J’ai relu le tome 1 avant d’enchaîner sur le tome 2. Et bien je dois dire j’ai passé un très très agréable moment : la lecture est fluide, bien rythmée et construite très intelligemment.
La seconde lecture du tome 1 révèle cela d’ailleurs, en permettant de (re)clarifier des choses pas forcément vues à la première lecture. Notamment sur l’organisation des clans et de la terre d’Anglia, que j’avais compris mais sans forcément bien faire les connexions et les liens.
Et la fin du tome 1 coïncide exactement avec le début du tome 2, permettant une transition parfaite, symbole de la fluidité du récit dont je parlais. Ainsi
on retrouve Elaine au niveau de la Mer des aigles, à tenter la traversée. Elle y parvient non sans mal perdant au passage ses 2 derniers alliés… et se retrouve seule sur la côte de la Terre des meutes (la France en somme).
Mais l’arrivée rapide de Mara, nouveau personnage charismatique, et la découverte progressive des enjeux de cette terre nous permet de nous immerger encore plus dans cet univers mélangeant passé historique, uchronie post-apocalypse et tendances à la fantasy.
Ainsi nous retrouvons l’idée de multiples clans de taille réduite, contraints à la chasse et à la pêche tout en devant suivre la voie du nomadisme entre des forts ou des cités. La maîtrise de l’engrain n’est pas présente ici, pas davantage qu’en Anglia - Elaine aura donc peut-être un rôle à jouer à ce niveau-là ?
Le récit avance bien et la fin donne envie : Elaine et ses nouveaux alliés vont-ils survivre à la Harde ? Le chef des Arpenteurs aura-t-il des réponses pour les textes anciens de Primus ?
En tout cas ce 2e tome vient confirmer trois choses : ce récit est de très grande qualité, je considère désormais Jérôme Le Gris comme un des meilleurs scénaristes du moment (Serpent Dieu, Lord Gravestone et les Ages Perdus, 3 énormes coups de cœur - il ne me reste qu’à essayer Horacio d’Alba) et une nouvelle fois Didier Poli montre toute l’étendue de sa maîtrise et de son talent.
Sur les 5 Terres, ses designs sont incroyables. Dans les Ages Perdus il en est de même : chaque personnage est identifiable, même ceux aperçus une ou deux fois, chaque peuple ou race a ses traits particuliers. Une qualité rare. En y ajoutant des qualités de dessinateur moderne, aux graphismes vivants et aux ambiances marquantes cela montre un grand talent.
Vivement la suite, si la fin tient des promesses nous tiendront-là une magnifique quadrilogie.
"Mais la plus belle des victoires, mon fils, est de faire battre le coeur de ton peuple.
Je te confie cela, car lorsque ma vie s'achèvera,
Toi, tu seras roi. »
Terenas Menethill II