Dernier week-end de janvier (Vivès) Casterman

[jfmal]

Message précédent :
La peinture que Vivès fait du petit microcosme qui hante les festivals BD est remarquable de réalisme. J'ai tout retrouvé de cette fausse connivence qu'il finit par y avoir entre les chasseurs de dédicaces (je parle des dingues qui sont en festival tous les week-end) et les pauvres dessinateurs qui sont leur proie. Tout ce qui fait qu'à chaque fois que j'allais à Angoulême (j'ai arrêté depuis des années), j'en revenais vaguement dégouté pour ne pas dire déprimé.

J'imagine que beaucoup de forumeurs risquent de se reconnaitre à la lecture de ce livre Livre que j'ai vraiment bien aimé.

[Genug]

Et la tronche du mari ça ne t'a pas... choqué ?

[Nirm]

Bien sûr ! c'est bien pourquoi je ne comprends pas ce qu'il a voulu faire (ou a laissé faire ?) avec la tronche du mari...

Même pas coller la tête d'un héros FB symbole du beau gosse qui plait aux femmes à un collectionneur de FB cocu ?
Moi je trouve ça drôle en fait... mais pas choquant.

[Le Tapir]

Et la tronche du mari ça ne t'a pas... choqué ?

Faire cocu ce clone de Michel Vaillant est un beau pied de nez aux "riches" amateurs qui peuvent tout se payer ou presque, jfmal n'a pas tort. Et c'est peut être en partie une critique des festivals de bds: il faut voir aussi le portait de l'insupportable acheteur de planches que l'on y rencontre, plus vrai que nature.
Pour revenir au cocu en question, dont le visage s'avère très fastidieux (comme un fait exprès) sous le crayon de Vivès, il n'est pas si antipathique qu'on aurait pu le croire de prime abord. Il symbolise l'immaturité de ces types qui sont gentiment un peu à côté de leur vie. Comme celui ci, qui est avant tout préoccupé par sa moisson de petits Mickeys que part sa femme. C'est pathétique, mais réaliste par rapport à la psychologie de certains collectionneurs. Et je ne parle même pas de la scène où il expose ses idées de scénarios (ça sent le vécu).
Certains lecteurs pourront peut-être pousser jusqu'à imaginer une démarche marxiste dans la narration. Mais je doute fort que mettre la lutte des classes au centre soit délibéré de la part de Vivès.
En tous les cas, très bon moment de lecture pour ma part.

[Genug]

Bien sûr, j'ai compris le personnage exactement comme tu l'as fait, figure-toi ; reste que... mais baste.

[Le Tapir]

Pour changer un peu de sujet, je trouve que Vivès est extrêmement bon pour rapporter la réalité des moments. Par exemple, ces scènes de rues vides la nuit dans Angoulême. On s'y croirait. Très fort, et très beau rendu!!

[Genug]

Bien d'accord, cette histoire extrêmement banale est extrêmement bien racontée, et en effet ceux qui ont eu à se les geler en zonant à Angoulême des nuits de festival entre deux rendez-vous ratés sont ici en terrain connu (mais c'est nettement plus sympa à lire chez Vivès qu'à expérimenter in situ)...

[Genug]

Si les scènes diurnes traitées à l'économie sont dans la lignée de ce qu'on pouvait attendre de Vivès (enfin je parle pour moi), les scènes nocturnes et de danse avec ce trait appuyé et le traitement des ombres sont particulièrement spectaculaires. Décidément, quel talent...

[Random-]

Première lecture d'un album de Vives pour moi.
Et j'ai vraiment beaucoup aimé.
Le rythme, la narration, l'ambiance, c'est très réussi.
Et le cadre du festival d'angoulême parlera forcément à tous les passionnés de bd (même si je n'ai jamais mis les pieds à angouleme, mais bon, c'est un peut partout pareil).

[tom pouce]

Lors d'une séance de dédicaces, on pourra toujours lui demander si son histoire est autobiographique.
Histoire de détendre l'atmosphère.

[Cooltrane]

Vu, mais pas (encore) pris

Lors d'une séance de dédicaces, on pourra toujours lui demander si son histoire est autobiographique.
Histoire de détendre l'atmosphère.

j'ai demandé à mon libraire qui sera sur le stand Caster lors de la dédicace dans la cadre du BDFest Bruxelles de lui demander si c'est lui derrière la grosse moustache. Mon dealer avait qd mm l'intention de fouiller dans ce coin-là.

[tom pouce]

L'enquête avance.
Pour ma part, je me suis procuré la version de l'arnac. Pas facile dit donc en Belgique pour obtenir la version collector.
Obligé de faire venir un exemplaire de France.
Arrivé en magasin dans un carton trop large sans plastique bulles.

