* * * Ciné-Club 115 : Les Climats (Bilge Ceylan 06) * * *

[jolan]

Message précédent :
Alors pour ceux qui veulent découvrir (ou redécouvrir) qui a tué Liberty Valance, c'est ici :

[Révéler] Spoiler:

https://we.tl/t-irzwLmQoxK?utm_campaign=TRN_TDL_05&utm_source=sendgrid&utm_medium=email&trk=TRN_TDL_05

Et je ferme donc la séance 105 sur la note de 7,83

[JayCee]

Merci pour les liens Jolan !

Entre 2 déménagements, je n'ai pas le temps de regarder les films et de participer aux échanges mais je prends pour plus tard. Fatigué des guerres entre services de streaming et déconnecté depuis des années de la TV de papa et maman, j'apprécie

[kamandi]

[b]C'est amusant de tomber sur ce film-ci avant d'enchaîner avec "L'Homme qui tua Liberty Valance", où l'on va retrouver nos deux amis Marion et James, mais cette fois-ci dans un vrai film et un vrai western. L'un des derniers selon moi. Parce que celui-ci se voulait testamentaire, mais il est surtout funèbre.

1962, c'est à la fois le Liberty Valance de Ford qui achève quelque chose et Coups de feu dans la sierra de Peckinpah qui en entame une autre.

Je ne participe jamais par faute de temps à ce topic mais je le lis régulièrement
Et en voyant le sujet autour de Liberty Valance je me rends compte à quel point les derniers western de Ford sont terriblement pessimistes et désabusés. Les cheyennes ,c'est pire encore. Et même la prisonnière du désert quelques années plus tôt. En tout cas celui qui ose dire que l'homme qui a tué Liberty Valance est une bouse je le mets direct en ignoré

[Aleksi]

L'homme qui tua Liberty Valance, 15/20
Ça commence mal avec un manque de réalisme (d'accord soyons indulgents), Stewart nous raconte que l’histoire se passe de nombreuses années auparavant et quand on le découvre sortant de la diligence qui se fait attaquer, il semble avoir seulement 5 ans de moins (allez 10 pour être gentil, ou alors les études pour être avocat se terminent à 45 ans), le décor de l’attaque de la diligence d’ailleurs, on sent bien le studio. Juste avant toutes les séquences avec Vera Miles, surtout elle, font très théâtre. Bref, c’était pas mal parti mais pas hyper bien quand même pour moi ^^
Mais le Noir et Blanc est chouette, par moment vraiment très beau.
Les bruitages, par contre, sont au top, là on y croit.

Une fois arrivée à l’auberge, par contre, je commence à y croire, et c’est parti pour 1h40 de bon film ! Le trio amoureux marche très bien. Wayne est très bien dans son rôle pour le coup (par rapport au précédent film que nous avons vu). La première rencontre entre Wayne et Marvin : la tension est bien palpable. La scène du journaliste saoul dans son bureau vers 1h20 est très belle (même si très théâtrale, y en a quelques unes comme ça, où le naturel manque un peu), le jeu d’ombres de cette scène est vraiment un grand moment (je me demandais même s’il n’allait pas se faire tuer par Liberty par le jeu des ombres). Tout fonctionne bien, l’humour par le biais du marshall, la romance (avec le trio), on sent un spleen dès le début (on se doute lié au personnage de Wayne) qui est bien palpable, puis aussi le discours sur les US (les leçons de Stewart, le vote, la fin avec les élections) qui n'en fait pas trop.
Bon, le film fait quand même en sorte qu’on se doute aussi que Stewart n’a pas tué Marvin, ce n’est pas tant une révélation pour nous que pour le personnage. Marvin campe un méchant bien méchant.
La mise en scène et la réalisation, y a pas grand chose à redire, globalement, c'est top ! Avec deux trois scènes bien marquantes.
Musique qui fait le job mais qui ne m'a pas accroché.
Bref, après un début un peu difficile, j’ai été bien happé par le film (ouf)

[jolan]

Je le regarde bientôt.

Qui pour proposer la prochaine liste ?

Degryse ?
Euh ? (ou mademoiselle Euh ?)

[euh... si vous le dites]

Je le regarde bientôt.

Qui pour proposer la prochaine liste ?

Degryse ?
Euh ? (ou mademoiselle Euh ?)

Mademoiselle euh est en vacances avec des amies.
Liberty Valance va devoir attendre un peu.

[Mr Degryse]

Petite découverte de la filmographie de Péter Yates ?

