alambix a écrit:...
L'index c'était, si j'ai bien compris, une liste établie par l'église, à destination des "bons" chrétiens, des livres et auteurs à ne pas lire.
Donc, pas de réelle censure.
Non, vue la force morale et politique de l’Église à l'époque. L'Index et les rappels incessants des curés en prêche sur le danger des "mauvaises" lectures étaient de facto une censure puissante. Les livres passaient sous le manteau évidemment, mais l'impact sur la population en général était très important. Aujourd'hui, si les réseaux sociaux font caisse de résonance, la majorité des "cas" sont en réalité très peu nombreux et en rien comparables avec la censure du passé. D'ailleurs, si l'Index a été abandonné, c'est bien que son rôle est devenu inutile avec l'évolution de la société et des mentalités (et la disponibilité totale des titres).
alambix a écrit:Par contre, je te suis quand même.
Ce qui est inquiétant ici, c'est effectivement "l'étape d'après". Parce que réviser et gommer des paragraphes, c'est déjà pas mal mais ce ne sera pas suffisant longtemps. On a dit ici qu'il s'agit d'initiatives de certains éditeurs, mais que d'autres maintiennent les éditions originales.
Combien de temps avant d'effectuer une réelle censure ?
Je suis contre le révisionnisme. Il n'y a pas de bon ou de mauvais révisionnisme. Le passé a existé, glorieux ou honteux. La France a peut-être été, jadis, le pays des "lumières", mais y'a un paquet d'ampoules qu'on a dû changer. Pourquoi vouloir cacher les preuves ?
Oui, il faut rester prudent et alerte en cas d'abus généralisés. Pas de raison non plus de paniquer, changer le titre d'un Agatha Christies ne va pas faire tomber la civilisation. Preuve en est la réédition dans leur jus des œuvres de Jean Ray cité par L'ombre jaune plus haut. On est loin d'un retour de l'obscurantisme.
Là, plus que quelques mots ou adjectifs changés dans des romans, ce sont les actions de bien-pensances et de purge de certains titres dans les bibliothèques des écoles (particulièrement aux USA) menés par des groupes religieux (sous le couvert de l'anti-wokisme) qui m'inquiètent. Évidemment, il s'agit d'une situation différente qui dénote d'une volonté plus large de formatage de la société (seulement comparable avec les pires extrémistes religieux).