Salut à tous,
Je vois régulièrement des posts et sondages sur les séries, les auteurs ou les personnages préférés, sans compter les « 100 incontournables » que l’on peut sélectionner sur le site.
Cependant j’aurais aimé savoir quels sont vos albums fétiches (diptyques tolérés, mais pas davantage), parce que l’on ne va pas se mentir : même dans les grandes séries, il y a des tomes meilleurs et des tomes moins bons. Et d’un autre côté, il y a certaines séries où il semble difficile de dégager un album unique (typiquement dans les séries de Léo, Aldébaran & cie ou Kenya & cie, dans lesquelles c’est vraiment une histoire complète découpée en plusieurs tomes).
Je me suis dit que cela pourrait être intéressant, notamment pour aider ceux qui voudraient commencer une série (en particulier les anciennes, où les premiers tomes ne reflètent pas toujours la qualité globale de la série), mais également pour pouvoir un peu comparer les tomes marquants de chacun.
Il existe également je suppose des pépites méconnues, qui ne forment pas de série mais qui cependant mériteraient toute notre attention.
Allez, je me lance (pas vraiment d’ordre pour mon top 10 d’ailleurs, j’apprécie chacun de ses albums d’une façon ou d’une autre) :
Les Archers (Thorgal, tome 9)Un chef d’œuvre à mes yeux, tout ce qui fait la qualité de Thorgal, entre graphismes majestueux et récit simple mais intense. L’introduction de Kris de Valnor est également remarquable. C’est vraiment un album indémodable, qui se consomme sans modération.
Le Tombeau d’Absalom (Dick Hérisson, tome 7)L’une des rares bandes dessinées qui m’a fait frissonner. L’ambiance sombre et mystérieuse est parfaite, c’est également un chef d’œuvre que je déguste sans vergogne depuis des années. Le polar dans toute sa splendeur.
Arctic Nation (Blacksad, tome 2)Un autre polar que je trouve remarquable, outre des graphismes somptueux, une ambiance froide et hivernale qui nous ferait presque sortir de la buée par la bouche lorsque l’on respire en la lisant. Le froid s’insinue en nous. Et scénaristiquement le message est fort, dénonçant le racisme et le nazisme. Un classique désormais.
Le Rige (La quête de l’oiseau du temps, tome 3)Voilà encore une petit bijou de narration, un chef d’œuvre de fantasy par Loisel et Le Tendre. Si la qualidrogie de la Quête a marqué des générations de lecteurs, je ne pense pas trop m’avancer en supposant que ce tome 3 est celui qui a le plus marqué les esprits (autant à l’époque qu’aujourd’hui).
La découverte d’un personnage iconique, le sentiment qu’il y a une grande histoire derrière cette froideur Rige/Bragon, cette chasse insensée dans des territoires forestiers. Bref, un moment épique, de la fantasy dans tout ce que l’on peut aimer d’elle (des héros, un enjeu, des décors remarquables, des personnages secondaires d’importance).
Le maître des montagnes (Thorgal, tome 15)Un autre one shot indémodable de la série Thorgal, avec un récit sur les paradoxes temporales tellement simple mais également tellement efficace. Un petit bijou de narration signé Van Hamme, sublimé par les décors et les ambiances de Rosinski. C’est typiquement le genre de récit qui paraît simple, pour cacher de nombreux fils : c’est souvent la preuve qu’il y a des grands maîtres derrière
Le prisonnier du Bouddha (Spirou et Fantasio, tome 14)Un récit d’aventure et de géopolitique qui fleure bon l’âge d’or de la BDFB. Un autre classique que je trouve parfaitement maîtrisé, et qui m’a fait rêver étant gamin. L’arrivée dans la vallée des Bouddhas m’a marqué, j’en ai encore des étoiles dans les yeux. Encore une fois, le récit est simple (espionnage, science dévoyée, prisonniers politiques et pouvoir autoritaire) mais c’est totalement jouissif à la lecture, tout s’enchaîner dans une narration sans faille.
Le Chinois à 2 roues (Gil Jourdan, tome 10)Gil Jourdan est une série de tellement grande qualité qu’il est très difficile de ne pas dire que la série en elle-même m’est « fétiche », mais parmi toutes les histoires marquantes proposées par Tillieux, je dois dire que ce Chinois à 2 roues m’estomaque à chaque lecture. L’ambiance poisseuse dans la pluie et la gadoue, les rebondissements incessants, les héros en difficulté. Tout rend cet album mythique
Diptyque Kodo le Tyran / Des haricots partout (Spirou et Fantasio, tomes 28 et 29)Un autre récit de géopolitique en deux tomes que je trouve génial et totalement maîtrisé. L’histoire est tellement riche en rebondissements, l’intrigue est tellement rythmée que je suis à chaque fois embarqué dans ce que nous offre Fournier. C’est une très belle image des déboires post-décolonisations rencontrés par de trop nombreux pays asiatiques ou africains nouvellement indépendants et dans lesquels un groupe de parvenus parviennent à capter le pouvoir politique via une rente économique (ici la drogue, parfois le pétrole)
Diptyque La mine de l’Allemand perdu / Le spectre aux balles d’or (Blueberry, tomes 11 et 12)Un western qui sent la boue et la poussière, le sable et le désert. Sommet, à mes yeux en tout cas, de la série Blueberry, ce diptyque est d’une maestria graphique incroyable, je ne pense pas avoir jamais vu un dessinateur bousculer autant ses (et donc nos) certitudes que Giraud dans ces deux albums. Un must read / must have.
Diptyque la Frousse aux trousses / La Vallée des bannis (Spirou et Fantasio, tomes 40 et 41)L’Aventure avec une majuscule, l’humour de dialogues savoureux et situations rocambolesques d’abord, puis le frisson de l’exploration de lieux inconnus ensuite. Une narration parfaite, une histoire rondement menée, des héros bousculés. Tout y est, c’est un vrai blockbuster de la BDFB, dans lequel on est embarqué jusqu’à la fin.
J’ai souhaité me limiter à 10 pour ne pas faire d’encyclopédie, mais je dois dire que certains albums auraient mérité leur place ici (Orages aux Aléoutiennes de Bruno Brazil, Blue Rétro des Tuniques Bleues ou encore La Guerre des 7 fontaines de Johan et Pirlouit).
Voilà, c’est à vous de jouer maintenant ! En espérant découvrir de jolis titres par ce biais
"Mais la plus belle des victoires, mon fils, est de faire battre le coeur de ton peuple.
Je te confie cela, car lorsque ma vie s'achèvera,
Toi, tu seras roi. »
Terenas Menethill II