[mariol]

Lu et dévoré.
Quelle fluidité et quel plaisir de lecture. C'est du très bon Bastien Vivès et quelle chouette idée d'utiliser le festival international de la bande dessinée d'Angoulême comme toile de fond. En tant que "chasseur" de dédicaces et collectionneur d'originaux ayant arrosé quelques soirées au Mercure, cela m'a bien fait sourire. Quant au mari façon Michel Vaillant/Largo Winch, je le trouve très réussi et très à propos. Tous les personnages sont très réussis d'ailleurs. Cela fonctionne magnifiquement bien.
Je me suis laissé porter de case en case, de page en page, de jour et en jour... jusqu'à cette fin assez choc je trouve. Une histoire aigre douce qui m'a particulièrement ravi aussi fraîche et aussi dure soit-elle..

[Le gris]

Premier Vivès pour moi aussi, une lecture agréable et une jolie histoire. Une rencontre improbable entre un homme et une femme mais pas que finalement. Il y croque aussi ce petit monde de la Bd (fans,salons,dédicaces, discussions entre auteurs, projets d'expos et autres,...). Un joli téléfilm pour Arte tout ça....
Concernant la mari, dans Casemate Vivès explique qu'il a pris pour modèle le visage de Largo Winch et la coupe de Michel Vaillant avec un changement en cours de route.

[Genug]

Concernant la mari, dans Casemate Vivès explique qu'il a pris pour modèle le visage de Largo Winch et la coupe de Michel Vaillant avec un changement en cours de route.

Merci pour l'info. Donc c'est bel et bien fait exprès (ce qui ne le rend pas moins malhabile selon moi).

[herve26]

Bastien Vivès nous offre, après un très décalé "Burne-out", un ouvrage plus sage avec "Dernier week-end de janvier", très belle chronique sur fond de festival d’Angoulême.
Sur près de 180 pages, Vivès prend le temps de nous présenter les personnages:un dessinateur assez blasé par les séances de dédicaces, un chasseur de dédicaces presque caricatural aussi bien sur le plan graphique (son visage, à la Largo Winch, tranche volontairement avec la galerie de portraits de l'album), que sur le plan personnel. Et surtout, une femme,Vanessa, fragile, attachante,complètement étrangère au monde de la bande dessinée, pour qui le lecteur ne peut que ressentir une certaine sympathie.
Ayant fréquenté, à une époque de ma vie, le festival d'Angoulême,j'avoue avoir retrouvé à travers cette bd, l'atmosphère de cet événement.
Vivès nous offre une histoire presque banale, digne d'un film de Claude Sautet, mais qui par son traitement graphique mérite de s'y attarder
Car, il faut l'avouer que les planches sont magnifiques, avec mention spéciale pour les scènes de danse, qui sont parfaites
Même les scènes d'amour au lit, que le lecteur attendait vu le précédent album sulfureux de Vivès, sont d'une sensualité et d'une délicatesse sans pareil
Cet album va rejoindre des titres comme Polina ou encore "une sœur"que je relis régulièrement avec plaisir

Un très bel album,
une très belle chronique où on se demande où s'arrête la réalité et où commence la fiction

J'en recommande évidemment la lecture

[lleywen]

J'ai debuté la lecture et j'ai trouvé mélodieux graphiquement et dans la narration. L'impression que Vivès maitrise l'histoire qu'il raconte. J'ai eu le meme sentiment qu'à la lecture du gout du chlore, la où la fraicheur laisse place à la maturité.

Encore une fois, les titres "paraphrasés" de Vivès sont à souligner aussi : ca sonne juste.

[Marion N]

Découvrez la chronique de Dernier week-end de janvier.

[lleywen]

J'ai debuté la lecture et j'ai trouvé mélodieux graphiquement et dans la narration. L'impression que Vivès maitrise l'histoire qu'il raconte. J'ai eu le meme sentiment qu'à la lecture du gout du chlore, la où la fraicheur laisse place à la maturité.

Encore une fois, les titres "paraphrasés" de Vivès sont à souligner aussi : ca sonne juste.

Bon j'ai fini l'album. Finalement avec un peu de deception car je n'ai pas été supris par grand chose, mais c'est finalement cette trnache de vie que l'on suit, qui est justement racontée sans extrapoler ou sur-raconter, si je peux dire.

J'aime beaucoup ce personnage principal, on arrive presque à lire systémtiquement ses sentiments à travers sa aire de lunettes omniprésente. Cet exercice là est surprenant, en bien.

[nexus4]

Très belle parenthèse, un des meilleurs Vives. Gros plaisir de voir réinterprété en BD ces scènes et ces lieux qu'on a vus 100 fois mais je me demande si ca intéresse les non festivaliers. Très belle maitrise de la narration pour/par mille petits rien.

[jolan]

Eh bien je pourrai te dire ça bientôt, je viens de le recevoir, et je n'ai jamais mis les pieds à Angougou.