BDbilos a écrit:Que je n'ai pas racheté(e)*
*
ma femme n'etant pas là pour expertise, je ne sais pas trop si on accorde .
Tout d’abord, cette petite complexité concernant l’accord en genre (masculin ou féminin) que beaucoup ont du mal à assimiler (car c’est très mal expliqué au collège à coups de mots barbares comme « COD », « Participe Passé », « Auxiliaires » qui font décrocher les enfants avant même de tenter de comprendre la logique) ne vaut qu’avec le verbe AVOIR (dit
Auxiliaire quand il est rattaché à un verbe tout simplement).
Avec l’auxiliaire ÊTRE c’est beaucoup plus simple : on accorde toujours.*
En ce qui concerne l’auxiliaire AVOIR donc, si j'étais ta femme je te donnerais cette technique très facile :
Au moment d’écrire le verbe (ici « racheter »), demande toi si tu connais déjà, à cet instant précis de ta phrase, le genre de ton sujet ou objet à accorder.
Dans ton cas, tu le connais puisque l’objet («
réédition) » a déjà été écrit plus tôt dans la phrase. Alors tu accordes.
Au contraire, si au moment d’écrire le verbe « racheter », il n’y a pas encore d’indice dans ta phrase pour connaître le genre de ton sujet alors tu n’accordes pas. (C’est normal puisque jusqu’au dernier moment tu peux encore changer d’avis pour un synonyme du genre contraire.)
Par exemple si tu avais écrit : « j’avais la première édition mais je n’ai pas racheté... »
À ce moment de ta phrase tu peux encore choisir d’écrire « ...
la réédition 2018 » mais aussi « ...
le retirage 2018 ».
Le verbe « racheter » arrivant donc avant de savoir si le sujet sera masculin ou féminin, tu n’accordes pas.
Donc on écrit :
C’est
la réédition 2018 que je n’ai pas
rachetée.
Je n’ai pas
racheté la réédition 2018.
On écrit aussi :
Je ne
l’ai pas
rachetée, la réédition 2018.
Alors tu vas me dire que dans ce dernier exemple, on apprend pourtant le genre de l’objet qu’ APRÈS avoir lu le verbe « Racheter ». C’est vrai du point de vue du lecteur.
Mais pas du point de vue de l’auteur de la phrase que tu es et qui est le seul qui compte.
On considère logiquement que l’objet ici sous forme de «
L’ » est déjà connu de l’auteur qui a donc aussi déjà décidé s’il était masculin ou féminin.
Voilà, tu n’as plus besoin d’attendre le retour de ta femme maintenant
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Comme je le disais au départ, avec l’auxiliaire ÊTRE c’est beaucoup plus simple : on accorde toujours, même quand on ne connaît pas encore le genre du mot qui vient.
Par exemple :
« Il m’en avait fallu de la patience, pour que
fut rachetée cette
réédition de 2018 ! ».
*
Il y a quand-même quelques petites exceptions avec cet auxiliaire ÊTRE sinon ça ne serait pas drôle, mais elles ne sont pas difficiles à comprendre car découlent d’une certaine logique.
Pour aller un peu plus loin avec ces exceptions, on peut cliquer sur le spoiler suivant, sauf si on préfère en rester là pour le moment pour ne pas s’embrouiller L’auxiliaire ÊTRE se comporte comme l’auxiliaire AVOIR quand il est collé au mot « SE » ou « ME », bref quand il est ce qu’on appelle un VERBE PRONOMINAL.
Comme dans :
« Cette réédition 2018 ne s’est pas rachetée toute seule ! »
Comme avec l’auxiliaire AVOIR, au moment d’écrire le verbe « Racheter », on se pose la question : « Est ce que je connais déjà le genre (masculin ou féminin) de l’objet en question dans la construction de ma phrase ? »
Donc dans l’exemple suivant on n’accorde pas malgré que c’est le verbe être :
« Je ne me suis pas racheté cette réédition 2018 ».
Ce qui est assez logique finalement car il faut l’entendre comme un auxiliaire avoir : « Je n’ai pas racheté à moi cette réédition 2018 ».
Si on a toujours pas décroché, on peut aussi cliquer sur le spoiler ci-dessous pour les exceptions un peu plus chiantes.Les verbes pronominaux "se jouer", "se plaire", "se rire" et leurs dérivés ne s’accordent jamais.
Exemple :
Cette réédition 2018 s’est bien joué de nous avec ce fameux mystère de la photo de l’homme à la moustache.
Et non pas « s’est bien jouée » comme on pourrait être tenté de l’écrire puisqu’il s’agit d’un objet féminin (cette réédition 2018) qu’on connaît déjà dans la phrase au moment d’écrire le verbe « se jouer ».
J’espère avoir pu vulgariser cette règle grammaticale et la rendre un peu plus simple aux yeux de ceux qui ne l’ont jamais comprise