Après Roald Dahl ou Ian Fleming, c'est au tour d'Agatha Christie de subir de larges coupes dans son oeuvre.
Les modifications de l’œuvre d’Agatha Christie sont du même acabit. Ainsi, dans « La Mystérieuse Affaire de Styles » (1920) tandis qu’Hercule Poirot notait auparavant qu’un autre personnage était « juif, bien sûr » , ou qu’une jeune femme avait « un style gitan », ces commentaires sont devenus simplement une « jeune femme » ou ont été purement et simplement supprimés. Autre exemple, dans « Mort sur le Nil », le terme « oriental » a disparu et au sujet d’un groupe d’enfants, la description « leurs yeux sont tout simplement dégoûtants, tout comme leur nez » a été supprimée.
https://www.nouvelobs.com/bibliobs/2023 ... nsant.html
Je reste très très partagé sur ce sujet.
Durant des décénnies, les hommes ont combattu le "racisme (et la misogynie) ordinaire". Celui qui ne portait pas ce nom, mais était banalisé dans la société de l'époque.
De "Banania" à Michel Leeb, du nègre de Jules Verne à Tintin au Congo.
Toutes ces références orales ou écrites, qui n'étaient pas considérées racistes à l'époque, mais le sont aujourd'hui au regard de la nôtre, sont une preuve de la nécessité des combats qui ont été portés.
Détruire ces preuves, c'est détruire cette nécessité.
Comment enseigner à nos enfants l'importance des combats qui ont été menés, s'il est impossible de prouver le fondement même de ces derniers ?
Jules Verne présente très souvent dans ses romans les noirs comme des sauvages au physique simiesque. JV n'était pas raciste, c'est la société du 19ème siècle qui l'était au sens étymologique du terme.
Faut-il ré-écrire Jules Verne, pour faire disparaitre ces comparaisons et se donner bonne conscience ? Et donc, faut-il travestir la réalité et gommer le racisme de l'époque, en prétendant aux nouveaux lecteurs que la société française de l'époque considérait à égal les peuples d'Afrique ?
On est quand même très proche du révisionnisme.