-3 milliard d'un coup 1967
- bullit 1968 ( vu il y a très longtemps
- John et Mary 1969 avec Dustin Hoffman et Mia Farrow

- la guerre de Murphy 1971 ( vu récemment et excellent avec Nouret et O Toole. A découvrir pour ceux qui ne connaissent pas,)
- les copains d'Eddy Coyle avec Mitchum ( en attente de vision depuis quelques jours)

- la bande des 4 de 1979 ( vu récemment et superbe)

Après 1980, j'ai été douche par Krull donc pas trop envie même si les castings sont top

[jolan]

J'aimais bien "Les Grands Fonds" quand j'étais ado.
Bon ok, c'était uniquement pour les beaux yeux de la plus belle des actrices de l'époque, Jacqueline Bisset (avec laquelle on a très envie de faire une petite baignade qui durerait toute la vie)

Sinon, vu son premier film "Summer Holiday", évidemment "Bullitt" (avec la magnifique Jacqueline Bisset" ), le guère convaincant "Les Quatre Malfrats" (sont toujours quatre dans les titres français de Yates) et le sympathique "La Bande des Quatre" (réalisé avant que ses deux jumeaux ne se mettent au vélo - je plaisante)

J'ai bien peur que si "John & Mary" ou "Les Copains d'Eddie Coyle" ne sont pas réputés (je n'en avais jamais entendu parler), c'est qu'ils ne sont pas si bons que cela.

Trois Milliards d'un coup = 3 pts
John & Mary = 2 pts
La Loi de Murphy = 1 pt

[Mr Degryse]

-Les Copains d'Eddie Coyle : 3 points ( j'en lis beaucoup de bien. )
- 3 milliards d'un coup : 2 points
- John et Mary : 1 point.

[Aleksi]

Bullit 3 points
La bande des 4 : 2 points
Les copains d'Eddie Coyle 1 point

Faut espérer que je puisse voir le film avant fin juillet, parce qu'après, pour trouver un créneau solo avant fin août sera mission impossible même pour Tom Cruise

[euh... si vous le dites]

J'ai bien peur que si "John & Mary" ou "Les Copains d'Eddie Coyle" ne sont pas réputés (je n'en avais jamais entendu parler), c'est qu'ils ne sont pas si bons que cela.

Olivier Père aime beaucoup Les copains d'Eddie Coyle :
"Enfin, Peter Yates, au sein d’une carrière inégale et qui déconcerte par son éclectisme (passer de Krull à L’Habilleur, la même année, il faut le faire) a réalisé un chef-d’œuvre du cinéma criminel américain : ce n’est pas Bullitt, c’est le méconnu, « low profile » et pourtant extraordinaire Les Copains d’Eddie Coyle (The Friends of Eddie Coyle, 1973) avec l’une des plus belles interprétations de Robert Mitchum."

https://www.arte.tv/sites/olivierpere/2013/01/27/bullitt-de-peter-yates/


Je place 3 points sur Eddie.

[jolan]

Ce qui nous fait pour l'instant :

Trois Milliards d'un coup = 5 pts
Bullitt = 3 pts
John & Mary = 3 pts
La Loi de Murphy = 1 pt
Les Copains d'Eddie Coyle = 7 pts
La Bande des Quatre = 2 pts

[jolan]

Ok, alors ce sera "Les Copains d'Eddie Coyle"

Je vous envoie ça bientôt

Et je revois le Ford cette nuit.

[Le Rescator]

Tu vas te régaler.

Notamment, je suis curieux d'avoir ton avis sur le doublage de la voix du personnage de Tom Doniphon qui n'a pas, il me semble, encore été évoqué !

[jolan]

J'ai bien dis "revoir", je connais déjà très bien le film.

Et il est hors de question que je le regarde en VF, donc pour ce qui est du doublage tu t'en occuperas

[euh... si vous le dites]

:ok:

Tu vas te régaler.

Notamment, je suis curieux d'avoir ton avis sur le doublage de la voix du personnage de Tom Doniphon qui n'a pas, il me semble, encore été évoqué !

Ici, on regarde les films en version originale sous-titrée.

[Le Rescator]

:ok:

Tu vas te régaler.

Notamment, je suis curieux d'avoir ton avis sur le doublage de la voix du personnage de Tom Doniphon qui n'a pas, il me semble, encore été évoqué !

Ici, on regarde les films en version originale sous-titrée.

C'est bien la moindre des choses, et même ici fortement conseillé au vu de la VF :

[Révéler] Spoiler:

https://we.tl/t-irzwLmQoxK?utm_campaign=TRN_TDL_05&utm_source=sendgrid&utm_medium=email&trk=TRN_TDL_05

[nexus4]

Petite question pour les cinéphile. Je cherche un film noir et blanc d'après guerre avec un repas d'anciens résistants qui se transforme en enquête/tribunal pour savoir qui a trahi. Peut-être avec Michelle Morgan ou Charles Vanel ? Ou le père Brasseur ? Ou rien de tout ca.

A vot'bon coeur.

