nexus4 a écrit:Y a du lourd quand même, dans le genre fondateur. Le gars en 4 ans il pose les bases d'un genre nouveau : Des savants fous (Moreau n'est qu'un avatar de Frankeinstein), biologistes, ingénieurs, des machines, une invasion extraterrestres, de la science à gogo, de l'aventure, de la réflexion sur le pouvoir de la science. Non, non, ca tient pas cette histoire de 1910, a part le nom donné au genre.
Je n'ai jamais prétendu que le nom donné au genre date de 1910, mais que l'âge d'or a commencé à cette époque. Il s'est d'ailleurs poursuivi jusque dans les années 1970. Je suis bien d'accord pour reconnaître que Verne et Wells sont des fondateurs, avant l'âge d'or. Car oui, pour qu'il y ait un âge d'or, ça doit d'abord commencer par un petit nombre, puis grossir pour avoir un rayonnement.
lobo a écrit:On n'a pas la même définition d'un "genre". Toi tu sembles te référer à un genre "en soi" : les Marsiens, le voyage dans le temps, la réanimation des cadavres par l'électricité, ça, ça fait la SF. Moi j'ai tendance à penser que dire ça c'est commettre un anachronisme. Moi, je pense (je ne suis pas seul à dire ça (Westfahl, etc), mais toi non plus il est vrai : Aldiss, etc.) pour qu'un genre littéraire existe, il faut qu'on ait conscience de son existence en tant que genre : il faut que les écrivains ait conscience de faire de la science-fiction, il faut que les lecteurs aient conscience de lire de la SF, pour que la science-fiction existe. Hugo Gernsback dans un des premiers éditoriaux de Amazing Stories dit bien que la scientifiction, ce sont des histoires dans le genre Wells, Verne et Poe, il cite ces trois auteurs, donc il y a une filiation bien sûr, mais Poe, Verne, Wells, ce n'est pas encore la SF. Ce sont des séries des one shot jusque là sans lendemain. Tandis qu'une fois que le genre est créée, les inventions vont se succéder à un rythme très rapide... Et les auteurs s'appuient sur leurs devanciers. C'est ça qui fait un "genre"... Après sur la distinction anticipation scientifique/science-fiction, il faut lire la thèse de Simon Bréan, que j'ai la flemme de résumer ici.
Je ne suis pas persuadé qu'il faille avoir conscience de l'existence d'une chose pour qu'elle existe. La conscience de la chose permet de la nommer, de la différencier des autres choses, mais la chose peut exister avant qu'elle soit nommée (qu'on en ait conscience). Exemple : l'oxygène. Il a existé depuis des milliards d'années, même si on n'en a eu conscience qu'à partir des années 1770. C'est comme la question philosophique de l'arbre qui tombe en forêt sans témoin, produit-il un bruit ? Bien sûr qu'il produit un bruit, puisqu'il va provoquer des vibrations qui sont transmises par l'air, qu'il y ait des témoins ou pas. La conscience de ce bruit est une autre question, mais pas son existence.