Je me suis refais les
Captain America de Remender et Spencer.J avais un souvenir un peu fun de la période Wilson de Remender mais c est un peu plus que cela.
En tout cas deux belles constructions.
Remender s'amuse à rendre à Rogers une blessure profonde.
D'abord, il le renvoie dans un monde qu'il ne connait pas "Le Dimension Z" et lui fait passer 11 ans là-bas puis lui fait perdre "sa famille", Sharon et Ian (Fils de Arnim Zola qu'il a élevé). Certes Romita est pas au top (et même certains épisodes sont ce qu'il a fait de moins bien), mais la saga est solide. cap revient avec Jet Black (fille de Zola) qui devra, elle aussi, s'adapter à un nouveau monde.
On voit en flashback des épisodes de l'enfance de Steve quand son père était alcoolique et sa mère qui l'a façonnée.

Le fond étant la paternité.. puisque Rogers et Arnim Zola fuient le modèle de leurs pères respectifs et se battent pour la paternité (innée ou acquis) de Ian. Jet et Ian, eux, cherchant à devenir eux même..

On part ensuite dans une intrigue qui ramène Nuke et dévoile l'arme moins Dr Cérébulles (ou Mindbubble), le supersoldat psychédélique au sérum coupé au LSD) et le Clou Rouge. Ils remettent en cause le SHIELD et utilisent Nuke pour le discréditer et discréditer un mode de vie individualiste et occidental. Rogers est à la traîne, désorienté par la saga précédente. Falcon est réintroduit et développé à petit pas..
A la fin, Rogers perd son sérum et vieillit. C'est là que Zola revient.. Ian aussi (on savait qu'il avait survécu) avec Sharon qui l'a élevée (et a vieilli dans la dimension Z).
Sam devient le nouveau Cap.
Là, on a des ennemis qui ont un objectif que l'on peut comprendre mais le moyen est meurtrier. L'Arme moins est un concept intéressant qui vise à lutter contre le développement de l'arme plus et de trouver un moyen "humain" de tuer. Il emprisonne ses victimes dans un "rêve" qui leur apporte leur plus chers désirs et les tue. Ca rappelle pas mal les créations de Kirby dans les 70's par le coté foutraque.
Nick Klein donne de belles planches alors que Pacheco est très décevant.

Dans le relaunch, Remender envoie Sam contre l'Hydra avec son partenaire Nomad (Ian Rogers). Il est épaulé en tant que back up par Rogers et Sharon.
On est un peu dans une position batmanienne avec Steve en tant que Alfred et Ian Rogers en Damian. En tout cas il y a aussi un aspect familial inédit dans Captain America mais qui fonctionne bien avec le couple Steve/Sharon, leur fils. Remender fouille aussi le rapport de Sam à son père et son frère.

Les péripéties et les coups de théâtre sont nombreux (peut être trop), ca va hyper vite et ca s'arrête avec la mort supposée de Ian (qui revient dans la une mini Secret Wars mais plus depuis) et la révélation que Hydra a infiltré tous les supergroupes. Mais Secret Wars arrive..


A la sortie du méga event, on revient avec Sam mais Remender est parti (de Marvel même). Nick Spencer reprendre scénario et va se servir de Sam Wilson dans le rôle de Captain America. Notre personnage va subir dans la série les mêmes reproches que dans notre réalité (supposé être un personnage SWJ). Remender avait commencé cette critique méta mais Spencer va la systématiser. Il va aussi faire de la série une série d'actualité où on va suivre notre héros contre:
-Les fils du Serpent qui s'en prennent aux immigrés en attendant la construction du mur séparant USA et Mexique,
-Serpents Solution, sorte de société de conseil criminelle qui permet aux entreprises de prendre/voler/déposer des brevets mais aussi de pouvoir prendre des libertés Randienne sur une société trop collectiviste,
-Pleasant Hill : une prison du SHIELD produite par un cube cosmique vivant Kobik, qui prend la forme et la mentalité d'une petite fille. On est sur une sorte de Prisonners, Wayward Pines où on réécrit la vie des criminels,
-Les Americop, devenus une milice privé mis en place dans partenariat Public/Privé par des instances néoconservatrices dans les quartiers pauvres et donc habités par des minorités,
Mais en fait Sam lutte contre les instances politiques néoconservatrices du pays surtout.. une fausse Fox News et des Trumps ou Van Sciver.
Le but est d'abattre ce symbole d'un personnage noir qui devient le symbole des USA.

Tout cela va s'accentuer quand Kobic, bercée par les histoires du Skull sur une Hydra respectable, va rajeunir mais aussi recréer Steve Rogers comme son meilleur agent. Stevil sera alors le pire ennemi de Sam et en plus celui de l'ombre. Dans la série Steve Rogers, on suit Stevil dans ses plans pour amener Hydra au pouvoir, quitte à tuer ses anciens amis (Jack Flag, Bucky..) ou créer des dissensions (il est derrière la réactivation de Hulk qui mène à Civil War II). Il utilisera les egos de Stark ou Danvers, leurs besoins de tout contrôler pour prendre le pouvoir... alors que Sam baissera les bras... suite à la mort de Rage.

