marone222 a écrit:Il y a quelque chose qui m'échappe dans cette histoire...est-ce vraiment Vernes le problème ?
1. S'il a bien vendu ses droits, il n' a plus son mot à dire sur l'utilisation de ses personnages. Et c'est donc avec BMInc, l'acquéreur des droits, que l'éditeur discute.
Sur un forum consacré à Bob Morane, il a été expliqué par d'aucuns intéressés plus "au courant" du problème, qu'une première décision de justice avait conforté BMInc dans l'acquisition des droits d'exploitation financière du personnage de Bob Morane, mais M.Vernes aurait fait appel, ce qui ne clôt donc pas encore l'affaire. Le litige porterait sur le non-paiement de la totalité des droits que la BMInc doit encore payer à M.Vernes. (Bien sûr, comme il arrive souvent dans le déroulement de ce genre de rebondissement judiciaire, je n'ai pas vu de source solide à propos de cela, mais je pense que c'est tout à fait plausible.)
Voilà la première inconnue de l'équation.
marone222 a écrit:2. S'il conteste ou revient sur la vente de ses droits, alors on pourrait comprendre que l'éditeur décide de suspendre la création de nouveaux albums en attendant qu'une solution (amiable ou judiciaire) soit trouvée. Dans ce cas, inutile d'attaquer la qualité du scénario, il suffirait de partager cette décision avec les auteurs, non?
Outre le litige financier qui ferait l'objet d'un appel, tel que je l'explique plus haut, je peux affirmer, par la fréquentation de quelques fora et autre pages facebook, que M.Vernes n'est plus aussi réceptif que ce qu'on lui a prêté être à l'endroit de la transformation de son personnage par le Reboot. C'est également le cas d'une certaine partie du lectorat des anciens romans, c'est leur droit, même si une autre partie tout aussi importante de ce lectorat adhère au nouveau concept de cette nouvelle équipe.
M.Vernes, (ou son porte-parole sur facebook) qualifie ce Reboot de trahison et de non-respect de son droit "moral" sur le personnage. Il aurait contacté le Lombard pour faire rectifier l'orientation scénaristique donnée au personnage qu'il a créé.
Voici la deuxième inconnue de l'équation.
Si on essaie de formuler une hypothèse pour l'équilibrer, on peut penser que, vu que BMInc ne paie toujours pas le restant des droits qu'elle doit à M.Vernes, et que BMInc touche des droits sur la vente du Reboot, (qu'elle est censée réinjecter en partie pour apurer sa dette vis-à-vis de M.Vernes), M.Vernes et ses avocats, étant outre dans l'attente d'un second jugement en degré d'appel concernant cette dette impayée et donc ce non respect du contrat d'abandon des droits financiers du personnage dans le chef de BMInc, ont sans doute orienté leur stratégie pour revendiquer un droit de regard par rapport à un droit "moral" de M.Vernes sur le personnage qu'il a créé, et qu'il ne veut pas voir "dénaturer".
(Outre le fait qu'avec l'épée de Damoclès pesant sur BMInc qui pourrait se voir retirer tout ses droits d'exploitation de Bob Morane en degré d'appel, si M.Vernes obtient finalement gain de cause, alors par ricochet, le Lombard ne pourrait plus continuer à exploiter une franchise qu'elle loue pour le moment à BMInc.)
Après, j'y connais rien sur la jurisprudence qui ferait une différenciation entre le droit "financier" d'exploiter un personnage de romans et BD, et le droit "moral" dont disposerait le premier créateur sur celui-ci; mais on peut envisager une espèce de deal entre les intervenants pour que M.Vernes abandonne sa plainte pour le manque financier à gagner, tout en infléchissant l'orientation du scénario de "son" personnage. A 98 ans, rien n'empêche de penser qu'il préfère se penser dans un combat avec "panache" dans l'intérêt de son personnage, plutôt que de gratter encore quelques sous.