de Nicolas Juncker » 17/09/2010 13:21
Bonjour à tous,
Je préférais jusqu'ici ne pas intervenir dans vos discussions, mais devant certains malentendus (dus en grande partie aux propos incohérents que j'ai pu tenir en séance de dédicace), je préfère écrire ces quelques précisions (je m'excuse par avance de la longueur de cette intervention, je ne sais pas faire court) :
Immergés est bien une série de one-shot, c'est la base du projet : des livres indépendants qui se suffisent à eux-mêmes, avec à chaque fois un narrateur différent et une histoire complète. Comme je l'ai déjà dit ailleurs, depuis la fin des années 80 de nombreux historiens ont montré que l'arrivée et le maintien au pouvoir des nazis sont bien moins dus à un vaste élan national qu'à une multitude de comportements individuels. Cette série se veut en être le reflet. C'est en cela que les 19 tomes en question ne sont qu'un « potentiel »... qui a quand même peu de chances d'aboutir (soyons réalistes).
Néanmoins, il eut été idiot de ne pas profiter de cette étendue (19 personnages, 9 années de cohabitation, la société allemande sous le IIIe Reich, la Deuxième Guerre Mondiale) pour 1°) placer des occurrences de tome à tome (entre les personnages principaux, bien sûr, mais aussi avec des personnages secondaires, voire des « figurants » qui n'apparaissent ici ou là que dans une seule case et qui seront amenés à jouer un rôle plus important dans un tome ultérieur) ; 2°) évoquer l'histoire commune de cet équipage à travers un événement fondateur, plus particulièrement lié au capitaine et à certains matelots. Cette histoire, qui remonte à 1918 en passant par le réarmement officieux sous Weimar et la guerre d'Espagne, vous est racontée en « pièces détachées », au gré des événements, des discussions des matelots et des pages de garde de fin d'album.
Mais cette histoire récurrente n'est pour moi qu'une « cerise sur le gâteau »... dont la vague évocation doit juste être suffisante afin que vous compreniez les sentiments de certains personnages à un moment donné (la peur des matelots avant l'enquête du SD dans le premier tome, par exemple). En dehors, elle n'est pas indispensable du tout.
A chaque tome son narrateur et ses trois/quatre personnages secondaires, donc. Si par bonheur certains d'entre vous arrivent à reconnaître d'autres barbus, qui disent une chose dans un tome et font l'inverse dans un autre, tant mieux, mais il ne s'agit que de cette « cerise sur le gâteau » citée plus haut. Idem pour certains personnages historiques rapidement évoqués, comme Dönitz, Canaris, Fürbringer ou Bonhoeffer, qui ont leur importance et seront (peut-être) développés ultérieurement.
Les liens forts qui existent entre les deux premiers tomes sont dus au diptyque formé autour du thème commun de la dénonciation sous le IIIe Reich et à l'importance d'un personnage comme Lehmann. Le troisième tome en sera totalement détaché, il racontera un fait réel, méconnu mais tragiquement important pour la suite de la guerre, survenu en 1942.
Je remercie d'avance les courageux qui auront lu cette logorrhée jusqu'au bout, en espérant vous avoir apporté quelques éclaircissements.
Nicolas Juncker
PS : Enfin, je précise que le premier tome (1939) se déroule bien après le deuxième (1937), chaque tome se déroulant dans un période comprise entre 1935 et 1944, de façon aléatoire. L'ordre dans lequel vous les lisez n'a aucune importance.