L'Orfèvre - Lozes - Komics Initiative

de **Karzak** » 22/09/2024 15:18

Message précédent :

cedd79 a écrit:
Ainsi, si on commence par le côté "bouc" et qu'on ne s’attend pas à grand chose, voilà bon moment de lecture. Mais pour moi, cette BD risque de rejoindre ma pile des reventes. Dommage car la promesse était alléchante !

Tout à fait d'accord. Je vois difficilement comment on peu s'y retrouver si on commence par l'autre partie...

de **Casou** » 26/09/2024 17:04

Difficile de te donner tort, Cedd79.

Même si je ne regrette pas ma lecture, j'ai renoncé à essayer d'éclaircir certains points du récit et j'ai revendu l'album. Je pense qu'une éventuelle relecture ne me permettra pas de répondre à plusieurs questionnements, ce qui pour ma part rend l'expérience de lecture moins intéressante qu'elle aurait pu (aurait dû) l'être. L'objectif, en effet, au vu du concept de départ, ne semble pas vraiment atteint.

Reste un polar au scénario finalement classique, très bien dessiné et proposé dans un bel écrin, ce qui peut amplement justifier l'achat. L'auteur a su nous intriguer, mais n'a à mon sens pas vraiment transformé l'essai.

Bon maintenant que j'ai revendu l'album, sachez que, si vous venez poster des théories géniales qui donnent une cohérence incroyable à ce récit et rendent finalement cette oeuvre magistrale, je vous détesterai cordialement.

de **Johnny Fletcher** » 09/10/2024 00:59

Je viens (enfin !) d'achever la lecture de cet album si singulier. Il se démarque réellement de ce qu'on peut lire actuellement. Il marche en dehors des sentiers battus tout en étant de facture classique; ce n'est d'ailleurs pas le seul paradoxe de L'ORFEVRE.
Ce qui m'a le plus subjugué, c'est le soin extraordinaire accordé au dessin. C'est stupéfiant de précision. Aucun décor n'est laissé au hasard ni abandonné à l'esquisse. Avec un souci extrême, Lozes prend la peine d'aller jusqu'à distinguer chacune des matières qu'il dessine. C'est un travail pharaonique. Le titre de l'album n'est-il pas en fait l'écho du travail fourni par le dessinateur, un véritable travail d'orfèvre ?

Le récit, en dépit de quelques défauts mineurs par instants, se révèle passionnant, émaillé de quelques scènes marquantes comme celle du cinéma Gaumont Palace. Ce n'est pas tant l'enquête qui nous tient en haleine que l'ambiance étrange liée à la succession inexorable d'événements nous conduisant à une spectaculaire boucle temporelle. Nous savons que nous assistons à un exercice de style et nous guettons sans cesse tous les détails pour s'assurer que les engrenages se calent parfaitement. Le parcours initiatique qui se déroule devant nos yeux alors que nous savons bien où il va nous mener, ce parcours nous oblige à développer une attention soutenue à l'égard de la structure même du récit. Nous restons tout du long un lecteur vigilant. C'est le tour de force de cet album que de nous nous rendre pleinement conscient de chaque détail qui se présente à nous; nous tentons constamment de trouver le sens de chaque chose et sa place dans la mécanique générale du récit.

Par rapport aux questions que posent le récit et que d'autres lecteurs ont évoqué précédemment dans le sujet, voici quelques réflexions:

[Révéler] Spoiler:

Les glissements temporelles progressifs qui nous conduisent d'une époque d'émeutes et de révoltes à une autre, illustrant l'idée que l'Histoire avec un grand H est un perpétuel recommencement, font écho à l'histoire de cet album qui est elle même un perpétuel recommencement, une boucle sans fin. Les deux se font face, s'entremêlent et se répondent.
Les personnages suivent un fil dans un temps à rebours et nous entraînent de l'avant dans le passé avant de faire demi tour à mi-album, basculant le récit vers une forme en miroir, reprenant le cours normal du temps vers la résolution de l'enquête avant de repartir dans l'autre sens: comme mise en abime, L'ORFEVRE se pose là.
Le journaliste est un personnage clef. Est-il l'assassin du début ? Est-il l'assassin de la fin seulement, victime de la nécessité de boucler la boucle temporelle, comme un personnage victime de son créateur qui le fait agir à sa guise ? Fait il preuve de duplicité tout au long de l'album ou bien découvre-t-il à la fin la nécessité de raccrocher les wagons, comprenant qu'ils sont revenus au début d'un perpétuel recommencement qu'il lui revient d'enclencher à nouveau ? Est-il l'agent infiltré de l'auteur dans le récit pour organiser la boucle temporelle et manipuler les personnages ? Est il la dénonciation par l'auteur de la dérive du journalisme qui manipule les événements pour mieux vendre ses articles ?

de **papyjulio** » 09/10/2024 06:47

L'Orfèvre est dans la sélection prix BD Fnac France Inter 2025 (en bonne compagnie).
Pour un album dessiné au stylo Bic par un autodidacte durant 10 ans c'est une belle reconnaissance !

de **TaRiSTiAN** » 09/10/2024 10:38

Johnny Fletcher a écrit:Je viens (enfin !) d'achever la lecture (...)

