de paul kemp » 15/12/2005 00:24
Vu que les chroniques c'est bon, j'en mange. C'est ce qui m'a décidé a acheter puis lire "Exterieur nuit" et "Le local".
"Le local" est vraiment une bd sublime, une des meilleurs que j'ai lue cette année (et on est en décembre!!!). Le sujet principal, les rapports père/fils sont décrit avec une telle justesse que ça fait parfois mal au ventre. Les dialogues sont vraiment excellents.
Les histoires d'Exterieur nuit vont du sublime au moyen et je conseille de considérer la préface comme une postface.
"Rue des Lauriers" est pour moi le moment le plus fort de ce recueil, une histoire où votre imagination vous emmène dans l'horreur...
Les autres histoires qui sortent du lot sont "La tronche" et "Muttererde".
Ma deception est "Les cinq virages"... Quitte à les juger stupides, j'aurais voulu que Gipi décrive ce que les mômes recherchent en imitant les motards et ce que les motards vivent, quand ils ont dans les oreilles le bruit du moteur, et , sous les yeux la route deserte et ces cinq virages jusqu'aux premiers immeubles.
Première, seconde, tu laisses la bête cracher la vapeur, et puis troisième, le vent te hurlant aux oreilles, ventre collé à la machine, aggripés aux poignées, premier virage, se méfier du sable et des graviers pour ne pas se retrouver mort dans le décors... Mais pas de graviers cette fois, début d'une ligne droite, alors il est peut être possible de pousser en quatrième pour ne plus entendre que le vent, à fond la caisse, les yeux polarisés sur la ligne médiane pour préserver une marge-réflexe, tout en sachant que plus aucune erreur n'est possible si tu ne veut pas en payer les conséquences toute ta vie... Et c'est là que commence l'étrange musique, quand on pousse le risque si loin que la peur en devient hilarante et vous fait vibrer les bras, que le vent et le rugissement monotones des pots absorbent tout bruit extérieur. Seul au monde sur ta moto, tu te sens vivre...