Bulles, lettrage et calligraphie - Philactérophilie

[Lartpenseur]

Message précédent :
Des phylactères tranchés en deux pour taire les mots tout en donnant une idée du brouhaha inintelligible ambiant, par Hakan Lindgren dans Comix 2000

[nexus4]

Je relance d'un Bang

Trois BLAM pour suivre.



A ce propos, je vous rappelle l'existence d'un sujet sur les onomatopées.

https://www.bdgest.com/forum/le-topic-d ... 39408.html

[Sysy77]

A ce propos, je vous rappelle l'existence d'un sujet sur les onomatopées.

https://www.bdgest.com/forum/le-topic-d ... 39408.html

En vous lisant, je me disais que ça me rappelait quelque chose, et j'ai retrouvé :
https://www.bdgest.com/forum/le-topic-des-onomatopees-t39408.html?hilit=onomatop%C3%A9es

Je relance d'un Bang :

Sinon top, les 3 BLAM !
Les onomatopées de Miller

[Jimbolaine]

Intéressant conseil.
D'ailleurs, j'ai même l'impression qu'une BD sans texte, ça choque un peu, ça fait limite artsy-fartsy, ce n'est pas anodin, ça sent l'expérimentation. Je pense par exemple au fameux épisode de G.I Joe, Silent Interlude : il est justement spécial car il ne contient aucun texte. Il y a un effet bouchons d'ouate dans les oreilles quand on le "lit" (regarde ?), ça n'est pas naturel et ça fait peser un poids extrême sur le dessin et la mise en scène. Et dans la durée c'en est presque épuisant pour le lecteur.

C'est pour cela que j'aime les comics (enfin, entre autres…). Parce que, à raison de vingt ou vingt-deux planches par mois, on peut se permettre des expérimentations. Comme par exemple Thor #380, de Walt Simonson, entièrement composé de pleines pages. Ou Fantastic Four #352, du même Simonson, qui peut se lire de deux manières différentes.
On peut se le permettre, parce que le mois suivant, la série propose à nouveau son lot mensuel de planches et reprend son rythme "normal", et que c'est un support pas cher (enfin, ça l'est de moins en moins, et j'ai l'impression de voir de moins en moins d'expériences : me viennent à l'esprit l'épisode de Pizza Dog dans les Hawkeye de Fraction, ou plus récemment l'épisode en travelling latéral dans les Nightwing de Taylor, mais j'ai parfois l'impression que les expériences se font plus rares).
En franco-belge, surtout dans le cadre d'une série, c'est plus difficile : le lecteur attend l'album un an, il raque 15 ou 20 euros pour le lire, alors si l'auteur s'amuse à virer les bulles ou à dessiner des pleines pages, dur dur. Les expériences sont souvent réservées à des one-shots (me vient à l'esprit l'excellent Pickto).

Sur les épisodes muets, Marvel avait consacré un mois à l'opération "nuff said", dans les années 2000 je crois bien, où le défi était de jouer sur l'absence de bulles. Parfois, les auteurs s'en tiraient magistralement.

Les productions plus récentes de Chaykin sont particulièrement atroces niveau couleur, également.

Oui : dans une interview, il expliquait qu'il avait découvert la couleur récemment, et compris que c'était un élément de narration au même titre que le lettrage (et le tandem qu'il a composé avec Ken Bruzenak a démontré que c'était effectivement un terrain de recherche évident). Sauf qu'il est fasciné par les effets de matières et que ses coloristes suivent son inclination, et que c'est souvent tape-à-l'œil. Neal Adams a le même travers.
Je trouve que ça passe encore pas mal sur Hey Kids, Comics!, mais bien souvent, sur ses séries davantage orientées action, c'est pas beau (euphémisme).



Jim

[Jimbolaine]

Pour les curieux, je signale un très chouette lien vers le site du 7ème antiquaire, et notamment une "geek chronique" qui revient sur le lettrage dans la série Incredible Hercules (honteusement et partiellement traduite en France, alors qu'elle est à la fois drôle et touchante).
C'est là :

http://7eantiquaire.blogspot.com/2009/11/geek-chronique-24-la-science-des.html

L'article explique de quelle manière les scénaristes se sont amusés à créer des onomatopées "qui parlent", dissimulant des expressions ou des jeux de mots.









J'en avais repéré quelques-uns à la lecture, mais les chroniqueurs font un recensement détaillé et surtout en expliquent pas mal. Et c'est d'autant plus amusant, à mes yeux, que les onomatopées, pour déconnantes qu'elles soient, ne viennent pas gêner la lecture : si on ne les comprend pas, c'est pas grave.


Jim

[Lartpenseur]

Petite émission de France Culture bien sympa sur le lien entre tapisserie du moyen âge et la BD.
Si vous voyez un sujet du forum plus pertinent où la partager je suis tout ouïe
https://www.radiofrance.fr/francecultur ... es-2368449

[nexus4]

il est très bien ici, on peut même mettre une balise quand c'est relayé sur Spotify.
Mais je vais quand même aller faire la retape dans le sujet Radio ou Documentaire.

[Olaf Le Bou]

Petite émission de France Culture bien sympa sur le lien entre tapisserie du moyen âge et la BD.
Si vous voyez un sujet du forum plus pertinent où la partager je suis tout ouïe
https://www.radiofrance.fr/francecultur ... es-2368449

j'ai écouté ça avec intérêt ce matin et je me demandais justement où partager l'info

[Lartpenseur]

Deux bulles qui se superposent et qui donnent l'impression de s'encaliner (Pépin et Olivia de Juliette Jourdy)

[Laurent57]

Intéressant le fil sur le lettrage.

J'ai quelques BD, les plus anciennes datant de la fin des années 50.
En 70 ans, on peut vraiment voir de tout et il est impossible de dire "c'était mieux avant".
On peut trouver d'anciennes ou nouvelles BD ou séries dont le choix des écritures sont monotones tout comme dynamiques.

Ici, une BD récente sans grande prétention que je qualifie (parceque je suis un méchant forumeur) de grande distribution.
Captainz.

On aurait pu penser que le ou les auteurs puissent choisir une solution de simplicité mais ils ont visiblement choisi un lettrage manuel, ce qui apporte dès la première planche un vrai dynamisme.

[Laurent57]

Sur la série de François Bourgeon "les passagers du vent" au débutdes années 80, je trouvai le lettrage un petit peu brouillon sur le premier album.
Mais ça lui donnait une certaine originalité.

Dès le 3ème album de la série le lettrage est plus fin et les bulles horizontale, plus proche de ce qu'on peut voir sur les grands classiques.

[Laurent57]

Mais il n'y a pas que le lettrage qui avait gagné en maturité, la mise en page également (je ne sais pas si c'est le bon terme).

[Laurent57]

Hop, un petit exemple d'une BD récente. Je trouve le choix des typographies pas très réussi.

Bon...maintenant qu'elle est sortie je vais peut-être la lire

D-Day le jour du désastre.

[onehmouninehl]

Sans parler des onomatopées, j'ai toujours été admiratif du lettrage de Caza...


Sinon, outre atlantique (au Canada), il y a aussi un maître incontesté dans ce domaine : Dave Sim !
Deux exemples (mais sur les albums après Church & State, il y en a pléthore) :



Le lettrage et la forme des bulles est intrinsèquement liée à ce que l'auteur veut exprimer et fait partie du dessin et de la narration... Plutôt compliqué à faire avec une police informatique (ou plutôt, le boulot nécessaire supprime le gain de temps d'utiliser un police informatique).