Après une troisième relecture, mon malaise s'amplifie et ce ne sont pas les belles planches qui vont le dissiper...
Ce qui me dérange dans Skandalon, c'est que j'ai le funeste sentiment que Julie Maroh regarde de haut, de très haut, son lecteur.
Après son récit, que je trouve contestable et assez abject, elle nous assène un long, très long cours de sociologie.
Où veut-elle, diable, en venir ? Veut-elle justifier son sujet scabreux ? Le caractère ordurier de son héros dont la destinée ne nous importe pas (ce qui est grave dans un récit me semble-t-il) ? Nous montrer à nous, ainsi qu'à son éventuel directeur de thèse, qu'elle a bien progressé dans la rédaction de son pensum sur les concepts de René Girard ? Ou bien, pensant que le lecteur est trop limité pour comprendre son œuvre géniale se lance-t-elle dans une logorrhée roborative et extrêmement prétentieuse visant à éclairer les humbles mortels que nous sommes sur son chef d'œuvre impérissable ?
J'espère que tel n'est pas le cas. M'est avis qu'il serait dommage, qu'avec le talent que l'on ressent en elle, elle se perde déjà dans un pseudo-élitisme de comptoir.
PS, Pas de problème, Igalma !
Moi aussi j'ai tendance à sur-psychoter...