de KARA » 17/06/2009 20:53
NIKE WAYNE :
Oui cela va bien pour le moment ^^ merci.
YVES16 :
Merci ^^
Effectivement, tu touches à un problème récurent dans la BD occidentale, comme je le souligne dans une récente interview sur un site concurrent ^^ :
"[...] Mais, cela soulève un problème récurrent dans la BD occidentale : l’apparence, et c’est justement sur cet aspect que je joue. Par exemple, un album doté d’un graphisme mignon et de personnages aux grands yeux remplis de reflets vous semblera convenir aux enfants ? Et pourtant, je viens de vous décrire le manga Détective Conan, un policier parfois très violent, aux enquêtes d’une complexité clairement inspirée des œuvres d’Agatha Christie ! C’est pareil pour le Miroir des Alices : les couvertures présentant de belles héroïnes laissent à penser qu’il s’agit d’un récit d’Heroïc Fantasy, alors qu’on se situe dans une introspection quasi psychiatrique d’une femme évoluant dans un monde de rêves ! C’est aussi un récit qui ne possède pas de réels « méchants de service », alors que cela est très commun, voire indispensable diront certains, à tous récits de Fantasy.
Ce que je veux dire c’est qu’en Occident, on catalogue facilement des œuvres par genre, alors qu’en manga justement, le mélange des genres est accepté depuis belle lurette. En Occident, une œuvre de Fantasy est forcément un concentré d’action (voir d’action décérébrée), d’aventures destinées à un large public. Alors qu’une œuvre qui se veut philosophique est forcément plus élitiste, plus intéressante certes, mais aussi plus ennuyeuse pour certains. Dans le manga nippon, on peut faire des récit d’aventures avec un fond philosophique (Evangelion), on peut faire du récit social alternant analyse psychologique et humour trash (GTO), on peut faire de l’Heroic Fantasy intelligente, introspective avec un graphisme somptueux et accrocheur (Ubel Blatt). Donc, une BD jolie n’est pas forcément que de l’esbroufe gratuite : on peut croiser du beau, de l’intelligent, de l’émotionnel, etc.
Bien entendu, la recette n’est pas donnée à tous les auteurs, et le cocktail n’est pas facile à doser. Mais lorsque le mélange prend, quel régal ! Les fans d’action sont conquis, les esthètes sont ravis, les intellectuels sont intéressés, et les adeptes de la larme « facile » sont aux anges ! Ne croyez pas que cela soit impossible dans le franco-belge ! Rien que chez Soleil, vous retrouvez Sky Doll, Cross Fire, UW1, etc. Ce sont des bandes dessinées formellement somptueuses, avec de l’action pure, mais aussi des personnages forts et creusés, une intrigue intelligente mais qui sait aussi se faire passionnante, des moments d’émotion lorsque certains personnages souffrent ou rient.
Bref aujourd’hui, avec l’influence des comics, des mangas, du cinéma, du jeu vidéo, de la littérature, le tout porté par ce média qu’est Internet, le mélange des genres est possible dans une seule et même œuvre ! Il faut alors arrêter de cloisonner l’œuvre dans une seule et unique catégorie. Oui identifier une œuvre, la ranger, la cataloguer, c’est quelque chose de pratique, de rassurant, mais c’est aussi réducteur pour celle-ci…"
En gros, doit-on forcément renoncer à un public au profit d'un autre ? Pourquoi ? Ne peut-on pas les "réconcilier" avec des oeuvres "hybrides" mais cohérentes ?