Le Conseil d'État, qui vient de renvoyer au gouvernement le projet de loi travail, a retouché l'article sur le licenciement économique, précisément le paragraphe visant à accroître le rôle du juge, ajouté la semaine dernière, a indiqué le ministère du Travail. Dans l'avant-projet réécrit et transféré la semaine dernière au Conseil d'État, l'article 30 (initialement 30 bis) était globalement resté inchangé, au grand dam de certains syndicats, qui agitent le risque d'une augmentation des licenciements abusifs.
Toutefois, un paragraphe a été ajouté, ouvrant la possibilité au juge d'apprécier si l'entreprise avait organisé « artificiellement » les difficultés économiques. Il y était écrit : « Ne peuvent constituer une cause réelle et sérieuse de licenciement pour motif économique les difficultés créées artificiellement pour procéder à des suppressions d'emplois. » Le Conseil d'État a ajouté la mention « à la seule fin de procéder à des suppressions d'emplois », sans laquelle il voyait « un problème au regard de la liberté d'entreprendre », selon le texte renvoyé par le Conseil d'État au ministère du Travail, dont l'Agence France-Presse a obtenu copie.
Pour vous il ne peut y avoir qu'un retrait pur et simple de la loi travail ?
C'est une nécessité, c'est vital pour les salariés qui ne se rendent pas forcément compte de ce qui les attend. Un exemple des aberrations de ce texte : le patron peut imposer le jour de début de la semaine. Au BHV, il y a une proposition pour que ce soit le mercredi. Ce qui veut dire que le dimanche sera le cinquième jour et qu'il ne sera pas majoré. Cette loi est faite par des agents du Medef et des incompétents, qui n'ont jamais souffert au travail, qui ne savent pas ce que c'est que de passer la serpillière…
nexus4 a écrit: « à la seule fin de procéder à des suppressions d'emplois »,[/b] sans laquelle il voyait « un problème au regard de la liberté d'entreprendre », selon le texte renvoyé par le Conseil d'État au ministère du Travail, dont l'Agence France-Presse a obtenu copie.
nexus4 a écrit:Toutefois, un paragraphe a été ajouté, ouvrant la possibilité au juge d'apprécier si l'entreprise avait organisé « artificiellement » les difficultés économiques. Il y était écrit : « Ne peuvent constituer une cause réelle et sérieuse de licenciement pour motif économique les difficultés créées artificiellement à la seule fin de procéder à des suppressions d'emplois »
Anianka a écrit:nexus4 a écrit: « à la seule fin de procéder à des suppressions d'emplois »,[/b] sans laquelle il voyait « un problème au regard de la liberté d'entreprendre », selon le texte renvoyé par le Conseil d'État au ministère du Travail, dont l'Agence France-Presse a obtenu copie.
ba fournir plus de dividendes aux actionnaire, c'est une raison supplémentaire, ou également augmenter le bonus des patrons du CAC 40 ...
rajouter une mention "uniquement.." ne sert strictement à rien, il y a toujours d'autres raisons, comme il y a toujours des exceptions.
La contre-offensive du patronat est lancée. Très remonté contre la version 2 de la loi El Khomri, le président de la CGPME a réussi à rassembler sept organisations patronales sur un texte commun, deux jours avant sa présentation en conseil des ministres. Une fois n'est pas coutume, François Asselin s'est retrouvé côte à côte avec Pierre Gattaz, son homologue du Medef, Pierre Pringuet (Pernod Ricard), le président de l'Afep, l'association des grandes entreprises françaises, mais aussi la FNSEA (agriculture), Croissance Plus, Ethic et le Meti (entreprises de tailles intermédiaires) pour dénoncer, dans une conférence de presse commune, un projet de loi « pas acceptable en l'état, qui doit absolument être enrichi lors du débat parlementaire ».
« C'est un mouvement assez exceptionnel », a souligné la présidente d'Ethic, Sophie de Menthon, malgré l'absence de l'UPA (artisans), l'UNAPL et l'Udes (économie sociale et solidaire), à cause de dissensions sur la question de la représentativité patronale.
Les organisations présentes se sont mises d'accord pour réclamer 6 mesures largement inspirées du texte initial :
- Le plafonnement des indemnités aux prud'hommes en cas de licenciement sans « cause réelle et sérieuse ».
- La possibilité pour les PME de conclure des accords directement avec leurs représentants du personnel. « En l'absence de syndicats, il faut que les entreprises puissent signer un accord avec leurs représentants du personnel », explique François Asselin, qui rejette la logique du mandatement d'un syndicat extérieur à l'extérieur de l'entreprise. Le patron de la CGPME plaide pour une validation des accords signés par les représentants du personnel par la direction régionale du travail, afin de s'assurer de la légalité de l'accord et éviter les contentieux juridiques.
- Encore plus de souplesse dans l'organisation du temps de travail avec, notamment, la possibilité de décompter le temps de travail sur 4 mois (et non 9 semaines) et de dépasser 44 heures hebdomadaires sur des périodes limitées.
- La liberté pour les entreprises de moins de 50 salariés non couvertes par un accord collectif de négocier avec chaque salarié leur passage au forfait jour.
- La liberté de caler le temps de travail des apprentis sur celui de leur tuteur.
- La suppression du compte personnel de prévention de la pénibilité.
Croaa a écrit:Apparemment, les heures sup ne seraient plus majorées à 25% mais à 10% et en plus l'employeur pourrait décaler leur paiement jusqu'à 3 ans. Est-ce maintenu ?
Modulation du temps de travail sur… 3 ans !
Depuis la mise en place des 35 heures, les entreprises peuvent, par accord, moduler le temps de travail d’une semaine sur l’autre, pour éviter de payer des heures supplémentaires. Si un-e salarié-e travaille 40 heures sur semaine et que la semaine suivante, il ou elle travaille 30 heures, il ou elle n’est pas payé en heures supplémentaires ou compensé-e en repos. Actuellement, sans accord de branche ou d’entreprise, la modulation est au maximum sur 4 semaines. Avec accord, la modulation est au maximum sur un an. Cela permet d’éviter les dérives.
La réforme de Myriam El Khomri prévoit qu’avec accord collectif, la modulation pourra aller jusqu'à 3 ans. Dans les entreprises de moins de 50 salariés, sans accord collectif, la modulation pour s’étendre sur 16 semaines. Ce n’est plus de la flexibilité, c’est carrément de l’élasticité !
MISE A JOUR — Un accord d'entreprise ne suffira plus pour moduler le temps de travail sur 3 ans. Un accord de branche sera désormais nécessaire.
Il suffit d’un accord d’entreprise pour que les heures supplémentaires soient 5 fois moins majorées
Aujourd’hui, les heures supplémentaires sont rémunérées 25 % de plus pour les huit premières heures, 50 % au-delà. Désormais, la direction d’une entreprise pourra fixer, par accord, le taux de majoration à 10 %, même si sa branche professionnelle prévoit des majorations plus importantes.
bzh a écrit:tiens sinon, une question pour ceux qui travaillent de nuit: ce soir allez vous proposer de rendre d'une façon ou d'une autre à votre employeur l'heure en moins que vous ferez?
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