de Pouffy » 27/10/2003 15:20
27 tomes parus en France (série terminée)
Histoire: En 2010, la surface de la terre est dévastée par le feu nucléaire. Tout n’est plus qu’un immense désert de sable et de ruines. Pour les humains qui ont survécu à l’apocalypse, la loi du plus fort règne en maître. Les pillards les plus impitoyables soufflent un vent de terreur sur les petites communautés qui essaient de garder un semblant de civilisation. Tout ça pour s’accaparer les denrées alimentaires de base ou pour les réduire à l’esclavage. Pratiquement toutes les formes de technologies ont disparu : armes à feu, moyen de transport ; et donc le pouvoir de s’exprime que par la force du poing.
De ce fait le monde est dominé par les deux écoles de kung-fu les plus puissantes. L’école du Hokuto symbolisé par la grande ourse dont l’art ne se transmet qu’à un seul héritier depuis plus de 2000 ans et du Nanto dont l’art s’est diversifié au cours des ages. En ces temps troublés, la prophétie dit que la paix surviendra quand les deux écoles s’uniront comme les deux faces d’une même pièce, le ying el le yang…
Ken, l’héritier de l’école du Hokuto, ère sans but dans le désert depuis qui Shin du Nanto lui a pris sa fiancée Yuria. Epuisé, il est recueilli par une petite communauté où il fait la connaissance de Lin, petite fille traumatisée au cœur pure, et Bat, un petit vaurien qui essaie de survivre. Mais le village est attaqué par le gang de Z. Leur chef prend Lin en otage et menace de la tuer si les villageois ne lui donne pas toute la nourriture qu’ils possèdent. La détresse de Lin réveille la colère de Ken qui « pulvérise » l’ensemble du gang pour sauver Lin. Le patriarche du village reconnaît le poing de la grande ourse qui doit ramener la lumière à cette époque de ténèbres.
Dessin: Le dessin est de très bonne qualité et surtout très précis ce qui aide beaucoup dans les scènes de combat. L’univers apocalyptique à la Mad Max est très bien décrit. La mise en page est également excellente car on ne s’y perd jamais. Je lui reprocherais juste qu’il est parfois difficile de distinguer certains des personnages (ils ont un peu tous la même tête). Par contre il est important de bien comprendre que « Ken le survivant » est une fiction, plus proche du conte que de l’anticipation. Tout y est exagéré et les comportements comme les dessins exacerbés. De ce fait les méchant on des vrais têtes de méchants, les gentils le sont beaucoup trop, les hommes forts ont des musculatures impressionnantes et pour bien montrer qu’ils dominent autant qu’ils mesurent 5 ou 6 mètres de haut. De plus le dessinateur se lache un peu plus à partir du tome 16 puisqu’il est aisé d’y reconnaître les caricatures de Mister T, Hulk Hogan ou encore Dolph Lundgren.
Scénario: Même s’il y a beaucoup de combats dans « Ken le survivant », le scénario se rapproche cependant beaucoup plus d’un soap brésilien : trahison entre frères, fatalité du destin, amour déchu, frère caché d’un tel, mort qui ressuscite. On est parfois à la limite de la tragédie grec. Donc c’est assez répétitif surtout au bout de 27 tomes. Pour le reste, c’est toujours des petits malheureux orphelins qui sont torturés par des gros méchants et alors que tout espoir semble avoir disparus Ken débarque et fait le ménage avec quelques répliques devenues célèbres : « tu es déjà mort mais tu ne le sais pas encore », « il ne te reste trois secondes à vivre pour expier tout tes péchés », « aujourd’hui vous venez de perdre le droit de vivre ». J’ajouterais juste une parenthèse pour dire que la traduction n’est malheureusement pas toujours à la hauteur (comme c’est souvent le cas dans les mangas).
Pourquoi j’aime cette série: Parce qu’elle est simple, avec de vrais moment de bravoure, et que moi après le boulot ça me fait du bien et ça me détend. Je ne suis pas un amateur de violence et plus d’une BD m’a choqué à ce titre et pourtant dans Ken ça ne me choque pas car c’est tellement gros que ça sent vraiment la fiction et que cette violence n’est jamais malsaine (dans le sens où le méchant perd toujours). Au même titre il n’y pas de scrupule de dernière minute ou le gentil laisse la vie au méchant en espérant qu’il devienne bon. Et donc pour faire un parallèle, cette série se rapproche énormément de certains comics US, et je pense à Hulk notamment. Même si Ken ne devient pas vert (même si c’est en NB on s’en doute) il faut qu’il explose son gilet à chaque fois qu’il s’énerve et pourtant trois pages plus loin il en a un neuf. Ken c’est le grand frère qu’on aurait tous voulu avoir quand on était gamin (droit, fier, sans peur et sans regret, prêt à défendre la veuve et l’orphelin jusqu’en enfer)… Si j’ai choisi d’illustrer ce post avec ce volume c’est que le titre est très représentatif de la série.
Je sais que « Ken le survivant » a été lapidé par les mères de familles françaises bien pensantes lors de sa diffusion en dessin animé et à cause de cela beaucoup ont des a priori plus ou moins justifiés sur la série… mais s’il vous plaît, avant de critiquer, lisez au moins un tome pour voir, sinon vous passerez à côté d’une série culte. Ken est devenu le symbole de la justice et de la vengeance dans l’univers du manga. D’ailleurs, pour ceux qui ont lu GTO, dans l’un des tomes (je ne sais plus lequel) alors que ces élèves sont aux prises avec de gros méchants, Onizuka s’énerve et les cicatrices de Ken apparaissent sur son torse.
Note : Pas de note car généralement on aime ou on déteste