delcourt, alors même qu’ils ne sont pas nommément visés par le texte (pour rappel, on ne savait pas que c’était eux). Comme disait ma grand-mère, « S’offusquer des plaisanteries, c’est donner raison aux plaisantins». Ou un truc dans le genre, je ne sais plus.

Au mois de juin 2022, les éditions Delcourt (dont les rééditions ne sont pas encore parues) nous attaquent pour « concurrence déloyale », « préjudice commercial » et « dénigrement », nous réclamant à titre de dommages et intérêts la somme de 60 600 euros et des brouettes.
Gilbert, fébrile, part acheter trois sacs de charbon au supermarché du coin.

On se croirait dans un épisode d’Ally McBeal. Vite, la suite !

Après dix-huit mois de procédure, le tribunal de commerce de Bordeaux tranche et nous condamne le 5 octobre 2023 pour concurrence déloyale (Delcourt est débouté pour le préjudice commercial et le dénigrement), considérant que nous avions vendu les ouvrages sans en posséder les droits — le flou juridique est tranché en notre défaveur. Nous sommes bien loin de la somme exigée au départ mais cela représente tout de même 9 200€ auxquels s’ajoutent les honoraires de l’avocat et des frais divers (environ 3 500€). Il y aurait la possibilité de faire appel et d’obtenir peut-être un jugement plus favorable. Mais on se dit qu’on a assez perdu de temps avec cette histoire, des livres nous attendent. Nous acquiesçons à la décision du tribunal, nous payons les 13 000€ — consolidant les 68 millions d’euros de chiffre d’affaires du groupe Delcourt — et nous buvons une bonne bouteille pour ne pas nous laisser aller à l’amertume.
En janvier 2024, Daniel Clowes reçoit le Fauve du meilleur album à Angoulême. Toute la profession défile sur le stand pour nous plaindre mais, croyez-le ou pas, on est content pour Daniel, car c’est mérité. Gilbert ouvre même une autre bonne bouteille. Après tout, on a encore 5 titres de lui au catalogue, et pas des moindres : David Boring, Le rayon de la mort, Ice Haven, Wilson et Mister Wonderful.


Mais pourquoi jouer avec le feu ?

Lorsque nous avons lancé la solde, nous avions conscience de nous exposer à de potentielles représailles, quand bien même nos arguments étaient recevables. Pourquoi alors avoir pris un tel risque ? Parce que, pour nous qui faisons notre métier avec passion, détruire des livres est un crève-cœur, une faute morale. Nous évoluons dans un milieu qui détruit plus de livres qu’il n’en vend, et cette réalité, nous la refusons. Envoyer des livres neufs au pilon parce qu’un autre éditeur planifie de le rééditer ? Ce n’était tout simplement pas envisageable pour nous. Précisons que nous avons payé la totalité des droits générés par cette solde à Daniel Clowes, sans décote liée au prix réduit.

À votre bon cœur

Aujourd’hui, nous faisons donc appel à votre soutien car ces 13 000€ représentent une somme non négligeable pour une structure comme la nôtre. L’argent investi dans ce procès, c’est autant que nous ne pouvons pas investir dans les livres que nous publions. Nous faisons donc appel à vous pour nous aider à oublier définitivement cette mésaventure qui rappellera à tous que le livre, avant d’être une joie, est un marché sans pitié.

Peut-être que certains d’entre vous considéreront que nous méritons ce qui nous arrive, et après toutes ces explications, ils sont parfaitement libres de le penser. Pour les autres, nous vous incitons à acheter nos livres, en priorité en librairies. Si vous êtes loin de tout ou que vous êtes en quête de raretés, nous avons mis en place sur notre boutique en ligne de nombreux lots qui vous attendent.

Vous l’aurez compris, ce n’est pas tous les jours facile d’être un éditeur de création face à l’industrie du livre. Alors portons un toast. Gloire à la bande dessinée, gloire aux artistes, gloire aux libraires, gloire au plaisir d’être encore en vie. Et à la vôtre !


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