Emilie est une jeune danseuse de cabaret qui apprend dans le Domaine Hatcliff qu’elle est l’héritière d’un aïeul irlandais mystérieusement disparu plus d’un siècle auparavant… Et elle fait déjà preuve d’un sacré caractère : loin d’être juste une belle plante, c’est une jeune femme au caractère affirmé que nous suivrons avec plaisir.
On le sait, l’Irlande est une terre fertile en légendes en tous genres, dans lesquelles mythes et réalités s’entremêlent. Et sans vouloir trop en dire de l’intrigue, sachez que, si vous aimez tout ce qui tourne autour du Petit Peuple, l’Héritage d’Emilie a de fortes chances de vous plaire.
Il serait criminel de ne pas dire un mot du dessin de Magnin, dont la palette fait ressortir toute la différence qu’il peut y avoir entre les couleurs ternes du Paris des années 20 et l’éclat des dominantes bleues/vertes de la partie irlandaise.
Qui sont ces créatures qui tournent autour de notre héroïne ?
Quel a été le destin de l’ancêtre d’Emilie ? Mystère…
Le deuxième tome, Maeve, nous apporte quelques éléments de réponse. Le fantastique y donne sa pleine mesure, là encore bien servi par le trait de sa dessinatrice, qui nous permet de plonger aisément dans la rêverie d’un univers “aux frontières du réel”. De nouveaux personnages font leur apparition, qu’ils appartiennent au présent (Lady Darkmooth, Bran, Nancy, Tara…) ou au passé (la sublime Maeve du titre). La dernière page du tome nous laisse d’ailleurs impatients de connaître la suite…
Après deux tomes très réussis, L’Exilé marque un changement de registre. L’auteur intègre à son récit quelques éléments de science-fiction, même si le merveilleux est toujours présent. La narration est étrangement heurtée ; peut être est-ce dû au fait qu’Emilie est moins présente dans ce tome, en bonne partie consacré au passé d’un personnage croisé précédemment.
Ce troisième opus soulève donc plus de questions qu’il n’apporte de réponses.
Le Rêveur nous permet d’explorer les mondes mystérieux dont il était question dans les tomes précédents. Il faut toutefois bien avouer qu’on se perd un peu dans les méandres de l’intrigue.
L’Arcane est plus satisfaisant à cet égard : Florence Magnin réussit à relier tous les fils qu’elle avait laissés en suspens et nous offre une réelle conclusion, qui n’oublie pas de nous montrer le destin de chacun de ses protagonistes.
Avec l’Héritage d’Emilie, Florence Magnin nous offre une œuvre graphiquement somptueuse, dont les couleurs éclatantes servent un imaginaire d’une grande richesse. Certains lecteurs pourront sans doute regretter le changement de ton survenu à partir du tome 3, ainsi qu’une certaine confusion dans la conduite du récit.
Malgré ces quelques défauts, cette série mérite qu’on s’y arrête un moment, ne serait-ce que pour en admirer les planches. Et plus si affinités…
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