Ces deux séries sont un journal de l'air du temps social et politique remarquable. Si Certains méchants sont bien méchants.. d'autres sont mu par le fait de poursuivre une idée par tous les moyens mais n'est ce pas ce que font aussi Stark ou Danvers? Ou Emma Frost? Ils ont l'impression d'avoir été dépossédé de leurs vies.. et Stevil en est le grand représentant.. à coup de flashbacks on revoit sa vie et on est au plus prés de ses idées.. Lui aussi se bat de manière désintéressée pour un rêve.

Bref si certains passages sont clairement à charge contre le néoconservatisme (et? c est mal?), Spencer donne aussi à pas mal de personnages opposés des motivations qu'on peut comprendre. ceux qu'on pourrait qualifier de caricaturaux sont les assoiffés de pouvoir où mu par le besoin de richesse..

Il utilise aussi très bien le passé du personnage avec une prédominance pour la période Gruenwald. On voit revenir D-Man, US Agent, Jack Flag, FreeSpirit, Diamondback, les serpents, Americop, Malus, Quasar et .. Capwolf mais on retrouve des clin d'œil au "rêve" de Miller ou au combat à Miami de Englehart (dans Secret Empire que j'ai pas encore relu).

Je reste scotché par la prouesse du Cap, agent de l'Hydra.
Au fond il reste quand même en grande partie le Rogers que l on connait... Il reste fidèle au rêve mais pas le même...
Le fait de le reconnaître me parait essentiel..
La question qui relie les deux runs est celui de la confiance. La confiance entre un enfant et ses parents, la confiance en les institutions (les deux runs décrivent la longue agonie du SHIELD) et entre nous tous en fait...

Si Acuna et Renaud fournisse un excellent travail ainsi que Saiz et quelques autres, il est quand même dommage que les dessinateurs ne restent pas et qu'un nombre incroyable (pour notre époque) de dessinateur fill-in soit appelé sans être tout a fait au point.
Marvel lance un event mais les séries qui le lance ne sont pas au top graphique au moment final.
Une belle periode que ces runs qui se sont retrouvés à devoir suivre Brubaker et coincés dans des polémiques...
Au moment de Secret Empire, ce qui me fascine est cette idée que la recréation de Kobik soit peut être un décréation d'une première recréation (Les Alliés ont ils utilisés le Cube pour gagner la guerre?).
Il y a pour sur l'image de la difficulté à lutter contre les fakes news.. mais dans l univers Marvelien, je trouve cela fascinant.
Bizarre que Hydracap ait eu tant de détracteurs alors que ce tait bien écrit là où on célèbre des runs avec des gens méconnaissables..
Ben oui si tu es Spencer, tu es moins crédible et puis ca se passe que dans Captain America.. il y a des séries plus crédibles ..Qu aux USA on préfère des sectaires à un Captain America Noir.. Ok.. mais bon peut être que tout le monde ne mérite pas Captain America.

Je relisais Secret Avengers 12.1 par rapport à ce qui en était dit dans un bouquin que je viens de finir, que j'ai posté plus haut.

Il parlait de la phase Heroic Age comme un contre emploi pour Steve Rogers (enfin sa version "moderne" depuis 1964). En effet, le personnage qui remet en cause l'establishment se retrouve devenir l'establishment.

Spencer le confronte à un Snowden habillé en The Captain/Us Agent. Il met en ligne le nom et l'adresse des repentis du Gouvernement US. Tous les agents de l'Hydra, AIM ou autres qui acceptent de collaborer et ainsi sont protégés (il me semble qu'il y aura une histoire analogue durant le run de Remender avec Dman en Scourge). Ce hacker renvoie les contradictions de Rogers à sa face. Comment le symbole du rêve américain peut il avoir une résonance, un écho en étant lui-même l'establishment avec equipe Black-op à la Clé.

C'est là le gros souci de la periode Bendis-Millarienne qui joue plus avec des concepts qu'avec les personnages mais c'est aussi un point noir de Brubaker.
Attention, j'adore le run de Brubaker qui est dans mon Top 5. Cependant, il avait plutôt envie de parler de Bucky Barnes auquel il s'identifiait enfant que de Steve Rogers. Ce n'est pas qu'il ne connait pas le personnage ou la série.. quand on ramène Cynthia Glass, l'Ameridroid ou la MadBomb.. on connait bien la série.
Mais Steve Rogers lui parle plus dans un rôle de super espion qu'en symbole du rêve américain. Si bien que sans Barnes, la série sera sympa mais d'un coup plus banale (alors que bon la Mad Bomb!! l'Ameridroid!!).
Bref, Rogers en super commandant .. ca fonctionne moyen.. et ce jusqu'à la fin du run d'Hickmann sur la série qui contrevient aux personnages mais aussi à Marvel, en général. Certes les héros ne sont pas parfaits mais ils vont pas s'entretuer s'il y a des gens à sauver, y compris sans aucun espoir de succès.

J'ai racheté pas mal de Captain America (ou autres type New Invaders, Heroes For Hire) en TP pour me débarrasser des floppy.
J'ai relu comme cela le run de Jurgens, Ice et je commence Captain America & The Falcon (Priest) (que je trouve bien meilleur que dans ma mémoire, plus du tout confus) avant Sentinel of Liberty et le run de Morales/Kirkman..
Je reviendrais donc sans doute...