Beatrice Tillier a écrit:N'avez-vous pas compris que le thème de ce conte était l'acceptation de la différence ? On suit le cheminement de l'anti-héroïne et son travail sur elle-même pour accepter la différence de l'autre. Et cette tolérance ne peut passer que par l'amour.
Je ne suis pas sûr de comprendre en quoi Aube est un anti-héro.
Certes, elle est à la base de la rupture de l'alliance entre hommes et bêtes de haute taille. Mais les noces sanglantes sont le point de départ, l'élément déclencheur de la quête qui est, comme on pouvait s'en douter et comme le confirme B. Tillier: "l'acceptation de la différence".
Celle-ci n'était pas réalisée à l'entame du récit (heureusement, pcq on n'aurait pas eu ces superbes albums autrement
), psq l'alliance hommes-bêtes de haute taille met sur le côté les bêtes de basse taille et les hybrides.
L'histoire ne se résume donc pas au simple récit d'une guerre faite d'alliances et de contre-alliances, comme certains le pensaient à la lecture du 1er tome
. Et c'est heureux: l'oeuvre aurait été bien plate avec ce seul objet.
Il s'agit au contraire d'un conte, ce qui suppose: soit le non-respect d'un interdit qui déclenche l'action (ce n'est manifestement pas le cas ici), soit une quête (au stade de ce 2e tome, je penche pour cette option, comme dit plus haut).
Pour en revenir à Aube: elle serait un anti-héro si elle ne faisait rien pour aboutir dans la quête (comme un Gaston Lagaffe), ou si elle râtait systématiquement tout ce qu'elle entreprenait. Or, ce tome 2 nous montre une jeune femme qui mûrit et qui commence à prendre conscience que la différence n'est pas une chose affreuse. Le passage dans le Bois des vierges était nécessaire dans son parcours initiatique (ce qui constitue un autre ressort traditionnel du conte merveilleux). Et il n'est pas impossible que son rapprochement du seigneur Clam soit le départ d'une nouvelle ère de paix entre toutes les races présentes dans ce récit.
Un débouché classique pour ce récit serait que le 3e tome se referme sur une paix fraternelle entre tous les peuples (et non! ce n'est pas une fin "Bisounours"). Mais le scénariste nous a peut-être réservé qqch de plus inattendu
.
En tous cas, je suis partant pour la suite
aux auteurs!
A certaines périodes, l'organisme humain est plus fragile... D'ailleurs, Laurence Pernoud® en parle... Elle appelle ça "La mort subite du père du nourrisson" (Manu, Le retour à la terre, t. 3, Le vaste monde, strip 199)