J'ai sans doute exagéré en parlant de "grande majorité"...
Heureusement pour lui, lorsqu'il est arrêté par les gendarmes français, il réussi à s'échapper suite au bombardement du camp de transit, sinon, il aurait sans doute péri dans un camp de concentration allemand. C'est ce que j'aurais du préciser dans mon précédent message. En effet, beaucoup n'ont pas été arrêtés, un certain un grand nombre est entré en résistance, d'autres ont rejoint les forces françaises libres ou ont trouvé refuge en Suisse ou ailleurs.
Pour plus de précision, voici ce que nous apprend wikipédia (
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9fugi%C3%A9s_et_exil%C3%A9s_de_la_guerre_d%27Espagne) sur le sort des réfugiés espagnols après la Retirada:
La Retirada (janvier - février 1939)L'émigration vers la France connaît un mouvement d'accélération important au cours de la bataille de l'Èbre et dans les mois suivants, dans un mouvement appelé la Retirada (retraite). L'exode des populations en provenance de Catalogne devient massif après le chute de Barcelone le 26 janvier 1939. Le gouvernement Daladier doit ouvrir la frontière le 27 janvier, et les réfugiés affluent à travers les Pyrénées par Le Perthus, Cerbère et Bourg-Madame. En mars 1939, le nombre de réfugiés espagnols en France est estimé à 440 000 personnes dans un rapport officiel[9]. Les historiens ont estimé à 465 000 exilés dont 170 000 civils le nombre de réfugiés après la chute de la Catalogne [7].
Accueil des réfugiésEn France même, ce sont les départements du Sud-Ouest, à proximité de l'Espagne, qui ont accueilli le plus de réfugiés, avec une forte immigration espagnole dans les villes de Bordeaux et de Toulouse, où résidaient déjà des Espagnols. Les autres départements de la côte Atlantique (notamment la Loire-Inférieure avec les camps de Moisdon-la-Rivière et de Juigné-des-Moutiers) ont également été concernés, ainsi que le Massif central, les Bouches-du-Rhône et la région parisienne. L'accueil des arrivants est différent d'un endroit à l'autre : tantôt ils sont bien reçus et font même l'objet d'actions de solidarité (îlots de solidarité trouvant leur source dans l'engagement politique et syndical de gauche ; solidarité intra-espagnole, l'Espagne constituant la troisième source d'immigration française la plus importante avec 250 000 espagnols en 1936[3]), tantôt ils sont regardés avec méfiance voire hostilité dans une France en crise marquée par certaines formes de xénophobie. Selon Bartolomé Bennassar, les vagues d'exilés sont moins bien reçues après 1939[10].
Les camps françaisCes camps connaissent une évolution dans le temps. Devant le « mascaret humain » [10] de la Retirada, les autorités françaises, débordées, regroupent d'abord les réfugiés dans des centres de « contrôle » ou de « triage » à la frontière [7], puis dans des « camps de concentration » (terme officiel de l'époque) ou d' « internement » [7] situés d'abord dans les Pyrénées-Orientales, à Saint Cyprien, Argelès-sur-Mer, Le Barcarès, en bordure de mer. Des camps d'internement spécialisés qui regroupent notamment des Basques et des anciens des Brigades internationales (Gurs), des Catalans (Agde, Rivesaltes), des vieillards (Bram), et la division Durruti (Le Vernet) sont créés à l'intérieur des terres en février 1939 [11],[7] dans les départements voisins du Roussillon, pour pallier l'engorgement des infrastructures du littoral et aux conditions sanitaires détériorées [12].
Parmi les exilés espagnols, la bibliographie omet souvent ceux qui débarquent en Afrique du Nord. Ils sont tout de même dix mille. Anne Charaudeau explique remarquablement la façon dont ces bannis sont traités dès leur arrivée[13]. D'abord détenus dans des camps, pour cause de potentielle dangerosité, les asilés deviennent très vite une main d'œuvre indispensable en temps de guerre. En Algérie notamment, les exilés devenus captifs sont utilisés sur les chantiers du Transsaharien dès 1939. À cet égard, la mise au travail des réfugiés n'est pas une invention de la France de Vichy qui la généralise. Peter Gaida, doctorant en Histoire à l'Université de Brême, expose les conditions de vie des forçats du Transsaharien après 1940 : "Dans les camps du « Transsaharien », les travailleurs forcés sont exposés à un régime brutal, et de nombreux travailleurs succombent à la faim, aux maladies et à la torture, pour être libérés en mai 1943, après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord."[14].
Les clivages de la guerre d'Espagne se retrouvent dans les camps et sont exploités par les autorités françaises qui utilisent par exemple les tensions entre anarchistes et communistes pour contrôler ces derniers, comme c'est le cas au Vernet d'Ariège [15] qui deviendra un camp disciplinaire de prisonniers politiques sous Vichy.
Les réfugiés dans la Seconde Guerre mondiale (1940 - 1945)
Internement et mise au travail sous VichyDes historiens des camps du sud-ouest notent un durcissement de la politique d'internement sous Vichy et une « logique d'exclusion » [16]. Le régime de Vichy incorpore par ailleurs les républicains à l'effort de guerre par le biais des Compagnies de Travailleurs Étrangers (CTE) puis des Groupements de Travailleurs Étranger (GTE) en 1940[17]. Entre 1942 et 1943, 26.000 Espagnols travailleurs des GTE ou autres sont envoyés dans le cadre du STO sur les chantiers de l'Organisation Todt sur la façade atlantique[18].
Pour Lilian Pouységur, l’épisode des camps a agi comme « un catalyseur de l'identité républicaine espagnole »[11]. Il a eu un fort retentissement dans l'imaginaire républicain, laissant le souvenir d'un pays peu ouvert aux forces anti-fascistes.
Engagement dans l'armée française et RésistanceEn 1939-1940, beaucoup de républicains demandent à s'engager dans les bataillons étrangers de l'armée française, malgré la méfiance des officiers français envers ces « Rouges ». Fin 1941 - 1942, ils sont nombreux à rejoindre la Résistance française, les maquis (on parle de 60 000 maquisards espagnols dans le Sud-Ouest en 1944) et les Forces françaises libres. Les exilés républicains espèrent qu'au-delà de la chute du nazisme, la libération de la France contribuera à la « reconquête » (Reconquista) de leur pays [19]. Lors de la libération de Paris, le premier détachement d'infanterie de l'armée Leclerc à entrer dans Paris est une section espagnole [20].
DéportationLes travailleurs espagnols ou résistants républicains arrêtés en territoire français n'ayant pas le statut de prisonniers de guerre, ils seront déportés vers divers camps de concentration. Éparpillés dans plusieurs camps [21] (les femmes républicaines arrêtées pour faits de résistance passent ainsi par le camp de concentration de Ravensbrück), ils constituent un groupe important essentiellement dans le complexe de Mauthausen-Gusen, dans lequel plus de 7200 Espagnols sont enregistrés : sur 7288, 4676 auraient trouvé la mort [22]. Au total, 12.000 républicains espagnols [23],[24] seront acheminés vers des camps de concentration ou de travail entre le 6 août 1940, qui marque le premier départ vers Mauthausen, et mai 1945.