Ca y est, enfin lu.
Difficile de donner un avis argumenté cela dit. Je vais tenter de tout de même laisser mon impression.
Ce qui ressort le plus de ma lecture est le manque de liant et de fluidité dans le récit. J'ai trouvé qu'on passait d'une scène à une autre sans guère de transition ni plus d'explication. Une simple indication sur le lieu (genre
50 kilomètres plus au nord ou
dans le camp soviétéique à "x" km de là) et surtout sur le temps (
"y" heures plus tard) auraient été bienvenues. Là on passe des russes aux allemands et inversement assez brutalement.
De plus, l'He 219 n'apparaît qu'à loccasion d'une planche ou deux, lors de la première bataille, j'ai été étonné de ne point le retrouver plus souvent. Vu le titre de la série, je m'attendais à avoir plus de scènes de nuit, comme lors du premier tome. Au final, cet album est surtout centré sur Wulf et Lylia, peu sur les appareils.
Cela dit, je ne voudrais pas laisser penser que j'ai passé un mauvais moment de lecture. On a ainsi droit à des scènes à la fois instructives et très bien rendues comme
L'éjection de Wulf et son séjour à proximité du front, voire carrément derrière les lignes ennemies.
Par ailleurs, j'ai trouvé le parallèle entre le porte bonheur de la fille de Wulf et son propre sort très bien amené. Enfin, le sentiment d'abbattement qui commence à s'emparer des forces allemandes est très perceptible dans cet album, ce qui est intéressant comme je le soulignais après ma découverte du 1er tome car on a peu l'occasion de lire des bd se déroulant du côté allemand de cette guerre.
Graphiquement, je pense que le mot qui convient est "tuerie". C'est carrément génial, les scènes aériennes sont toujours splendides. Quand aux personnages, ils sont également top. Mention spécial d'ailleurs à notre chère allemande (dont j'ai oublié le nom) qui une fois dénudé exciterait un mort. En cela, j'aime beaucoup le parti pris de Romain qui n'hésite pas à dessiner des femmes ayant des formes, loin des photos de magazines retouchées qui nous entourent au quotidien montrant des donzelles à la taille fine et à la poitrine plantureuse. Je regrette d'ailleurs que pas mal de séries BD montrent le même genre de clichés. Merci donc à Romain pour sa résistance face à la dictature du "tu n'excèderas point 30 kilos !".
Un 2e tome un peu déstabilisant pour ma part mais qui recèle de bonnes surprises scénaristiques et graphiques. Est-il besoin de le préciser, il constitue un must-have.