Un nouvel âge d'or?

[Monsieur Jean]

L'âge d'or de la BD, il y a 50 ans, était celui de la BD pour enfants. Franquin, Hergé, Goscinny et Uderzo, Peyo, Tilleux et quelques autres connaissaient alors un très grand succès populaire. Un succès qui ne se dément d'ailleurs pas.

Mais se pourrait-il que la BD connaisse actuellement un nouvel âge d'or, complètement différent du premier. Le succès n'est pas nécessairement grand public, le public n'est d'ailleurs plus lui des enfants, les tirages ne sont plus ce qu'ils étaient, mais la qualité et l'audace sont au rendez-vous.

Je pense aux explorations graphiques de Pedrosa, Pellejero (celui d'avant Corto), Chabouté, David B, Boucq ou Larcenet.
Je pense aux récits intimistes de Delisle, Peeters, Baudoin, Satrapi ou Sattouf.
Je pense à l'humour de Boulet ou Fabcaro.
Je pense à la démarche formelle de Mathieu.
Je pense à la BD reportage qui est en train de s'inventer mais qui est prometteuse (Lepage, Davodeau et La revue dessinée en général).
Je pense au dessin réaliste de Gibrat, Servais ou Juillard.

Bref, je me demande si nous n'assistons pas, sans le savoir, à un nouvel âge d'or de la BD. Plus diversifié et moins commercial que le premier, mais drôlement enthousiasmant.

[Choci Loni]

Bien que cela soit nos descendants qui créditeront cette période d'âge d'or ou non,
rien n'empêche pour autant d'en profiter et de la savourer.
Carpe diem...

[Monsieur Jean]

Ah, mais vous êtes tatillon M'sieur Choci
Reformulons : est-ce que la période actuelle a le potentiel d'être qualifiée d'âge d'or de la BD?

[Le Tapir]

Je trouve cette réflexion intéressante, et je la partage tant je trouve la production actuelle riche, diversifiée et super professionnelle! Je me suis d'ailleurs fait la même reflexion ces jours ci. Le "mieux avant" n'a plus court en bd! Tant au niveau de l'offre que des produits éditoriaux qui s'affinent avec le temps.

[Le Complot]

Je trouve déjà qu'on a pas le recul nécessaire pour qualifier les 80's, alors aujourd'hui...

[Le Tapir]

Je trouve déjà qu'on a pas le recul nécessaire pour qualifier les 80's, alors aujourd'hui...

Quand il m'arrive de lire une bd des années 80, et j'en lis souvent, il m'arrive bien souvent de me dire que c'est tellement mauvais et immature que ce ne serait jamais édité en 2016. Vous allez sans doute me dire que cela n'est pas le problème et que ça n'a rien a voir. Il n'empêche...

[xof 24]

Je trouve déjà qu'on a pas le recul nécessaire pour qualifier les 80's, alors aujourd'hui...

Quand il m'arrive de lire une bd des années 80, et j'en lis souvent, il m'arrive bien souvent de me dire que c'est tellement mauvais et immature que ce ne serait jamais édité en 2016. Vous allez sans doute me dire que cela n'est pas le problème et que ça n'a rien a voir. Il n'empêche...

Tiens je me dis la même chose pour des albums sortis ces dix dernières années... Franchement il y a certains albums, je me demande si le directeur de collection a lu le synopsis ou picoler avec l'auteur

[Le Tapir]

Je trouve déjà qu'on a pas le recul nécessaire pour qualifier les 80's, alors aujourd'hui...

Quand il m'arrive de lire une bd des années 80, et j'en lis souvent, il m'arrive bien souvent de me dire que c'est tellement mauvais et immature que ce ne serait jamais édité en 2016. Vous allez sans doute me dire que cela n'est pas le problème et que ça n'a rien a voir. Il n'empêche...

Tiens je me dis la même chose pour des albums sortis ces dix dernières années... Franchement il y a certains albums, je me demande si le directeur de collection a lu le synopsis ou picoler avec l'auteur

Évidemment, aujourd'hui la difficulté est davantage de séparer le bon grain de l'ivraie par rapport aux 80 ou la production était certes innovante mais quand même plus homogène qu'aujourd'hui.

[Monsieur Jean]

Âge d'or ou pas, il y aura toujours de mauvaises productions. C'était vrai, ce l'est et ce le sera.

[Oncle Hermes]

Autant la description d'un âge d'or faite dans le premier post pour des raisons de "contenu" me semble éminemment subjective, autant ça fait des années que je pense et répète, ici et ailleurs, qu'on vit, objectivement, un âge d'or en termes de choix disponible. Vous voulez lire du franco-belge classique ? c'est réédité. Du mainstream récent ? ça ne manque pas. De l'autobio, du récit de voyage, de la BD reportage ? y en a. Du manga ? c'est dispo. Des comics ? pas de souci. Etc, etc.

Ensuite, faut quand même pas perdre de vue que cet "âge d'or" pour les lecteurs se fait sur le dos des auteurs paupérisés et d'un système éditorial qui court dans le mur, mais bon, faut savoir ce qu'on veut.

[Cooltrane]

Ensuite, faut quand même pas perdre de vue que cet "âge d'or" pour les lecteurs se fait sur le dos des auteurs paupérisés et d'un système éditorial qui court dans le mur, mais bon, faut savoir ce qu'on veut.

