J’ai finalement trouvé du temps pour lire Terra Doloris.
Je n’ai pas souhaité relire Terra Australis avant, ma dernière lecture datant d’il y a moins de 2 ans, elle est assez fraîche pour que je me souvienne des « faits marquants » et assez lointaine pour que la comparaison entre les 2 BD ne soit pas systématique.
Terra Doloris porte bien son nom. 2 histoires marquées par la douleur, qui semblent sans lien autre que l’Australie, mais en fait, deux histoires qui se ressemblent.
Je me souvenais plutôt bien de Mary, même si elle n’est qu’esquissée dans Terra Australis. J’ai appris l’existence de Thomas Muir. Et j’ai suivi avec peine et horreur leurs aventures.
Les planches où Mary perd ses enfants m’ont d’ailleurs fait momentanément interrompre ma lecture, parce que sa détresse est très bien rendue sans sombrer dans le glauque
Le scénario permet de se cultiver sur l’histoire de l’Australie (mais pas que) en suivant des destinées inimaginables. Deux grandes parties, des introductions, des digressions, mais toujours des sujets proches. J’ai particulièrement aimé le « Monologue ».
Les grands thèmes ne sont pas ceux de Terra Australis, ils les complètent et les élargissent. L’exil, la déportation, l’emprisonnement sont prégnants dans les 2 livres, mais je trouve que le traitement est plus large dans Doloris (ne serait-ce que géographiquement).
Parlons un peu du dessin. Aucune surprise, il est d’excellente facture, comme celui de Terra Australis. Les paysages, les bateaux, les hommes et les femmes, c’est au poil. Certains regretteront le N&B, je trouve qu’il colle bien aux thématiques de la BD, et qu’il permet une fluidité dans la lecture. Mon attention ne se porte pas sur la couleur de telle roche, tel arbre ou telle maison, mais sur l’ensemble de la planche. Ça harmonise, permet d’embrasser d’un regard la page et de comprendre tout de suite où veulent venir les auteurs.
Quand j’ai découvert Terra Australis, LFB m’avait affirmé avec la plus grande des convictions « j’adore l’Australie, j’y vais souvent, j’avais ce besoin en moi d’écrire sur ce pays, maintenant que c’est fait, l’Australie peut me quitter, je n’ai plus rien à écrire sur elle ».
Je suis très heureuse de voir qu’en fait, il restait ce Terra Doloris à raconter, et qu’il y a encore peut-être 200 pages sur le sujet.