de herve26 » 02/07/2020 22:25
J’avais adoré « Buffalo Runner », où je découvrais le dessinateur Tiburce Oger. Je relis d’ailleurs régulièrement ce one shot avec un plaisir non dissimulé.
Alors lorsque j’ai appris que Tiburce Oger sortait un nouvel opus, je n’ai pas attendu la sortie de l’édition courante en couleur pour me ruer sur l’édition en noir et blanc, qui d’un point de vue éditoriale, est de toute beauté : couverture, qualité du papier et les quelques « pages bonus »
Mais ce qui m’a frappé en premier lieu, c’est le dessin brut de Tiburce Oger, en noir et blanc qui m’a semblé assez éloigné de l’image de ce que je me faisais suite à ma relecture de « Buffalo Runner ». Comme quoi, la couleur des planches change beaucoup de chose. Pourtant le noir et blanc adopté pour cette édition est superbe et je ne me lasse pas de feuilleter les pages de ce tirage spécial. J’ai noté un dessin très vif, fourmillant de détails, agrémenté de pleines pages à tomber à la renverse
Mon cœur balance pourtant entre cette édition brute (je suis pourtant un grand amateur des éditions n&b , et je privilégie le plus souvent l’achat de ces dernières éditions) et l’édition en couleur qui sera en vente en août prochain, dont j’ai découvert avec un certain ravissement les premières pages en couleur sur le net, pages qui sont de toute beauté
Côté dessin, il va s’en dire que cela est très réussi mais que dire du scénario ?
Avec « Buffalo Runner », Tiburce Oger nous décrivait une vision assez pessimiste de l’aventure de la conquête de l’Ouest américain. Ici, changement d’ambiance avec pourtant un héros mal foutu dès le départ : âgé, recherché pour meurtre –mais qui ne pèsera guère sur la suite-, à moitié aveugle et seul (enfin presque seul), il doit affronter de multiples obstacles pour retrouver sa fille.
Mais là ou flottait un sentiment d’abandon et de désespoir dans « Buffalo Runner », l’auteur essaie ici d’offrir au lecteur une vision plus positive, comme si pour reprendre une citation de Michel Ange, "Dieu a donné une sœur au souvenir et il l'a appelé espérance".
Bref un album très réussi au niveau graphique, que du point de vue scénaristique (je l’ai lu deux fois depuis son achat, gage de qualité à mes yeux)
"Il y a des temps où l'on ne doit dépenser le mépris qu'avec économie, à cause du grand nombre de nécessiteux" Chateaubriand