Une planche :
L'éditeur en dit :
Louise est une femme d’une cinquantaine d’années qui vit dans une institution pour adultes handicapés mentaux. Son mutisme et son apathie plongent l’équipe éducative dans le désarroi. Rien ne semble pouvoir la tirer de ce terrible silence. La déficience n’est pas en cause, Louise est en capacité de parler. Auparavant elle entretenait des liens avec le monde extérieur. Elle pouvait être gaie, volubile. Mais une ombre se pose parfois sur Louise et l’envahit tout entière. Elle est alors comme emmurée de l’intérieur. Un éducateur tente d’aider Louise à se défaire de cette ombre. Pour qu’enfin celle-ci puisse reprendre possession de sa parole et de son corps. Mais cette nuit dans laquelle Louise est plongée, ne va-t-elle pas l’envahir lui, à son tour ?
On imagine mal P. Squarzoni dans la tonalité légère du Rides de Paco Roca. La narration se fait sous la forme d'un monologue d'un éducateur (sic) avec/sur une personne âgée murée dans son absence. Parle-t-il seulement d'elle ou évoque-t-il son rapport, ses sensations face à ce mur, à moins qu'il ne s'agisse d'un comportement tout aussi mécanique de sa part. C'est presque dommage que Les auteurs, puisque P. Squarzoni a travaillé avec A. Watson sur cet album, n'aient pas poussé plus loin leur réflexion sur cette question. C'est avec le sentiment qu'il manque quelque chose que je ferme ce livre. De plus, si le propos est intéressant, la froideur très Squazonienne de l'approche, sans doute volontaire si l'on suit le cheminement narratif, dessert le tout et ne facilite pas la lecture. A signaler quelques parallèles tentés par les auteurs avec D. Lynch et T. Browning qui ont leur intérêt.