Oui, tiens...une petite question aux auteurs: la remarque a été faite plus haut concernant le monologue des jumeaux...niveau vocabulaire, ça va quand même très loin, aussi, d'où est venue l'idée d'un tel discours et pourquoi ce choix?
Il suffit de prendre l'exemple de la vie de tous les jours. Comprenons toujours ce que nous entendons et tout doit-il toujours étre compris ?
J'ouvre un livre d'un sujet extrêment pointu que je ne connais pas, je lis les mots, les phrases sans les comprendre mais il s'agit bien du dudit sujet. J'écoute France France Culture (à une époque où c'était pointu) et je tombe sur un bon sujet bien ardu, sans en comprendre toute la porté. Je me rends à un congrès médical en parfaite béotienne et j'écoute les intervenants faire leur communication sans en comprendre la plupart des mots même si j'en ai saisi le sujet.
Bref, ces exemples montrent que tout n'est pas accessible à tout le monde mais participe aussi à l'ambiance.
Lire Umberto ECO et tout comprendre, à moins d'être une encyclopédie sur pattes, est quasi impossible mais n'enlève en rien l'intêret à la trame du récit, au contraire.
Le discour des jumeaux Angelisti est parfaitement cohérent mais ce qui compte avant tout, c'est qu'il sonne vrai dans son contexte. On est plongé dedans sans transtion après les pensées intimes de Hel, très simples, des deux pages précédentes.
Et puis, d'une manière générale, il faut bien tenter d'élever le niveau de la bande dessinée en ayant l'ambition d'y amener certains éléments qui ne lui appartienne pas.
Je me souviens de ma première lecture, à l'adolescence du "dernier chant des Materre" de François Bourgeon. J'ai eu l'impression d'être immergée dans son moyen âge tout en ayant une lecture très difficile. Le temps a passé, ma culture s'est étendue, je l'ai relu de multiples fois, je le comprends aujourd'hui dans sa quasi totalité et c'est plus qu'une bande dessinée, il l'a hissée au niveau de la littérature.