Oui, deux séries très spéciales, indubitablement, histoire et graphisme.
Personnellement je suis un peu plus
Corto (je me souviens que j'ai acquis la série avec mon premier salaire) qu'
Adèle (je n'ai lu pour l'instant que les 4 premiers tomes), mais les deux sont excellents et à connaître absolument.
Accessoirement, elles sont très très différentes l'une de l'autre, mais ça a déjà été dit.
Je n'y connais que très peu de choses sur ces deux univers, mais les adaptations qui en ont été faites au cinéma sont d'excellentes qualité (à mon avis), par rapport aux quelques planches que j'ai put voir.
Là, je dirais, ça dépend. Si pour
Corto tu parles du dessin animé
Corto Maltese en Sibérie (je n'ai pas vu les autres qui ont suivi pour le petit écran), effectivement, adaptation assez fidèle et très beau boulot. Pour l'
Adèle Blanc-Sec de Besson, en revanche, c'est en soi, un film très sympa
(avec son lot de défauts... de qualités... et de défauts ) mais qui, même s'il inspire du 1er album de la série (et d'éléments du 4e), n'a quand même plus grand chose à voir avec la BD originale, surtout pas dans l'esprit et le ton.
Il y a combien d'albums dans les deux séries?
Pour
Adèle-Blanc Sec, c'est facile : 9, et on en attend un 10e qui devrait clore officiellement la chose.
Pour
Corto Maltese, en revanche, tu as intérêt à faire très attention car c'est un gros b..... du fait des rééditions successives dans différents formats, différentes collections, sachant :
1/ qu'il existe des versions Noir & Blanc et des versions Couleurs... et que certains albums existent uniquement dans l'un ou l'autre de ces formats ;
2/ qu'une partie de la série est constituée d'histoires courtes qui, au fil des rééditions, ont été regroupées différents titres et de différentes manières : par exemple, un album N&B sous un titre, mais deux albums Couleurs sous deux autres titres, et des republications séparées en petit format... bonjour le casse-tête.
Et pour tout arranger j'ai remarqué en remplissant ma collection depuis la Bédéthèque du site qu'elle ne les met même pas dans l'ordre.
Je te fais une liste, dans l'ordre, en mettant en petit les histoires courtes :
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La Ballade de la mer salée -
Sous le signe du Capricorne :
Le secret de Tristan Bantam, Rendez-vous à Bahia, Samba avec Tir Fixe, L'aigle du Brésil, ...Et nous reparlerons des gentilshommes de fortune, À cause d'une mouette. Le contenu de cet album N&B est réparti sur deux albums en version couleurs :
Suite caraïbéenne et
Sous le drapeau des pirates-
Toujours un peu plus loin :
Têtes de champignons, La conga des bananes, Vaudou pour monsieur le Président, La Lagune des Beaux Songes, Fables et grands-pères. Le contenu de cet album N&B est réparti sur deux albums en version couleurs :
Lointaines îles du vent et
La lagune des mystères -
Les Celtiques :
L'ange à la fenêtre d'orient, Sous le drapeau de l'argent, Concert en O mineur pour harpe et nytroglycérine, Songe d'un matin d'hiver, Burlesque entre Zuydcoote et Bray-Dunes, Côtes de Nuits et Roses de Picardie (si je me souviens il y a, en plus, une inversion dans l'ordre logique des deux derniers...)
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Les Éthiopiques :
Au nom d'Allah le miséricordieux, Le coup de grâce, Et d'autres Roméos et d'autres Juliettes, Les hommes-léopards du Rufiji-
Corto Maltese en Sibérie-
Fable de Venise-
La jeunesse (existait en couleurs uniquement, du moins jusqu'à il y a peu ; parfois présenté comme le 1er tome de la série puisque revenant sur l'adolescence des personnages)
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La maison dorée de Samarkand-
Tango-
Les Helvétiques (existe toujours, sauf erreur de ma part, en couleurs uniquement)
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MûPour ma part, j'ai privilégié le noir et blanc : pragmatiquement parce que c'est moins cher (à l'unité, + le fait qu'il y ait moins d'albums), mais aussi parce que c'est là que tu vois le "vrai" dessin de Pratt. Après c'est une question de goût, d'autant que le style de Pratt a beaucoup évolué. Personnellement, la
Ballade... en couleurs, je ne peux pas : avec un trait aussi fouillé, la couleur assombrit paradoxalement tout ; en revanche, pour
Mû où tu peux quasiment glisser un doigt ou deux entre chaque trait, un peu de couleur pour combler les vides, ça peut être apprécié.
Par ailleurs, l'évolution ne concerne pas que le dessin mais aussi les scénarios. Dans l'ensemble, je dirais que le fond des aventures de Corto se caractérise par le fait de mêler un aspect ésotérique / onirique sur un fond historique qui est, lui, reconstitué avec une précision extrême (et plus les personnages que croise Corto sont fous, plus il y a de chance qu'ils soient rigoureusement historiques
-cf. Ungern-Sternberg en Sibérie, par exemple) ; mais dans les derniers albums la part ésotérique / onirique finit par prendre le pas sur tout le reste.
Mais quoi qu'il en soit, ça te fait beaucoup de chouettes découvertes en perspective.