Joli retour. Allez Casou, rachète !

de **ubr84** » 09/10/2024 10:42

Johnny Fletcher a écrit:Par rapport aux questions que posent le récit et que d'autres lecteurs ont évoqué précédemment dans le sujet, voici quelques réflexions:

[Révéler] Spoiler:
Est il la dénonciation par l'auteur de la dérive du journalisme qui manipule les événements pour mieux vendre ses articles ?

La dernière idée dans ton spoiler est intéressante :ok:

.
Mais elle n'est malheureusement pas vraiment exploitée par l'auteur, il aurait fallu mettre beaucoup plus en avant le personnage dont tu parles.

de **Casou** » 09/10/2024 16:00

TaRiSTiAN a écrit:
Johnny Fletcher a écrit:Je viens (enfin !) d'achever la lecture (...)

Joli retour. Allez Casou, rachète !

Ça suscite des questions indéniablement et c'est bien. Je n'ai rien non plus contre les fins ouvertes, mais là, il y a quand même de sacrés trous à combler par le lecteur et on ne peut faire que des suppositions que rien dans le récit ne peut venir étayer. C'est ce qui a un peu modéré mon enthousiasme, sans parler des points problématiques évoqués en spoiler qui restent sans réponse.

La seule manière de régler certains points (pas tous), c'est comme cela a déjà été dit de différentes façons d'imaginer que d'une manière ou d'une autre,

[Révéler] Spoiler:

les personnages sont vus comme des êtres de papier au service de leur créateur

, mais c'est un peu la seule pirouette possible pour s'en sortir. Mais si c'est le cas, c'est vraiment amené au dernier moment (enfin si on peut parler de fin à cette histoire évidemment).

de **guigoune** » 10/10/2024 13:13

Très belle découverte que cet album de l'Orfevre.

Un chouette cadeau reçu et très honnêtement au premier coup d’œil, pas forcément mon univers de lecture (tant mieux d'un coté de recevoir un peu de lecture hors de mes habitudes...)

Une énorme claque graphique sur cette minutie, cette précision et le travail de dingue de l'auteur (même si quelques imperfections subsistent).
Un récit complexe, parfois trop. Une seconde lecture sera peut-être nécessaire

En tout cas une super aventure graphique et créative :ok:

de **aldo** » 24/10/2024 21:06

L'auteur a fait sa première séance de dédicace dans ma librairie préférée et il a fait une belle petite dédicace au choix de la palette des personnages du livre. j'avais choisi le lion et je suis pas mécontent.
Très respectueux avec ceux qui sont venus en dédicace.
Le seul soucis quand on ferme la bd, est le temps qu'il faut pour retrouver où il a fait la dédicace (à l'endroit ou à l'envers

)
Cette BD était un défi pour lui qu'il a fait durant ses heures perdues et il n'en fera probablement pas avant un bon moment mais quel réussite.
Toutes ses bds sont parties comme des petits pain et KI doit les rééditer tant cette édition a connu le succès (le 1er tirage de la version commerce a été tiré à 4000 ex env., ce qui est pas mal pour une première bd en ces temps qui court !)

de **zyxon** » 25/10/2024 19:50

aldo a écrit:L'auteur a fait sa première séance de dédicace dans ma librairie préférée et il a fait une belle petite dédicace au choix de la palette des personnages du livre. j'avais choisi le lion et je suis pas mécontent.
Très respectueux avec ceux qui sont venus en dédicace.
Le seul soucis quand on ferme la bd, est le temps qu'il faut pour retrouver où il a fait la dédicace (à l'endroit ou à l'envers )
Cette BD était un défi pour lui qu'il a fait durant ses heures perdues et il n'en fera probablement pas avant un bon moment mais quel réussite.
Toutes ses bds sont parties comme des petits pain et KI doit les rééditer tant cette édition a connu le succès (le 1er tirage de la version commerce a été tiré à 4000 ex env., ce qui est pas mal pour une première bd en ces temps qui court !)

j'étais aussi à sa première séance de dédicace :-D