[Le Rescator]

Facile. Marie-Octobre (1959), de Julien Duvivier et dialogues d'Henri Jeanson, avec une belle brochette d'acteurs cultes de l'époque autour de la sublime Danielle Darrieux : Bernard Blier, Robert Dalban, Paul Frankeur, Paul Guers, Daniel Ivernel, Paul Meurisse, Serge Reggiani, Noël Roquevert, Lino Ventura, Jeanne Fusier-Gir





Excellent suspense magnifié par le jeu des acteurs et la puissance du N&B, sachant que les scènes ont été tournées dans l’ordre du scénario et les acteurs ne connaissaient pas le nom du traitre avant de tourner la scène finale.

[nexus4]

Mais oui, bien sur, Danielle Darieux !! J'ai failli citer Ventura mais je me suis dit "Un Ventura, tu t'en souviendrais".
Merci !!

Je ne l'ai pas vu depuis 30-40 ans, je le reverrai avec plaisir.

[jolan]

The Man Who Shot Liberty Valance – John FORD – 1962

Un film qui gagne en qualité à chaque nouvelle vision, ce qui est assez rare pour un Ford, dont je n'aime pas trop les westerns, et surtout un réalisateur que je trouve éhontément surestimé. Mais celui-ci est très bien écrit et très bien réalisé. Une sorte de testament (aspect accentué par la narration en flash-back), noir et mélancolique, à regarder à différents niveaux. C'est d'ailleurs bien plus qu'un simple western, dont il utilise certains codes, mais en s'en affranchissant.

Tout est réussi dans ce film, on atteindrait presque la quintessence du genre. La réalisation (toute en plans fixes et mouvements légers, tout le film se déroule dans une grande quiétude, épousant le caractère calme de Stewart), la lumière (dans le bureau du journal de Peabody (Edmond O'Brien, le meilleur acteur du film) lorsqu'il allume sa lampe, la scène où Wayne allume son cigare), le très beau N&B, le scénario, la multiplicité des récits qui se combinent, la narration à rebours (avec la belle introduction qui alimente la curiosité, jusqu'à la vieille diligence poussiéreuse), les intentions, la confrontation entre la violence et la justice, les hommes violents et les hommes justes, et à un moindre niveau entre Wayne et Stewart, pourtant amis, mais qui aiment la même femme, l'interprétation.

Il y a aussi le rôle de la presse, du journalisme, la lutte juridique, les élections pour devenir un Etat de l'Union, l'enseignement, la Constitution, le symbole de la fleur de cactus, l'histoire qui l'entoure, l'amour discret entre Hallie et Tom.
James Stewart retrouve ici (comme dans "Les Cinq Hors-la-loi" et contrairement aux rôles de solitaires désabusés de ses westerns avec Anthony Mann) un personnage plus proche de ce qu'il incarnait chez Capra dans les années 40 : le sentimental au grand cœur mais encore bien enfantin et naïf, le politicien idéaliste épris de justice, en un mot, l'humaniste rêveur. Alors oui il essaie d'apprendre à tirer au pistolet, mais ce ne sont pas ses armes et il renonce à s'en servir. Tuer son prochain n'est pas dans son caractère, et il se fait violence à lui-même lorsque se présente le duel. Au final, c'est bien la Loi qui triomphe de la violence.

John Wayne incarne quant à lui, et comme à son habitude, le cow-boy mythique et monolithique, le grand bourru au cœur tendre, chaleureux et sentimental, rompu à la dure réalité du farwest, et c'est sa meilleure prestation, parce que le rôle est très bien écrit, secondaire mais essentiel, déterminant, ambivalent. Et plus que l'homme qui a tué Liberty Valance, c'est l'homme qui a sauvé Ransom Stoddard (qu'il appelle "pèlerin" - mais pour cela faut-il encore avoir vu la version originale - parce qu'il voyage, et aussi parce qu'il essaie de prêcher la "bonne parole" de la Loi) qu'ils viennent honorer. C'est aussi celui qui a sacrifié son amour pour Hallie afin qu'elle vive avec un avocat et futur politicien prestigieux, à qui ils viennent dire adieu.

Lee Marvin, Lee Van Cleef et la belle Vera Miles complètent ce beau casting. Il y a juste l'aspect semi-comique avec le shérif trouillard qui m'a un peu gêné. Et ce dernier plan tremblotant sur le train qui s'en va, qu'est-ce qu'il fout là alors que tout le reste est hyper maîtrisé ? (autre plan foireux quand Wayne désarme Lee Van Cleef dans le saloon, montage tout naze)
Mais c'est pour moi le dernier des grands westerns classiques de l'âge d'or. C'est en tout cas ici que je vois la rupture avec les futurs westerns, qui s'orienteront plus vers la comédie burlesque, ou le renouveau spaghetti, qui n'a évidemment rien à voir puisqu'il sera le fossoyeur du genre.

14/20

"Quand la légende dépasse la réalité, on publie la légende"
Je n'avais jamais fait attention à la citation "Go West Young Man" de Horace Greeley avant d'avoir lu la BD de Tiburce.