Aldaran a écrit:Ainsi que : « J’espère qu’un jour on pourra se définir seulement par son nom et son prénom. »
Ce qui n'est à mon avis pas près d'être acquis, même chez nous où certain(e)s se voient encore refuser un logement ou un boulot parce que leur nom sonne « trop ceci » ou « trop cela ».
C'est d'ailleurs ce long chemin qui reste à parcourir qui légitime leurs actions aux yeux des communautaristes.
Parce que ça ne se fera évidemment pas tout seul. Ils le savent, on le sait, tout le monde le sait.
Face à cela, l'argument de beaucoup de communautaristes, c'est que dans le cadre de leur lutte pour l'émancipation, il est légitime pour les "opprimés" d'utiliser les mêmes moyens que les "oppresseurs" ont utilisé pour mettre en place leur système.
Le problème, c'est que ce type de stratégies, plutôt que de faire évoluer le système, a plutôt tendance à en répliquer les dérives. Dans ses formes les plus radicales, par exemple, la présence d'un racisme anti-noir légitime dès lors l'existence d'un racisme anti-blanc.
Après, il ne faut pas se leurrer non plus, il est quand même bien plus facile de sortir des phrases comme « J’espère qu’un jour on pourra se définir seulement par son nom et son prénom. » quand on se trouve du bon côté de la barrière.
Les moyens de lutte pour l'émancipation, ce sont des questions très difficiles, très complexes, dans lesquelles des légitimités diverses entrent en collision. Et malheureusement, la tendance me semble trop souvent aujourd'hui à une très grande polarisation des positions et à des stratégies d'action volontairement très clivantes mais peu productives. En tout cas, ces stratégies me semblent bénéficier aujourd'hui d'une caisse de résonance inversement proportionnelle à leurs éventuels effets bénéfiques.
Mais bon, face aux revendications des laissés pour compte, la position qui consiste à dire "s'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche" ne tient évidemment pas non plus.