En général, je ne passe pas mon temps à partager mes expériences des différents festivals BD (Bretons, car je dépasse rarement les frontières avec le reste de la France), mais aujourd'hui je vais prendre le temps de le faire, en commençant par un rappel du contexte.
J'ai découvert Quai des Bulles en 1992 (date à laquelle le festival s'est scindé en 2 parties : Étonnants voyageurs et Quai des Bulles). A l'époque je lisais les journaux de Tintin et de Spirou et fréquentais les librairies de Rennes. En particulier Ty Bull tenue par la famille Noblet (ils géraient le stand Dupuis à QdB) mais aussi Le Forum du Livre (situé sur les Quais au- dessus du Prisunic).
En ce temps-là, pour ceux qui s'en souviennent, le festival se déroulait entièrement au Palais du Grand Large avec une superbe vue sur la mer et les tempêtes.
En ce temps-là, les queues pour obtenir les fameuses dédicaces se faisaient sans ticket, dans une joyeuse pagaille (avec parfois quelques accrochages mais rien de mémorable).
En ce temps-là, pas de téléphones portables, pas d'Internet. Au final, un festival assez local.
Petit à petit, le festival a pris de l'ampleur. A un moment donné une partie des dédicaces se passait au Palais du Grand Large et une autre dans la bulle actuelle. Il faillait jongler entre les deux lieux et faire attention aux heures de passage de l'un à l'autre car il était toujours facile de sortir mais pas toujours de rentrer en fonction de la foule !
Petit à petit on en est arrivé à une énorme structure qui draine la France entière des amateurs de BD mais aussi, ce qui est malheureux, des personnes sans scrupules (ce n'est qu'un reflet de la société me direz-vous... pas faux). J'y reviendrais.
La plupart du temps, tout se passe en bonne harmonie et on patiente vaille que vaille dans les files en bavardant avec nos voisins (on pensait être un peu cinglé, mais finalement nous ne sommes pas seul !).
Chaque année, je me dis "plus jamais ça". Chaque année, j'y retourne (qui a dit maso ?). Et pourtant il faut se lever de plus en plus tôt pour rencontrer l'auteur souhaité.
Avant de faire le bilan et de passer aux choses qui fâchent, il ne faut pas oublier la beauté de la ville de Saint-Malo (contrairement à d'autres, j'en profite pour me balader, manger au resto...) qui est un atout de ce festival.
Et puis les expos ! Celle de Titeuf était vraiment au top !
Tous les auteurs que j'ai rencontrés ont été formidables de gentillesse (Arno Monin, Eric Stalner, Dominique Bertail, Marc Jailloux, Christophe Alvès, Jean-Claude Denis... j'en oublie). Une palme à Jean-Claude Fournier (un des fondateurs de ce festival) qui du haut de ses 80 printemps force le respect.
Au niveau des éditeurs, pas grand-chose à redire.
Je suis passé sans soucis par les éditions du Tiroir (merci André Taymans), Casterman (je n'ai pas assisté à la cohue du vendredi ni à la remise des tickets au faciès), Bamboo (très bonne ambiance et vendeurs sympathiques), Black & White (merci Raphaël pour ton travail et ta réactivité).
Pas de soucis non plus chez Glénat, même si je trouve que le système de tickets non nominatifs pose problèmes (encore plus flagrant qu'il n'y a pas beaucoup d'espace et qu'il fait super chaud).
Reste Dargaud/Dupuis/Lombard (éditeurs représentés par Le Forum du Livre). Quels progrès dans la gestion de cette usine à gaz depuis leur reprise suite à la retraite de la famille Noblet (pour ceux qui n'ont pas suivi, voir plus haut). Même si on peut râler sur les nombreux tirages au sort, au moins on échappe à certaines dérives. Merci à Pesir en particulier (et aux autres) pour la zénitude et l'écoute. Petite proposition pour l'année prochaine pour éviter les choses qui fâchent (j'y arrive) : mettre en place un système (tirage au sort la veille ou autre pour les auteurs qui sont sur tickets à 10h) pour éviter ceux que l'on peut appeler "les mauvais badgés".
Maintenant, place au coup de gueule...
Les moins que rien (raclure de la société me paraît faible comme qualificatif) qui profitent de leur badge ou autre pour passer devant ceux qui ont attendu une partie de la nuit dehors pour attraper les fameux sésames n'auront pas ma haine, juste mon mépris... Et le pire (car je ne me suis pas privé de le dire) c'est que certains arrivent à se justifier !!!
PS : Si vous avez des enfants, je crains le système d"éducation ("Vas-y mon petit, double le, marche lui dessus...) alors pour éviter cela, pensez à les noyer à la naissance
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Au final un QdB égal à lui-même, mais de plus en plus épuisant... je vieillis !