J’ai enfin reussir à finir de lire Tempest.
Comme dit quelques pages plus haut, j’avais acheté les comics a leur sortie en vo mais renoncé a les lire vers le 3,4.
L’edition francaise empruntée en bibliothèque m’aura permis d’aller au bout.
Sans surprise malheureusement l’ensemble n’est guère interessant ou plutôt ne dépasse pas la lecture d’un délire potache de deux auteurs conscients que c’est le baroud d’honneur. Les pages finales sont d’ailleurs assez lucides sur l’affaire.
Deux trucs franchement pénibles:
Le changement de style graphique / narratif permanent, sous couvert d’hommage aux multiples formes de recits et graphismes dans la bd des annees 60 a 80.
L’indigeste propension des auteurs à farcir chaque page de citations, allusions, l’hommages,…
Cela serait peu etre acceptable (voir interessant) si les auteurs avec une veritable histoire a raconter.
Le parallèle s’impose ici avec Providence:
L’histoire est la meme: celle de l’avénement d’un monde imaginaire et le constat tardif par le personnage principale qu’il a ete l’instrument service d’une machination.
Alors que Providence est in extremis sauvé de la tentation du « name dropping » par l’intelligence de son recit, tiré au couteau, et la finesse du double ou triple niveau de lecture, Tempest sombre rapidement dans les gags anecdotiques, les clins d’oeil rigolards (et encore pour ceux qui ont la culture pour les saisir), le gloubi boulga referentiel.
Alors oui, deci dela il y a une idee ou un hommage sympa. J’ai bien aimé l’importance donnée au personnage d’Emma ou l’hommage à Ditko avec Infinity par exemple, ou le côté Ligue of the Extraordinary Gentlewomen .
mais les aventures des 7 Stars c’est une purge…
C’est bien dommage. La ligue aura ete pour moi une serie qui a globalement raté son ambition. Les deux premiers saisons ludiques et maîtrisées sont tres agreables mais semblent ne convoquer les figures imaginaires sans reels enjeux (comparés à Watchmen par exemple). Le dossier noir amorce un tournant plus critique et ambitieux, mais sans pour autant que l’objet meme de l’oeuvre emerge.
Century est finalement la partie la plus interessant (de memoire, il faut que je relise) et Memo, des spin off tres inegaux du franchement reussi (le 1) au totalement raté (le 2).
Tempest n’ajoute rien de significatif a l’ensemble. Moore s’emblant s’etre saisir du pretexte de devoir conclure le combat Bond/Peel pour pondre un truc « ultime » étiré sur 6 comics interminables. Un one shot de 40 pages aurait suffit!
J’aurais pourtant adoré une veritable reflexion sur la litterature populaire du 19ieme au 20ieme. Ce bougre de Moore en a bien sur le talent/genie mais il a trop souvent succombé a la facilité sur cette serie.
J’ai Jerusalem qui m’attend dans la bibliotheque. Je vais tenter de m’y remettre…