Comme chaque année à l'approche des vacances, on crée des sujets relax, sans discussion ni prise de tête donc j'ai eu l'idée de faire un sujet sur les moments les plus étranges, bizarres, curieux de votre vie.
Je pense que chacun a eu dans sa vie des moments où vous avez été surpris voire carrément stupéfaits par ce qui se passait.
Je suis quelqu'un de cartésien, de logique, j'ai les pieds bien sur terre et suis profondément pragmatique mais j'ai quand même eu des moments où j'ai douté...c'est un peu de ça que je voudrais parler.
Il y a aussi un autre aspect, une chose dont chacun peut bénéficier, c'est la chance. On en a plus ou moins mais il y a des cas où on se dit "OK chacun a droit à un peu de chance mais là quand même...
".
Et pour lancer le bouzin, je vous raconte deux anecdotes personnelles...je vous préviens, c'est long...
A partir d'ici, si ça ne vous tente pas, allez parler de foot au Café des Sports, ne vous forcez pas...
A propos de la chance...Je remonte le temps à l'époque de la fin de mes études...j'avais par erreur choisi l'électronique (on est dans les années 70 là) et je ramais comme un malade. J'étais arrivé à ma dernière année, que je doublais, aux examens de juin et on me pose comme question à l'oral : "Expliquez-nous le fonctionnement du tube cathodique"...
Le tube cathodique...je voyais ce que c'était, j'en avais déjà vu un, on en avait parlé mais là, bizarrement, j'avais tout oublié donc ça s'est traduit par un "Merci Monsieur, on se revoit en septembre...".
Bon, dernière année, je doublais donc plus de 3e chance...pas question de rater le repêchage...
Fin août, notre prof sympa avait l'habitude de faire une journée porte ouverte pour ceux qui auraient des questions donc j'y vais avec la ferme intention de comprendre ce putain de tube cathodique.
Il m'explique tout calmement, je prends note, je suis au taquet et 1/2h plus tard, j'avais enfin compris (après 2 ans) comment ça marchait.
2 jours plus tard, examen oral devant des examinateurs externes...ma dernière chance...
Anecdote sans doute bien connue des gens de ma génération, le jour de l'oral, au contraire de l'année passée en jeans et polo, on arrivait avec veste et cravate, la mode de l'époque était le blazer bleu marine qui se transformait en cours d'examen en un truc vaguement bleu avec beaucoup de traces de craies blanches dues aux mains moites qu'on frottait généreusement sur ledit blazer...ça vous rappelle quelque chose ?
Je m'installe et j'attends, les examinateurs choisissaient parmi une liste de 40 questions qui nous avaient été transmises.
Mon tour arrive, l'examinateur prend la liste et propose à mon prof de choisir ma question. Le prof, ennuyé, lui explique qu'il m'avait vu deux jours avant et qu'il savait ce que je connaissais...pas très correct.
Sur ce le gars se retourne alors vers le prof de labo et lui demande de choisir ma question. Le gars qui débarquait prend la liste, regarde rapidement et dit : "Pourquoi pas le tube cathodique ?"
Là subitement la notion d'estomac noué et de fesses serrées prend toute sa signification car je jure que si à ce moment, ça n'avait pas été le cas, j'aurais eu un gros accident dans le pantalon...
Je prends ma feuille, je recopie scrupuleusement tout ce que le prof m'avait expliqué 2 jours avant, je passe au tableau vert (on parle toujours de tableau noir mais à l'époque ils étaient verts) et le remplis de schémas, graphiques et autre fariboles, sans oublier de frotter mes mains moites sur le blazer bleu, je fais un peu de ping pong avec l'examinateur et après 10 bonnes minutes, le gars dit "OK,c'est bon pour moi".
Deux jours plus tard, je passais prendre mon diplôme (qui ne m'a jamais servi à rien)...j'avais réussi.
Alors j'estime être un gars qui a souvent eu de la chance mais là, il ne me restait qu'UNE chance, je ne connaissais vraiment qu'UNE question, les gars ont hésité et malgré tout, ils m'ont posé LA question !!!
La chance je veux bien mais sur ce coup-là, je ne suis pas sûr qu'il n'y ait pas eu autre chose...
2e anecdote (pour ceux qui sont encore là), beaucoup plus étrange...Je situe...
Il y a une bonne trentaine d'années, un samedi soir, on s'apprête ma femme et moi à sortir pour aller à la fête de fin d'année de son bureau, chose aussi excitante pour moi que de regarder un épisode de Derrick sous tranquillisants, mais bon je faisais ma BA annuelle.
