de illario » 14/04/2018 12:53
Frappes cosmétiques sur la Syrie
Les frappes de cette nuit ont été surtout symboliques au vu de l'arsenal militaire mobilisé. Militairement ces frappes sont très basse intensité, rien qui peut déstabiliser l'armée syrienne, incriminée dans l'utilisation d'armes chimiques sur sa population. 110 missiles tirés, trois sites attaqués, la présidence et les sites de souveraineté épargnés. Une frappe politique et symbolique, un avertissement aux forces syriennes et un regard appuyé vers l'armée russe de Syrie. Les forces iraniennes et les alliés de Moscou ont été évité expressément pour ne pas envenimer une situation diplomatique tendue.
Comme prévu, comme indiqué, la base aérienne de Saint-Dizier a servi de base référence de l'offensive française, il a été utilisé plusieurs navires comme indiqué ici même (5 en tout), suite à un survol hostile de la Frégate Aquitaine par un Su-24 russe. La base aérienne en Jordanie n'a pas été activée pour éviter d'impliquer le pays recevant 4 Rafale-M de la Marine Nationale. Si les avions ont été utilisés, pour peu que l'on sait, il ne sera jamais reconnu, la Base H-5 Prince Hassan de Jordanie servant seulement à l'opération Chammal.
Les forces britanniques ont finalement utilisés leurs installations à Chypre, lieux proches du théâtre d'opération. Quelques avions Tornado ont été engagés bien que l'on ait vu sur les images que les pilotes britanniques soient obligés de mettre des lunettes à intensification de lumière pour pouvoir mener à bien leur mission. Etonnant pour une puissance de la dimension de la GB.
La Russie a fait évacuer ses navires de sa base de Tartous pour ne pas risquer un incident qui aurait des conséquences graves.
A Damas, principale sites à proximité des cibles visés par l'alliance occidentale, nous avons aperçu des batteries antiaériennes syriennes riposter à l'attaque. Les images, de nuit, montrent clairement le tir d'un missile S-300 faisant mouche sur un missile occidental, nous pouvons également deviner le départ d'un missile de type Buk, le crépitement de canons antiaériens dont les gerbes de S-60 et de Zsu-23. Sur les 103 à 110 missiles tirés, 71 missiles ont été interceptés selon Damas.
L'intervention est d'aucune efficacité militaire, une attaque cosmétique à des visées surtout politiques. Le plus intéressant dans l'affaire étant la dimension diplomatique de cette opération. Les trois pays semblent avoir ménagés la Russie tout en menant à terme leur volonté d'apporter une réponse à l'utilisation supposée de bombes chimiques sur des habitants de Douma. La Russie voulait attirer l'attention sur une volonté d'éviter une guerre frontale entre la Russie et les trois pays occidentaux. C'est une gifle envoyé au président russe, qui pensait pouvoir dissuadé l'attaque. La réaction russe ne s'est pas fait attendre et on peut s'attendre à des représailles sur les alliées kurdes et islamistes partenaires des pays occidentaux. Il n'y aura pas eu finalement de dérapage et on peut s'en féliciter. Dès le départ il était clair, comme indiqué plus haut, que les russes ne cherchaient pas l'affrontement avec Washington. Les américains ont ménagés la Russie et ses alliés, Syrien et Iraniens, pour ne pas étendre le conflit vers une riposte sur Israël, bien que le Hezbollah ait mis en garde contre le risque de représailles. Nous verront dans les prochains jours la réponse Russe de Poutine, qui ne peut se permettre d’apparaître faible et mis en échec par un triumvir occidental ayant outrepassé le droit international. La Turquie, toujours ambiguë, a montré son visage otanien, se félicitant d'une riposte réussi contre Damas.