de aaapoum » 23/03/2006 22:26
j'suis un enfant de la tank girl, si c'est toi Benoit, voila une préversion de ma chronique à paraitre dans bulldozer...je vais la réecrire un peu bien sur, mais le principal y est déjà.
Le rose vous va si bien madame.
Bambi, nom de biche pour Jeanne d’Arc punk, pucelle sans pareil pour éliminer d’un coup de gâchette toutes personnes désireuses de se mettre en travers de son chemin. Et fatalement, ils sont nombreux, les meurtriers et pervers, à se lancer aux trousses de la belle pour toucher les 500 millions de dollars de prime offert pour sa tête. C’est que la demoiselle a un mioche autiste collé aux basques, qu’elle aurait apparemment kidnappé. Pas besoin d’en dire beaucoup plus, il est connu que cette trame scénaristique presque trop commune -la tueuse et les assassins- n’aurait que peu d’intérêt si elle n’était portée par une esthétique tranchante. Le cinéma de Tarantino, les récits du magazine Feu Métal Hurlant, ou la culte Tank Girl sont autant d’exemples de pari réussi. Ici encore, le lecteur est servi.
Entre un dessin monochrome, dont la couleur variera en fonction des volumes -tout en rose pimpant dans le premier-, et une iconographie rock&roll reprenant les nombreuses typographies en vogue sur les posters de la période psychédélique ou acid (lettres fondant comme de la cire ou dont le sommet se transforme en flammes), atmosphère et énergie bien typiques sont au rendez-vous. Le plus surprenant reste un traitement du son, véritable agression visuelle (oui, oui, je vois bien le trouble qui s’empare de vous lorsque l’on évoque le trouble visuel du son) tranchant radicalement du reste de l’image. En opposition au trait souple et gracile qui découpe formes humaines et décors, l’auteur assomme ses images d’onomatopées gigantesques, aux bords massifs, rigides et cassants. Un effet de style courant dans le manga qui trouve ici une forme paroxystique, à l’image de ce récit qui monte le volume de tous les effets à fond pour en extraire de l’énergie pure.