C'est dommage que je n'ai pas vu ton sujet lorsque tu l'as créé!
J'avais moi même créé un sujet à la gloire des dos ronds l'année dernière et nous nous sommes aperçu que beaucoup ici affectionnaient ces charmantes choses. Il y avait quelques photos et infos, chacun y allait de ses petites anecdotes, questions, etc. Et c'était vraiment un topic où il respirait la passion, ça ne doit pas être trop dur de le retrouver.
Ils ont été produit depuis 1961 (je crois, si je ne dis pas de bétise) jusqu'à 1975.
Au départ, ce n'était pas un soucis de fragilité car les premiers dos ronds étaient d'excellente qualité, que ce soit au niveau du papier, des encres, des plats... Comme la plupart des albums des années 1950 à 1960 (il y a des exceptions). Ils étaient assemblés à feuillets agrafés et c'était très solide. Mais la fin des années 1960 et début 1970 a été pour l'édition de BD en général la fin d'un certain luxe d'édition, du à l'augmentation du prix de la main d'oeuvre et des matières premières.
Les Tintin ont cessé d'avoir leur mythique dos en papier pellior (rouge ou jaune), les Lombard ont arreté d'avoir leur dos toilé rouge (devenu mythique depuis également). Je n'ai plus les dates "exactes" en tête mais Dupuis a voulu poursuivre l'expérience des maquettes d'éditions "esthétiques" plus longtemps (quelques années) que ses concurrents, et alors que tout le monde passait peu à peu d'éditions sophistiquées à des éditions plus "simples" et peu chères à produire (comme aujourd'hui, beaucoup avec des feuillets collés), Dupuis a continué encore quelques années ses dos ronds, mais cette fois ci (à partir d'environ 1970) en rognant sur les coûts, le papier est devenu plus fin, l'assemblage des pages a été réalisé pendant certaines années avec une colle qui était si peu efficace que les pages s'envolaient après plusieurs lectures, etc. Le pellliculage des albums est devenu très fragile. Et constatant, la mort dans l'âme, qu'on ne pouvait maintenir une jolie édition tout en rognant sur les coûts, on a abandonné ça comme tous les autres éditeurs pour une édition toute simple avec un dos carré tout simple.
Maintenant, on dispose de processus mécaniques qui permettent de faire industriellement ce qu'on avait du mal à faire avant et finalement, on remarque un retour pour certains albums à des formes toilées, ou à des dos plus sophistiqués dans leur forme. Ca coûte un poil plus cher à la vente, mais ça redevient à la mode de faire des jolis albums (voir futuropolis, certains one shots, certains diptyques chez Dargaud ou d'autres,etc.). En parallèle de cela, la mode a été lancée par Casterman dans les années 1980 de faire des fac simile d'abord des Tintin, puis, suivi par d'autres éditeurs, on a assisté aux fac simile de Gaston et - entre autres- aujourd'hui, Spirou semble être la prochaine série mythique à se faire rééditer "à l'ancienne".
Mais même si on a gagné un peu en économie à la fabrication, je pense que ça continue de coûter plus cher que les éditions simples et c'est cela la vraie raison qui fait qu'avant, c'était monnaie courante et qu'aujourd'hui, ce n'est réserve qu'à quelques titres. Mais par ailleurs, certains rappelleront que si on avait beaucoup de beaux albums toilés ou dos ronds dans les années 1960, beaucoup de BD étaient éditées brochées (souples) parce que les séries en question étaient considerées moins "prestigieuses" et que donc finalement, loin d'avoir perdu en qualité, on a gagné dans les séries lambda (par la généralisation des éditions cartonnés en limitant les éditions brochées) ce que les les séries mythiques ont perdu en dos toilé et autres. Mais on sors du cadre de la question pour aborder le sujet de la qualité des albums en général et chacun a sa version sur le sujet.