Comme si lors de l'âge d'or de la Belgo-Française (comme ce l'était alors), les auteurs roulaient sur l'or et allumaient leurs clope avec des billets de 100 balles (Bef or FF) et les faillites d'éditeurs n'étaient pas fréquentes

[Monsieur Jean]

Je ne suis pas trop certain que la disponibilité des produits soit la meilleure façon de définir un âge d'or. C'est dire que ce sont les éditeurs plus que les créateurs qui font l'âge d'or. Ce serait un peu triste.

[Le Tapir]

Ensuite, faut quand même pas perdre de vue que cet "âge d'or" pour les lecteurs se fait sur le dos des auteurs paupérisés et d'un système éditorial qui court dans le mur, mais bon, faut savoir ce qu'on veut.

Comme si lors de l'âge d'or de la Belgo-Française (comme ce l'était alors), les auteurs roulaient sur l'or et allumaient leurs clope avec des billets de 100 balles (Bef or FF) et les faillites d'éditeurs n'étaient pas fréquentes

D'autant plus que je pense que l'économie de la bd, et autour de la bd fait vivre aujourd'hui beaucoup plus de monde qu'avant. C'est même sans commune mesure. Forcément, même si le gâteau est plus gros, il y a encore plus de monde qui veut en croquer et les éditeurs en profitent de manière parfois scandaleusement libérale sur le dos des auteurs, et des consommateurs, qui eux raquent comme des malades...

Mais cela est encore un autre problème, qui n'a rien à voir avec la qualité de l'offre.

[El_Flocon]

Je pense que la période actuelle est le témoignage que la bande dessinée a progressivement changé de statut. Elle est passé d'un espace éditorial réservé à l'enfance à un espace réservé à l'adulte, sans perdre ses racines, car la BD destinée aux enfants / adolescents est toujours très vivace (et c'est tant mieux).

Des catégories sociales qui n'auraient jamais ouvert une BD il y a 30 ans le font désormais, car ce moyen d'expression est devenu plus légitime à leurs yeux. Du coup, on assiste à une diversification avec de nouveaux genres (BD de reportage, autobiographie nouvelles expériences graphiques, etc) que l'on n'avait pas (ou peu) auparavant.

Je crois aussi que le "marché" de la BD est bien mieux identifié aujourd'hui par les éditeurs. On le voit quand Gallimard se lance dans la BD, une initiative qui aurait semblé inimaginable il y a 30 ans. Forcément, ça dope la création / le nombre de titres et la concurrence. Il y a un tri important à faire, mais je ne pense pas que les lecteurs puissent s'en plaindre (par contre, certains auteurs...).

S'il y a un âge d'or, ce serait celui du lecteur

[nexus4]

Quand on voit les dix premiers du top de ventes BDGest, on se dit qu'il y a du boulot. Que des reprises de vieilleries.

[Le Tapir]

Quand on voit les dix premiers du top de ventes BDGest, on se dit qu'il y a du boulot. Que des reprises de vieilleries.

Ah ah ah C'est clair! Je viens de voir ça! Très drôle par rapport à la notion d'âge d'or! On achète aujourd'hui des trucs d'avant remis au gout du jour, d'avant...Parce que c'était mieux, avant!

[rahoul]

Quand on voit les dix premiers du top de ventes BDGest, on se dit qu'il y a du boulot. Que des reprises de vieilleries.

Ah ah ah C'est clair! Je viens de voir ça! Très drôle par rapport à la notion d'âge d'or! On achète aujourd'hui des trucs d'avant remis au gout du jour, d'avant...Parce que c'était mieux, avant!

On pourra l'appeler " âge vermeil ".

[Le Tapir]

Quand on voit les dix premiers du top de ventes BDGest, on se dit qu'il y a du boulot. Que des reprises de vieilleries.

Ah ah ah C'est clair! Je viens de voir ça! Très drôle par rapport à la notion d'âge d'or! On achète aujourd'hui des trucs d'avant remis au gout du jour, d'avant...Parce que c'était mieux, avant!

On pourra l'appeler " âge vermeil ".

Ce qui irait aussi avec l'âge des acheteurs de bds!

[Naquoivi]

Je pense qu'il y a une différence entre Age d'or de la Bd vu par ce forum et vu par le marché du livre à mon avis .

Pour moi il y a eu un gros Age d'or aussi début des années 2000 avec le développement du manga et les productions Soleil du lanfeust mag.

A l'heure actuelle je vois pas vraiment d'age d'or se profiler les seules "pépites" qui ont bluffé le marché ces dernières années sont à ma connaissance : La planète des sages, les vieux fourneaux et roger et ses humains.

Ces trois titres font partie des très très très très rares BDs qui ont explosé et de loin les pronostics de vente. Sinon à part ça rien n'a ébranlé le marché.

Les BDs concepts auraient pu être les prémices d'un nouvel age d'or mais elles n'ont pas vraiment rencontré leurs publics. Je pense qu'il faudra attendre encore pour voir émerger quelque chose .

[Le Tapir]

Le marché en terme de chiffre de ventes ne fait pas tout, dans la notion d'age d'or. C'est un des indicateurs, mais pas le seul. Si tu regardes l'ensemble de la production, je pense pouvoir dire sans prendre trop de risque qu'il a globalement explosé ces dernières 10 années.