A l'époque, Ikea n'existant pas encore à Bruxelles, j'avais construit de mes petites mains des étagères à BD blanches style Billy dans lesquelles se tenaient bien serrées mes BD de l'époque...j'insiste sur le bien serrées...
Et par habitude, sur la tablette blanche d'une étagère, j'avais l'habitude d'y déposer mes [portefeuille, clés, monnaie, cigarettes], etc...
Donc avant de partir, je récupère mon matos et laisse donc la tablette blanche vide...ça, j'en suis sûr !!!
Nous partons pour la
cérémonie funéraire fiesta annuelle mais à l'époque, je souffrais déjà de problème de pierre à la vésicule sans le savoir et quand, arrivés sur place, après avoir serré quelques mains de gens que je ne connaissais pas mais que j'étais heureux de revoir et avoir fait la bise à quelques collègues de ma femme, je me précipite sur une coupe de champagne, puis une deuxième et finalement une troisième. 3 coupes de champagne n'ont jamais rendu personne saoul mais mon foie n'était pas d'accord et je me suis senti pas frais.
Ma femme me dit de rentrer, qu'on la raccompagnera et sur ce, je rentre chez moi au volant de ma R5 TS noire, toit ouvrant, vitres teintées et en utilisant le dernier des 64 ch de la bête. J'entre, je vide mes poches de mes [portefeuille, clés, monnaie, cigarettes] que je dépose comme d'habitude sur la tablette bien blanche...je me déshabille et me mets vite au lit en compagnie des mes potes Alka et Seltzer et je tombe dans le coma.
Vers 3h du matin, j'entends ma femme rentrer, elle n'allume pas pour ne pas me déranger, vient directement dans la chambre et se met au lit...après le poutou d'usage, on retombe dans le coma.
Tôt le dimanche après-midi, je me réveille, me lève avant ma femme (rare) et vais prendre mon jus du matin. Je sors de la cuisine et là, je vois sur la tablette blanche, mes [portefeuille, clés, monnaie, cigarettes] posés
SUR 2 albums de Blueberry !!!
Je suis bien resté 5mn à regarder ça avec le jus qui coulait sur mon Tshirt...impossible !!!
Ma femme se lève, me voit et me demande ce qui se passe. Je lui explique mais elle semble ne pas comprendre.
Je pense à ce moment à mon beau-fils qui avait une clé, je lui téléphone pour lui demander si par hasard il ne serait pas passé ce dimanche matin et aurait pris 2 Blueberry pour passer le temps en attendant qu'on se lève.
Il me répond que je devrais arrêter les substances bizarres, qu'il habite de l'autre côté de Bruxelles, qu'il n'a rien à foutre chez moi un dimanche matin et que mes Blueberry, il s'en tape vu qu'il a les siens...je raccroche.
Plus de 30 ans après, je n'ai toujours pas compris...
1) je suis certain qu'en partant, la tablette était vide...
2) je suis certain qu'en rentrant, la tablette était toujours vide quand j'ai déposé mes [portefeuille, clés, monnaie, cigarettes]
3) j'ai pensé au somnambulisme passager mais je n'aurais pas pu prendre ces 2 albums endormi vu que comme je l'ai dit, il fallait plutôt un maillet pour les dégager...
4) et de toute façon, si ça avait été le cas, je n'aurais pas remis ces albums
EN-DESSOUS de mon portefeuille, clés, etc...
5) autre chose aussi, ça ne peut pas être un oubli temporaire de ma part vu que je n'avais aucune raison de relire éventuellement ces Blueberry, chose que je n'ai toujours pas faite aujourd'hui...je n'ai
jamais relu mes Blueberry...
Comment ces 2 albums se sont retrouvés là,
en-dessous de mes affaires alors que je suis
CERTAIN qu'il n'y avait rien sur la tablette, blanche de surcroît, sur une tablette sombre j'aurais pu douter mais blanche, non...
Si vous avez une idée, je suis preneur...et si c'est pour balancer des vannes à deux balles, sachez qu'en 30 ans, je les ai déjà toutes entendues...n'essayez même pas...
C'est devenu un gag pour mon beau-fils qui se fout encore de moi aujourd'hui en parlant de "mes 2 Blueberry" mais moi, je ne sais vraiment pas ce qui s'est passé...aucune idée.
Je précise encore que tout ceci est
véridique, que je n'ai pas passé tout ce temps à vous raconter des blagues et que je suis toujours perplexe aujourd'hui...
Je rends l'antenne, à vous Cognacq-Jay...