onehmouninehl a écrit:Sans vouloir prendre la défense de Gaiman, la lecture complète de l'article pose aussi quelques questions sur le comportement de certaines (qui vont nues avec lui dans une baignoire, qui lui mordillent l'oreille).... Il y a des signaux contradictoires.
Je cite :
il ressort de l'ensemble des témoignages une importante différence d'âges, et de rapports de couple pas forcément égalitaires.
On a déjà connu ça à l'époque de "l'affaire" Warren Ellis : la renommée et la stature de Neil Gaiman lui permettent de séduire des femmes qui sont d'abord des lectrices et des fans de son travail.
D'autres étaient parfois en situation de détresse, de vulnérabilité, ou les deux.
Ensuite, le début ainsi que les faits présentés font l'objet de précautions et nuances concernant les sources, notamment.
Mais la fin de ce long article ouvre sur une question qui créé un gouffre et une béance qui ne peut qu'interroger (et faire s'interroger) :
En définitive, qu'il s'agisse d'une protection consciente ou inconsciente, l'affaire Neil Gaiman nous expose à nos propres faiblesses au sein d'un parterre amorphe, de fans comme de professionnels.
Une interrogation pénible qui nous gratte le cerveau, qui agace, et qui trahit la faille d'un système médiatique, éthique, que l'on pensait pourtant bien huilé, bien protecteur, sorti grandi de l'affaire MeToo avec l'assurance de ne plus rien laisser filtrer.
Au fond, la question est toute bête : a-t-on réellement envie de considérer l'idée que notre auteur préféré est en réalité un prédateur sexuel ? Que l'on décide de croire ou non à ces accusations (et encore une fois, on part ici du principe qu'il faut croire les victimes qui ont le courage de prendre la parole), cette réaction collective devrait nous inquiéter, en tant qu'acteurs quotidiens d'une société qui décide de ce qu'elle veut ou ne veut pas voir.
Non : personne n'en a envie.
Le moindre fan de comics pourra vous citer, de tête, les grands chefs d'oeuvre, l'immense contribution de Neil Gaiman à l'industrie ou à l'histoire des comics. Pourtant, face aux témoignages évoqués en ouverture de cet article, vous avez peut-être, vous mêmes, ressenti une stupéfaction, une inquiétude, voire un malaise ou un sentiment de dégoût.
Et là-dessus, difficile d'en ajouter davantage.
Je trouve que cette fin a le mérite d'ouvrir la discussion, et donne envie que les faits soient creusés davantage.
Et ne pas oublier qu'une oeuvre aussi monumentale soit elle ne fait pas l'homme.
On le constate avec l'affaire qui ébranle la France actuellement, au sujet de l'Abbé Pierre considéré depuis l'hiver 1954 comme un "grand" homme, altruiste, généreux et impliqué dans la défense des déshérités et malheureux.