Salut ! Je me suis créé un compte sur ce forum juste pour partager ma petite découverte sur cet album.
Je viens donc de terminer de lire "Je suis leur silence" et, si j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de clopes, que le côté hors-cadre d'Eva est vraiment exagéré par moments (
l'autopsie illégale, je vois même pas comment ça peut être recevable juridiquement, un truc pareil
) et que le scénario m'a semblé au final un peu bancal (
j'ai un peu de mal à croire 1) qu'Eva soit restée tétanisée plus d'une heure devant le cadavre de sa grand-mère alors qu'elle disait elle-même s'être préparée à sa mort, depuis le temps que toutes les deux savaient qu'elle était inéluctablement proche et 2) que cet épisode l'ait finalement tellement traumatisée qu'elle n'a pas pu, lors de ses études, pratiquer l'autopsie d'un autre cadavre de vieille dame au point d'en faire une dépression pendant 5 semaines d’affilée...
), j'ai été positivement charmé par les dialogues et, surtout, la manière avec laquelle l'auteur parvient à reproduire de manière extrêmement crédible les mouvements et les postures humaines qui transmettent ce qu'on appelle le "body language". C'est bluffant de réalisme et cela démontre le double talent de Jordi Lafebre d'observer la gestuelle des gens ET d'arriver à les reproduire en dessin. Chapeau !
Mais j'en viens maintenant à la "petite découverte" dont je parlais en introduction :
Aviez-vous remarqué que le lettrage de l'album est en fait une police d'écriture et donc que tous les textes ont été dactylographiés ?Je n'avais encore jamais vu une police d'écriture reproduire aussi parfaitement et sans en donner l'air l'écriture manuscrite (du moins pour l'écriture en capitales) !
Et, ce qui est comique, c'est que cette découverte, je la dois à une minuscule faute de frappe dans l'album... Un détail qui m'a interpellé et m'a fait longuement réfléchir, jusqu'à ce que la seule explication possible s'impose à moi comme une évidence : les textes de l'album sont dactylographiés.
Cette faute de frappe, la voici :
Page 58, case 5.

C'est un tout petit détail qui apparaît en petit dans l'album mais, quand je l'ai vu, je me suis vraiment demandé comment il était possible pour un auteur, à la phase d'encrage, de ne pas se rendre compte qu'il écrivait n'importe quoi...
C'était vraiment comme le genre d'erreur qu'on fait quand on fait une faute de frappe, me suis-je alors dit...
Puis, j'ai eu l'idée de comparer les différentes lettres entre elles, jusqu'à réaliser que
toutes les occurrences d'une même lettre dans l'album étaient à chaque fois rigoureusement identiques, et ce pour chaque lettre et chiffre ! Une telle régularité étant impossible en écriture manuscrite, cela ne pouvait donc qu'être une police d'écriture.
Maintenant, il n'est pas dit que ce soit Jordi qui soit le "fautif" de cette faute de frappe...
En effet, les crédits de l'album indiquent que le lettrage a été réalisé par
Stevan Roudaut, une sommité dans le monde très fermé du lettrage de BD. Il est donc possible que ce soit lui qui ait commis cette maladresse...
Une chose est sûre : sans celle-ci, je n'aurais pas détecté qu'il s'agissait d'une police d'écriture !
Enfin, voilà, comme j'étais assez content de ma petite trouvaille (sans grande prétention, ceci dit), je me suis dit que ça en intéresserait peut-être l'un ou l'autre d'entre vous ici.
