de euh... si vous le dites » 29/09/2021 07:33
Clean, shaven, premier film de Lodge Kerrigan est un film très étrange et que je trouve assez glauque.
Clean, shaven est un film américain indépendant à très petit budget du milieu des années 90. Le film est raconté depuis le point de vue d'un personnage schizophrène et met en place constamment des dispositifs déstabilisants traduisant les hallucinations auditives, l'angoisse, la paranoia,...
Il y a notamment une scène où les hallucinations auditives amènent le personnage principal à une automutilation visuellement très éprouvante.
Lodge Kerrigan avait ensuite poursuivi avec Claire Dolan, un film que j'avais également beaucoup aimé, avant de disparaître de mes radars. Je crois qu'il bosse à présent dans le milieu des séries tv.
Sinon, j'ai vu que quelqu'un avait cité Jörg Buttgereit, le pape allemand des films nécrophiles.
Mais plus que sa série des Nekromantik, c'est son film Schramm qui avait capté mon attention lors de sa sortie.
Vous imaginez la froideur des premiers films autrichiens de Haneke et vous l'appliquez à un film de serial killer cheap tendance série z dégénérée et ça donne Schramm.
Je me souviens particulièrement d'une scène où le personnage principal se cloue la bite sur une table.
Et pour rester avec Haneke, j'ai toujours trouvé sa première trilogie informelle, Le septième continent, Benny's video et 71 fragments d'une chronologie du hasard, plus réussie, plus dérangeante et plus glauque que Funny games.
Sans doute parce que dans ces trois premiers films, l'ennemi est intérieur, le ver est dans le fruit alors que Funny games adopte le point de vue plus classique de l'élément extérieur perturbateur qui vient dérégler une situation en apparence normale.
A propos d'irruption d'élément perturbateur, je trouve que Les chiens de paille de Sam Peckinpah n'a rien perdu même aujourd'hui de l'impact qu'il pouvait avoir à l'époque. Le film est toujours aussi glaçant, dérangeant et glauque aujourd'hui.
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - "Arbre de fumée"