de ludozman » 27/02/2015 13:29
Je remonte ce sujet parce que je viens juste de finir cette série que j'ai commencé il y a quelques années (quelques temps en fait après que Kymera aient repris la parution française) et puis si ce topic rendait compte justement des nouvelles parutions afin de faire connaitre cette série que la parution chaotique a cantonné à un lectorat un peu confidentiel malgré son caractère plutôt grand public (certes c'est un comic indépendant auto-édité au départ mais globalement ça reste de la BD susceptible d'être apprécié par un public assez large, ce qui est le cas aux US visiblement), on y parle assez peu de la série en elle-même.
Personnellement, je ne suivais même plus le rythme des parutions achetant un ou deux tomes de temps en temps quand mon budget le permettait et du coup relisant parfois plusieurs fois les tomes précédents afin de ne pas être trop perdu dans l'(les) intrigue(s) et aussi par plaisir. Du coup, je me rends compte qu'il y a peu de séries que j'ai suivie sur une durée aussi longue et ça fait bizarre d'arriver à la fin. D'autant que mon sentiment au final tient plus de la déception qu'autre chose. Si on se fie aux recherches sur le Net, il n'y a sans doute pas beaucoup de fans français de SIP mais tous tiennent la série en haute estime et les propos sont souvent dithyrambiques.
J'ai été séduit assez vite par SIP à une époque ou je lisais encore peu de comics. Le dessin de Terry Moore, la légèreté du ton et une vraie fraicheur dans les premiers épisodes rendaient vite accro. Le côté soap opera très assumé avec son cortège de stéréotypes, de mélange de genres plus ou moins rocambolesques et autres rebondissements à foison contribuaient au plaisir parfois un peu coupable qu'on pouvait y prendre même quand, comme moi, on est pas fan de ce genre de choses. Et puis sur la longueur, l'attachement aux personnages jouait à plein.
L'ayant relue dans son intégralité avant de conclure les deux derniers tomes que je n'avais pas encore acheté, je suis plus mitigé désormais. Pour utiliser une expression connue en anglais mais intraduisible, il me semble que la série saute vraiment le requin au bout d'un moment comme le mentionne un des messages plus haut dans le topic en citant un article de Du9. Toute la seconde moitié de la série, bien que fournissant encore des moments divertissants, tourne vraiment en rond. Le moment au Terry Moore part dans un dénouement qui laisserait à penser que toute cette histoire n'est qu'une fiction écrite par la fille de Francine devenue jeune romancière trahit pour moi le fait que Terry Moore ne semblait plus savoir où aller mais surtout qu'il n'assumait plus les directions narratives prises par son récit. Et cette manière de renier la continuité du récit tout en passant un temps fou à recoller les morceaux (voire le tome consacré à David que je trouve totalement raté) laisse un gout amer au final. De même les gimmicks narratifs de la série (comme le recours aux pages romancées) finissent par s'user et certaines storylines sont avortées sans qu'on sache trop pourquoi alors que jusqu'au bout l'intrigue accumule des révélations sur les personnages dont certaines laissent perplexes (le twist final sur le personnage de Casey). Bon, la dernière planche est assez belle. L'ensemble de la série était agréable et ça reste une œuvre attachante mais je suis le seul à être resté sur cette impression mitigée ?