Ma démarche diffère de la coutume, me semble t-il, puisque je viens vous proposer un album numérique, créé en direct au fil du temps, et offert à la lecture.
Le sens de cette initiative est simple, J'ai écrit un scénario qui me tient à cœur depuis longtemps. Je l'ai retourné dans tous les sens, je l'ai réécrit... Convaincu que je tenais là : MON ALBUM ! Celui que chaque auteur veut écrire un jour dans sa carrière, et peu importe les ventes...
Je ne savais qu'en faire... Je n'avais pas envie de le vendre à un éditeur qui le sortirait dans l'indifférence la plus totale, avec un tirage minable. J'ai vécu ça plusieurs fois, et ma dernière expérience avec "Congo-Océan" chez Glénat, qui n'a visiblement pas rencontré son public, m'a laissé penser que je ne peux plus négocier avec ce milieu qui ne me ressemble pas (j'allais dire "plus"... Mais je ne sais pas s'il m'a ressemblé un jour, ou si je me suis trompé dès le départ -C'est d'ailleurs ce que m'avait signifié le sage Guy Delcourt, à l'époque, quand il m'a fait clairement comprendre qu'il avait tiré la chasse, et que j'étais dans le papier toilette usagé : "Tu n'es pas fait pour la BD" m'avait-il dit, devant une tablée d'auteurs gênés, un soir à Saint Malo-).
Sortir un album "sincère" aujourd'hui, c'est balancer son projet dans les chiottes de Delsol. Je ne suis pas fait pour faire leur BD, c'est clair... Mais ce qui est certain c'est que j'aime raconter des histoires, et que le dessin est mon voyage intérieur, c'est mon étonnement, ma quête sans fin, mon refuge aussi.
J'avais donc décidé, pour cette histoire là, de ne plus m'en remettre à un éditeur, et de me démerder tout seul.
On m'a pourtant tendu des perches, je l'ai fait lire, ce projet, à quelques personnes qui ne me semblaient pas totalement corrompues dans les grandes maisons d'éditions, certaines l'ont aimé, et m'ont proposé des collaborations pour le dessin (mon dessin "en puissance" ne passe pas trop dans le milieu de l'édition, et vous leur donnerez tord, plus tard, lorsque j'aurai pu vous en montrer tout l'intérêt)... Mais je ne supporte pas la négociation, la langue de bois et la cécité complaisante qui semble contaminer toute personne qui passe du côté éditorial de la force... A moins que ces personnes ne soient devenues éditeurs grâce à un potentiel invisible de crétinerie qui pré-existait à leur reconversion (d'auteur à éditeur par exemple)... Bref le monde de l'édition est un monde de mecs qui rêvent leurs vies, qui se la racontent, et mériteraient un bon coup de boule dans les dents qui réveille et vient rappeler que quand ça fait mal, c'est que t'es vivant, coco ! Le monde du business de la culture, c'est le monde de mon héros "Chamalpapod", un monde pourrit qui se nourrit de son image biaisée, où tout est tellement faux, que la réalité est devenue "vulgaire" ou "cheap". Dans le business de la culture, on baise des putes ou sa main, ou le cul de son voisin...
Un jour un scénariste de cinéma (sous coke à mon avis) avec qui je mangeais, en compagnie d'un ami réalisateur, m'a dit : "ha, c'est un mec comme toi, le mari d'une coiffeuse ?! (ma femme était coiffeuse) Je me suis toujours demandé à quoi ressemblait le mari d'une coiffeuse !"... Le business de la culture, c'est un monde de mecs qui méprisent la vie, et qui n'y voient que des stéréotypes... Parce qu'ils ne vivent pas, ils préfèrent se rêver au dessus de la masse, et ils s'enculent tous en chantant !
C'est à celui qui en a enculé le plus... Les plus gros orifices, c'est évidemment ceux des "artistes", qui sont finalement le dernier maillon de la chaine, celui qui coûte le moins cher, celui à l'égo le plus démesuré, et qui se satisfait d'une hypothèse de gloire de troisième zone. Les autres maillons, plus réalistes, sont attachés au succès financier, et le sommet, l'éditeur, regarde le tiroir caisse. On pourrait croire que ce mec est plus "dans ses pompes" de la chaine, car finalement, c'est lui le plus adapté à la société... Mais il s'agit en fait d'"un producteur d'égo", c'est sa matière première. Pas besoin de s'appeler Rimpoché pour savoir qu'avec l'égo on ne fait que de la merde... D'où l'intérêt de tirer régulièrement la chasse.
Tout ça, c'est des apartés "spécial BDGest", évidemment, je ne vais pas faire ce procès sur mon blog, les gens s'en fichent, mais les BDGestistes connaissent le milieu de la BD, et c'est pourquoi je vous explique les fondations de la démarche qui m'amène aujourd'hui ici.
Bref, je suis obligé de me rendre à l'évidence, je l'ai toujours dit, je ne créé pas pour les éditeurs, ni pour l'argent, je dessine pour le plaisir. Je me souviens de la tête de Denis F., mon ami dessinateur lyonnais, lorsqu'il a découvert que ma journée de travail (sur mes planches de l'"Ancêtre programmé") finie, j'allais dessiner "pour le plaisir" dans les bars, le soir, sur des blocs de feuilles blanches... C'est comme ça, je dessine tout le temps, depuis l'école maternelle, je cherche tout le temps, et j'aime ça !
J'ai donc décidé, sans aucun engagement (il n'y a pas de contrat
bonheur !), de publier mon album sur le Web, mon blog et BDGest (si on me laisse faire). Parce que mon but est de faire rêver, et de m'amuser... Parce que je gagne ma vie ailleurs, et de belle manière, sans avoir à me compromettre jamais, avec le sourrir de mes clients tatoués, et des gens qui m'achètent mes dessins et mes toiles, je n'ai plus besoin de l'argent des éditeurs pour faire de la BD, ni de celui des lecteurs ! Mais j'ai besoin de partager ma passion, je sais que c'est -chacun sa manière- la votre aussi.
Si 10 personnes suivent ce post ou le blog que je vais créer pour ce projet, et qu'ils aiment, alors je suis content.
Je ne reviendrai pas sur ce discours sur le monde de la BD, on s'en fout.
Le projet s'appelle "Chamalpapod, le roi du monde". C'est l'histoire d'un petit canard, dans un monde de canards.
Un jour, la vie de Chamalapapod va basculer, il va ouvrir les yeux, et réaliser qu'il vit dans un monde de mensonges et de corruption, il va comprendre qu'il n'est pas fait pour vivre parmi les canards...
Je commencerai mes publications par une explication sur les recherches graphiques pour ce projet. Et des exemples, car il y en a eu des recherches !
Dès que j'aurai le temps je finirai de mettre en place le blog, et je l'alimenterai. Je vous en donnerai le lien.
Le seul truc, c'est que je fais 12 trucs en même temps, et j'ai peu de temps. Je m'y mettrai donc dès que j'ai le loisir. Et je ne garantis rien. C'est un projet de très très longue haleine !
A bientôt.
Loïc.
PS : Pour l'orthographe, vous me pardonnerez, mais je ne vais pas payer un correcteur, faut pas pousser
! Je fais du mieux que je peux. Par contre, si vous voulez bien, signalez-les moi lorsque vous en verrez, je corrigerai.